Portrait

Journaliste par amour de la Boxe

Ueli Adam est originaire de Berne et Biennois d’adoption. Sportif inné il conçoit la boxe comme l’un des sports qui a une forte relation dans la vie de tous les jours. « Une approche philosophique du combat est ce qui fait avancer ». Dès 2001 il prend les rennes de la Commission des média de Swiss Boxing en devenant le président.

 

L’esprit du sport Dès l’âge de 10 ans, il organise des combats dans le quartier de Breitenrain à Berne. Son choix est porté sur les plus costaux du quartier par la suite il installe des piliers de fortune dans les bleds et le match peut commencer. « Ma mère n’appréciait pas cette sauvagerie et pris conseil auprès de Dr. Gross, (qui me sauva la mise) en lui suggérant de m’inscrire à la salle de David Avrutschenko (fondateur du ABCB (Athletic Box Club de Berne) », confie Ueli Adam

La carrière de boxeur se profile sous les meilleurs auspices. Mais à 20 ans il abandonne la boxe. « Mon entraîneur, Charly Bühler ne voulait pas payer ma licence, il me disait – toi, tu ne seras jamais champion suisse de boxe- » avoue-t-il

10 ans plus tard il déménage à Bienne et devient président du CBB (Club boxe de Bienne) où il organise de très importants combats jusqu’en 1976. Avec le sentiment d’avoir tout fait pour le club, il abandonne cette activité. Pendant plusieurs années il se consacre au management d’une entreprise commerciale dans la même ville.

Son destin « Après avoir quitté la boxe (définitivement), un copain me propose de recommencer à m’entraîner. C’était ce coup de pousse qui a réveillé mon sentiment viscéral pour ce sport » avoue Adam

Toujours fidèle à la salle de Berne, la réalité est changée.

«  Pendant mes entraînements je m’étonne de voir aussi des filles s’entraîner » s’exclame Ueli

Il s’y intéresse de ce fait et par la suite devient entraîneur officiel de la gente féminine. Le sportif découvre que sa voie est du côté des dames. Ce nouveaux métier lui procure une plate-forme publique. Très sollicité par des journalistes dans ce domaine particulier, il commence sa carrière d’expert en boxe. De là, la Fédération Suisse de Boxe l’interpelle pour écrire des articles sur la boxe en général.

« Plus j’écris plus je prends goût à devenir journaliste spécialisé dans la boxe » confesse l’entraîneur. Par un esprit méthodique le futur journaliste suit des cours à l’école suisse de sport à Macolin. Aujourd’hui, Ueli Adam, journaliste confirmé, transmet sont métier avec la même passion qui l’a conduit sur les ring de la boxe.

Vous êtes un des rares experts en boxe. Pouvez-vous vous expliquer sur ce fait ?
Avant tout j’aimerai nommer le meilleur Expert en Suisse, Bertrand Duboux qui est un des piliers de notre profession.
Mais, en revenant à la question il est simple. Quand on se pose beaucoup de questions sur les combats et ses résultats, on étudie les techniques. Après plusieurs années à faire cet exercice on arrive à se détacher de l’émotion c’est alors qu’on peut se donner des réponses certes. Alors on commence d’écrire sur le sujet. C’est ainsi que je suis devenu expert. Il y a trois choses qui m’ont aidé : je suis un passionné de la boxe, je la pratique, j’étais entraîneur, enfin je suis toujours présent dans ce monde.

Par le passé on voyait la boxe comme un sport des bruts, pouvez-vous nous dorer cette mauvaise image ? Bien sûr, avant la boxe était un spectacle peu réglementé qui tenait à la renommée du combattant et géré sur la base de l’argent. Mais ce qui a fait une mauvaise réputation de ce sport c’était une médiatisation mal gérée. Quand même, il faut dire que : « La boxe c’est la guerre » donc on ne peut pas être gentil.

Depuis quelques années les entraîneurs jettent l’éponge plus facilement, avant que le sportif ne soit trop atteint dans son intégrité physique. De nos jours les organisateurs offrent au public un spectacle sportif et non un combat de gladiateurs.

Est-ce que d’il y a 50 ans à aujourd’hui les normes ont changée ? Oui, elles se sont beaucoup modifiées en raison des aspects de santé. Par exemple avan,  un combat pour le titre de champion impliquait 15 rounds. Aujourd’hui, ils ne sont que 12 car des études ont prouvé qu’après le 12ème la fatigue ne permet plus d’avoir une bonne réaction. Dans le cas des combattants qui sont mis KO, ils sont soumis à un scanning et doivent respecter un repos de 3 mois. Entre autre en Suisse la fédération de boxe interdit d’exercer ce sport au niveau professionnel aux personnes de plus de 35 ans.

Qu’est-ce que vous souhaitez pour la boxe dans le futur ? Plus de journalistes spécialisés, des sponsors aimant le sport , des entraîneurs qui donnent une formation d’excellence, et des sportifs avec une forte personnalité et du talent.

V.va

Bolivie

Petite perte infinie sur la Grande Muraille de Chine

 

Ni sens interdit ni céder de passage pour drainer les millions de visiteurs de cette partie visitable de la Muraille. Quelques collines, d’innombrables montagnes, un peu de brume et l’immensité qui respire sous le poids de toutes ces fourmis humaines. Les cars qui ne cessent d’arriver et de partir ; une malheureuse usine de tourisme, une machine à sou bien rodé. Et ça crie, et ça photographie n’importe quoi, jusqu’aux fleurs plantées autour de l’entrée principale. Un brouhaha terrible, la cacophonie des langues, la rencontre des continents qui s’active sous mes yeux.

Je regarde la bretelle droite et puis la gauche d’un œil méfiant. Je suis minuscule au pied de la Muraille monumentale, presque angoissé, mais surtout impressionné. Je n’aime pas trop lorsqu’un monument croule littéralement sous les pas d’inconnus. Partout les mêmes habits, mais oui, le classique polo avec short d’aventurier et l’appareil photo autour du coup ! Des copies, comme celles qui pullulent dans les centres commerciaux consacrés aux imitations à Pékin. Des cris et des discussions qui me rappelle cette mythique session karaoké dans Xi’An, à l’intérieur du pays, dans la province de Shaanxi. Les mêmes voix qui se superposent sans pouvoir s’accorder. J’étouffe presque dans cette foule alors je monte, je monte, je descends, je monte, je descends, j’essaie de respirer sur un plat, je monte, je transpire. Je cherche à m’éloigner le plus rapidement de l’entrée et dépasser l’endroit où les visiteurs abandonnent gentiment l’ascension. C’est logiquement après le deuxième escalier à pente d’environ 18%. Bref, il faut avoir des panards bien rodés et les gambettes solides pour continuer après cet obstacle. Les pieds sont chauds. Les jambes tirent un peu mais l’ascension vaut la peine ; miracle.

La Muraille est un plaisir car interminable. J’avance. Je sors enfin de la foule. Quelques curieux osent encore continuer jusqu’ici. Et puis il reste seulement quelques passants qui s’arrêtent dans une tourelle pour une photo ou, pour part, savourer le courant d’air qui souffle dans les meurtrières. Je continue en me laissant emporter par ce vent frais. Plus loin, je tombe sur quelque chose de tout à fait insolite. Un homme occidental demande à un ami de le prendre en photo avec une femme. Jusque là, rien de spécial, sauf qu’il s’agit d’un couple, accompagné par les parents de la conjointe dont le futur mari vient tout juste de demander la main. Tout le kitsch de la Chine et pourtant ce moment est tout à fait merveilleux ! D’autant plus que je vois les deux tourtereaux rigoler aux larmes alors que je poursuis ma route. Je ne vois presque plus personne aux alentours hormis mes trois amis de voyage, j’ignore la distance que j’ai parcouru mais j’aimerais ne jamais m’arrêter. Tout autour il n’y a que la forêt, des montagnes et ces briques plusieurs fois centenaires. J’ai l’impression de n’être nul part et j’apprécie ce moment hors de tout pendant lequel l’immensité de la Muraille m’explose aux yeux. Elle continue. Là-bas, à 1 km, ici, sur la colline, plus loin, à 5 km, dans la vallée ; elle ne s’arrête plus de serpenter. Sous mes pieds l’infini semble se matérialiser. L’épaisseur de l’air couvre malheureusement un tout petit peu ce paysage irréel dans lequel je suis une fourmis perdue dans un immense territoire immaculé. Quel beau et unique sentiment !

J’ouvre grand les yeux en laissant quelques souvenirs de voyage voguer dans l’étonnante lourdeur brumeuse de ce paysage éblouissant. Je me souviens de Shanghai et de la baie de Pudong, le Manhattan chinois, où les gratte-ciel poussent comme des champignons. Il y a même un immense décapsuleur : le World Financial Center. Mais je me rappelle encore de la Cité Interdite dont l’intemporalité bouleverse même la place Tian’anmen qui lui fait face. Et ce regard inquiétant de Mao Zedong qui la surplombe.

La Chine, dont les territoires immenses ouvrent même la route vers la Sibérie par le transsibérien. La Chine, ses contrastes et son passé millénaire qui me fascinent. La Chine, ses particularités et ses manières qui m’intriguent. La Chine, sa culture et sa démesure qui m’impressionnent. Au sommet de la Muraille, vouloir revenir ! AW