Actualité

2000-2010 : Coup double

 

Le divorce est, concrètement, la dissolution légale du mariage civil prononcée par un tribunal du vivant des époux, à la demande d’un ou des deux conjoints selon des formes déterminées par la loi. Cette définition ne s’intéresse néanmoins qu’à la dimension légale tandis que l’acte implique également des facteurs psychologiques importants. Un divorce peut notamment être synonyme de lutte pour la garde des enfants, pour de l’argent, par vengeance. Ceci dit, parfois, la décision commune est pour le bien-être d’une famille pour diverses raisons. Mais cette séparation reste toutefois une étape désagréable à traverser. Il n’est effectivement jamais agréable de se séparer, notamment lorsqu’un couple a de la descendance et vit en famille depuis quelques temps.

Dans ce cas, le divorce peut devenir une réelle épreuve pour un enfant. Plus particulièrement pour ceux qui ont un jeune âge. Qui ne connaît en effet pas un ami qui a changé du jour au lendemain après la séparation de ses parents ? Admettons maintenant que l’équilibre de l’éducation parentale repose sur les influences de la mère et du père. Certes, l’éducation monoparentale est tout à fait possible mais ce n’est pas forcément le modèle communément partagé. Dans la configuration à deux, chaque partie a son rôle à jouer pour encadrer l’enfant dans les étapes importantes de sa vie. Ils sont ainsi des exemples à suivre. Le facteur temps de relation commune rentre alors également en compte.

Que devient l’enfant lorsque la rupture est légalement prononcée et qu’il ne voit plus que son père pendant le weekend par exemple ? Parfois, l’un des parents ne veut plus rien savoir ou paie uniquement les pensions alimentaires. Cette action peut également être matière à conflits dans la famille divorcée dans la mesure où le montant versé est décidé selon plusieurs facteurs juridiques, sociaux et professionnels. Même si le divorce est consumé de manière « douce », les suites psychologiques sur un jeune enfant sont une réalité. Il faut, en effet, toujours expliquer clairement les raisons pour lesquelles il a été « abandonné ». Ce sentiment d’abandon est inévitable puisque l’un des parents disparaît du paysage familial. Ici, même un jeune adulte peut ressentir cette impression de laisser de côté. Divorcer nécessite dès lors une réflexion de longue haleine.

Maintenant parlons peu, parlons chiffres. Les statistiques de l’OFS montre encore une régularité étonnante: plus de personnes divorcent dans les cantons fortement urbanisés alors que les cantons « campagnards » comptent clairement moins de séparations. Ainsi, durant l’année 2010, le canton de Zurich chiffre à 4379 divorces et Genève à 1410 tandis qu’Obwald en comptabilise 68 et Uri 50. Ceci est certainement dû à la densité et au nombre d’habitants plus élevé dans les grandes agglomérations. Pourtant, cela ne devrait pas tant étonner puisque les « campagnes » sont réputés plus croyantes. La religion aurait-t-elle un rôle dans la solidité des couples ?

Une chose est sûre, toutes ces questions méritent une réflexion. Malheureusement, de nos jours et de manière plus générale, le divorce est clairement institutionnalisé et semble être une machine administrative bien rodée. Il ne faut en effet pas longtemps pour trouver un site qui propose notamment un divorce facilité. Peut-on faire de l’argent sur le dos des crises familiales ?  Apparemment, le business se moque bien des conséquences que le divorce a sur la psychologie de l’enfant. Certainement qu’il a du bon puisqu’il permet à deux personnes qui ne s’entendent plus de se séparer et éventuellement d’améliorer leur relation. Néanmoins, la question de l’influence sur la psychologie des enfants reste ouverte et doit être étudiée attentivement.

AW

Sources :

http://www.cnrtl.fr/lexicographie/divorce

http://www.bfs.admin.ch/bfs/portal/fr/index/themen/01/06/blank/data/03.html

Jazz

Au rythme de L’Auvernier Jazz Festival 

La météo capricieuse de ce 26 août 2011 a joué bien des tours aux organisateurs de la 3e édition de l’Auvernier Jazz Festival. La programmation a certes été maintenue, mais il a fallu trouver de toute urgence en début d’après-midi un lieu couvert permettant le bon déroulement des concerts. C’est donc à la salle polyvalente de la commune que le public s’est rendu, délaissant les rives du lac. Au programme, une musique riche et variée faisant tout de même la part belle au jazz. L’ensemble Motown de l’HEMU (Haute Ecole de Musique de Lausanne), programmé en ouverture de l’édition 2011, a débuté la soirée. Julien Revilloud Trio & Quatuor à cordes ont ensuite dévoilé leur musique avant de céder la place à Caecilie Norby. Retour sur les deux derniers concerts.

Accompagné d’un quatuor à cordes composé de deux violons, un alto et un violoncelle, le Julien Revilloud Trio a proposé une musique aux ambiances diverses. L’association d’instruments à cordes, d’une batterie, d’une basse et d’une guitare électrique a créé une musique aux couleurs originales. En proposant des titres tels que « Lullaby in Bamako », « Douro de Porto » ou encore « Big Fish », les musiciens ont réussi à amener le public vers des atmosphères à chaque fois différentes. Les accents de la guitare de Julien Revilloud se sont fait entendre sur chacun des titres et révèlent l’impressionnante maîtrise que détient le musicien de son instrument. Le guitariste, diplômé de la Swiss Jazz School de Berne et directeur du département Jazz et musique actuelle de la fondation Ton sur Ton a répondu à nos questions. Interview.

L’article.ch : Comment peut-on définir le style de votre musique ?

Julien Revilloud : On me pose toujours cette question…et je ne sais toujours pas répondre. C’est-à-dire que j’essaye de faire abstraction de choses de style. J’ai écouté plein de styles différents, que ce soit du jazz, du blues, du rock, de la musique latine, beaucoup de musique classique et bien d’autres styles encore. Quand j’écris de la musique, j’essaie de réunir mes différentes influences.

L.ch : Quel est le moteur de création qui vous donne envie d’écrire?

J.R. : Ce sont beaucoup de voyages, de petits moments, de gens ou de lieux qui me sont chers, des petites anecdotes de tous les jours. Je crois que j’essaie aussi de faire de la musique sur laquelle on peut se faire des images. Le morceau « Douro de Porto » est vraiment le reflet de cela. C’est d’ailleurs le seul morceau écrit pour trio et quatuor. C’est en l’enregistrant que j’ai eu l’idée de réarranger tout le répertoire pour cette formation à sept musiciens avec le quatuor à cordes. J’ai essayé de créer des arrangements qui collent avec l’esprit de chacun des morceaux.

L.ch : D’où vous est venue l’idée de collaborer avec un quatuor à cordes ?

J.R. : J’aime déjà bien les rencontres. Sur mon premier disque, j’avais invité un ami à moi, le tromboniste Samuel Blaser et lorsque j’ai pensé à ce deuxième disque [ndlr Carré d’As], je voulais aussi inviter quelqu’un. J’ai essayé d’imaginer différentes choses et je me suis dit que ce quelqu’un pouvait être un quatuor à cordes. J’espère que c’est complémentaire et je pense que c’est une formule originale. En plus un trio de guitare avec un quatuor à cordes, je n’en ai pas souvent vu, très rarement. C’est très original et on peut utiliser beaucoup de textures différentes. Il y a des morceaux plus rock, plus énergiques, il y en a d’autres beaucoup plus planant, plus calmes, plus oniriques. Je crois que cette formation permet de créer beaucoup de climats différents. C’est notre premier concert ensemble aujourd’hui.

L.ch : Votre musique semble être nouvelle, elle est originale, rythmée…

J.R. : J’essaie de faire quelque chose de personnel, ça ne m’intéresse pas d’être la copie de tel guitariste. Je crois que c’est le but de chaque musicien de trouver sa personnalité propre. Il y a un temps pour travailler l’instrument et il y a un temps pour essayer de se trouver soi-même en musique. Au fil des disques, des concerts surtout, notre trio, notre formation trouve un son à elle. Je choisi beaucoup les musiciens en fonction du feeling que j’ai avec eux et du son qu’ils apportent à ce trio. J’ai une rythmique que sont Jean-Pierre Schaller et Raphaël Pedroli qui sont assez différents, et en fait le mélange des deux m’intéresse bien, parce que quelque part je suis peut-être au croisement de leurs deux personnalités musicales. A force de jouer des concerts, il y a un son de groupe qui commence à naître et sur lequel aujourd’hui j’ai eu envie de greffer un quatuor à cordes. Je suis hyper content de ce concert pour dire la vérité.

L.ch : L’entente est-elle bonne au sein du groupe ?

J.R. : Oui, ce sont de vieux potes de longue date…

L.ch : Peuvent-ils donner leurs avis ?

J.R. : Ah non, moi je suis un dictateur (rire)!Non, ce n’est pas vrai ! Des fois oui, mais souvent j’écoute leurs avis, leurs idées. Je les intègre, mais comme c’est mon projet, c’est au final moi qui ai le dernier mot.

Le dernier concert de la soirée était celui de la danoise Caecilie Norby. Venue présenter son nouvel album « Arabesque », la chanteuse se produisait pour la première fois en Suisse. Bien connue des amoureux de la musique jazz, Caecilie Norby a participé à de nombreux projets musicaux au cours de sa carrière. Membre des groupes Street Beat et Frontline, la chanteuse s’est ensuite tournée vers la musique pop rock en collaborant avec Nina Forsberg. Caecilie Norby est finalement revenue à la musique jazz lorsqu’elle a entamé sa carrière solo en 1994. En ce 26 août 2011, le public de l’Auvernier Jazz Festival s’est laissé séduire par la voix de l’artiste qui se mariait parfaitement avec les sonorités particulières du jazz. Caecilie Norby, accompagnée de musiciens de talent, a notamment interprété ses propres créations, telles que « The Dead Princess » ou « Wholly Earth ». Et sous l’insistance du public, la chanteuse a interprété une très belle reprise de « Hallelujah ». De bon augure pour la suite de l’Auvernier Jazz Festival !

M.Ch

L’Auvernier Jazz Festival : http://www.auvernierjazz.ch/

Julien Revilloud : http://julienrevilloud.ch/

Caecilie Norby : http://www.caecilienorby.com/