Interview

Ma première fois

 

Aria, 21 ans : C’était avec mon premier copain, je venais à peine d’avoir 16 ans. C’était la première fois pour nous deux. Nous étions chez lui pendant que ses parents n’étaient pas là… Nous avons commencé par regarder un film mais nous ne sommes jamais arrivés à la fin (rires). Honnêtement, ce n’était pas transcendant mais je suis contente que ma première expérience ait été avec une personne pour qui j’avais des sentiments. En discutant avec d’autres personnes par la suite, je me suis rendue compte que c’était important.

Gaëtan, 21 ans : 31 décembre et toujours puceau… Je m’étais fait à l’idée que j’allais devenir un homme cette année là et à ce moment-là, c’était raté ! Aux cris de la nouvelle année, j’ai senti monter en moi un sentiment de victoire, sûrement parce que je tenais la main à une fille… Et pas n’importe laquelle ! La suite s’est passée dans son lit. J’étais stressé, apeuré, milles choses sont passées dans ma tête. J’avais peur d’essuyer un échec… Mais avec un tour de passe-passe j’ai inversé la situation (rires). Ce n’était de loin pas l’expérience sexuelle la plus glorieuse de ma vie, pour ne pas dire lamentable, mais je suis devenu un homme cette nuit là.

Nathalie, 20 ans : Ma première fois était sans doute la pire de ma vie. C’était avec le cousin de mon meilleur ami qui était venu passer ses vacances en Suisse. On a fait l’amour dans la chambre de la petite sœur, j’ai honte (rires). J’ai eu tellement mal que j’ai cru que j’allais mourir de douleur ! Il me demandait si ça allait… Pour ne pas dire non, j’ai dû trouver une solution : je lui ai demandé si ça ne le dérangeait pas qu’on arrête parce qu’il était tard, que j’étais fatiguée et que je travaillais le lendemain. Le pauvre, je me demande encore comment j’ai pu faire ça. J’avais tellement mal et lui ne savait pas qu’il était mon premier. La culpabilité m’a un peu rongée mais il partait le lendemain. Je l’ai revu 2 ans plus tard avec un peu de gêne mais sans plus.

Julien, 21 ans : J’avais 15 ans. Ca peut paraître un peu démodé ou fleur bleue mais j’avais voulu me réserver pour une personne particulière. J’ai attendu d’être avec une fille que j’aimais. Le moment venu j’étais stressé. J’avais réfléchi à ce que je voulais faire la première fois, j’avais  imaginé une sorte de plan qui n’était pas si facile à mettre en pratique (rires). C’était notre première fois à tous les deux. Je trouve que d’un point de vue sentimental ça a été très beau, je ne regrette absolument pas comment ça s’est passé. On en garde, tous le deux, un bon souvenir même si c’était nul d’un point de vue sexuel.

Sarah, 22 ans : Ma première fois ? Ce n’était de loin pas la meilleure de ma vie… J’avais l’étincelle, c’était mon premier amour. Je m’étais éprise d’un italien qui avait 5 ans de plus que moi. Ce fut bref et douloureux, pas le meilleur souvenir que je garde de notre relation (rires).

Samantha, 23 ans : J’avais 17 ans. C’était ma première relation sérieuse. Sur le coup je croyais que j’étais amoureuse. Un soir, après être allé boire un verre, il m’a invité à dormir chez lui. Ce n’était donc pas prévu. Mais en allant chez lui je savais ce qui allait se passer et j’étais prête. En arrivant il a mis de la musique. On a commencé à s’embrasser et petit à petit les choses se sont faites. Je n’ai pas eu trop mal, j’ai trouvé ça drôle en fait ! Je me souviens que je trouvais que c’était long, j’ai regardé la montre pendant l’acte (rires).

Propos recueillis par Melissa Rappazzo

Enquête

Sport et adolescence font-ils bon ménage?

 

L’adolescence est un de ces moments clés dans la vie d’une personne et notamment celui où le corps d’enfant se transforme en celui d’un adulte. Dans cette période intermédiaire, la pratique d’un sport peut jouer un rôle important dans le façonnement du corps des adolescents et avoir une influence durable sur son développement. Plusieurs études empiriques ont été menées en Suisse sur l’influence de la pratique sportive par les adolescents. Elles montrent que la pratique régulière d’un sport a de nombreux effets bénéfiques sur le corps, mais également sur le bien être des adolescents.

Sur le plan purement corporel, une activité physique à l’adolescence est d’une grande aide pour la formation et l’augmentation de la densité osseuse, réduisant ainsi les risques de fracture liés à l’ostéoporose, une maladie qui fragilise le squelette des personnes âgées. Des effets plus immédiats sont aussi reliés à l’activité physique : c’est pendant l’adolescence que la force musculaire est le mieux exploité, ce qui permet également de prévenir l’obésité.

Si les bienfaits corporels du sport sur le corps sont aujourd’hui bien connus, il en apporte bien d’autres. Selon ces études suisses, il apparait qu’une pratique régulière améliorerait les performances scolaires des adolescents ainsi que leur santé mentale : une étude menée dans le canton de Vaud montre que les jeunes pratiquant un sport plusieurs fois par semaines s’estiment en meilleur santé que ceux qui n’en pratique qu’une fois. De plus, ils se disent bien plus satisfait de leur apparence physique, aspect important dans cette période de la vie où beaucoup sont sujets à des problèmes d’estime de soi et de remise en question. Pour pallier à ces problèmes, il apparait que le sport modifie également l’humeur des jeunes filles : une autre étude montre une amélioration de la bonne humeur après un cours d’éducation physique. De plus, le sport est aussi à prendre comme s’intégrant dans des habitudes de vie participant à la promotion de la santé : malgré l’augmentation de la consommation d’alcool et de cigarettes chez les jeunes, la pratique d’un sport à un effet réellement préventif par rapport au tabagisme et aux drogues.

Cependant, le sport à l’adolescence est une activité qui peut avoir ses mauvais côtés, notamment lors d’entrainements intensifs, généralement à un niveau de compétition. Dans les sports d’équipe notamment, le risque d’accidents cardiaque est favorisé, dû à la volonté de se placer au même niveau que ces coéquipiers. Quant aux sports de combats, ceux-ci peuvent engendrer des dommages cérébraux : une recherche suédoise montre que le liquide spinal (liquide entourant le cerveau) se trouve en moins grande quantité chez des boxeurs que chez des personnes ne pratiquant pas de sport.

Même si certains sports, ceux de combat notamment sont réputés dangereux, ceux-ci peuvent cependant être d’une grande utilité à l’adolescence, parfois caractérisée par des comportements violents. Chez les Red Tigers à Genève, par exemple, certains jeunes considérés comme « violents » ont pu adopter un comportement acceptable en influant sur leur image et leur faible estime de soi. Un travail sur le corps et les coups permet de transformer la violence, considérée par les sports de combats comme inhérente au comportement humain, et ses effets négatifs en intelligence de conduite : c’est dans un cadre où la violence à un droit d’expression que l’on peut mener l’adolescent difficile à développer le sens de l’effort, de la loyauté, du respect et de la confiance. Par la pratique d’un sport de combat, il est ainsi possible de le faire devenir partenaire, plutôt qu’adversaire.

Ainsi, durant la période fragile qu’est l’adolescence, la pratique régulière d’un sport apparait comme nécessaire : l’adolescent profite ainsi de ces bienfaits. Sur le plan biologique, la bonne santé et la découverte de son corps et de ces limites parait essentielle. Mais c’est aussi sur le plan psychologique que l’adolescent peut trouver dans la pratique sportive un appui essentiel pour se former.

G.T.