Interview

Poker : en attendant la suite

 

Larticle.ch : Depuis combien de temps jouez-vous au poker, et quelle place a ce jeu dans votre vie ?

Matthieu : Depuis l’âge de 13 ans. Le poker a joué un rôle plutôt important jusqu’ici. Je jouais principalement sur des sites de jeu en ligne. Facilité d’accès, simplicité des programmes, changement d’adversaires régulier permettaient de faire des progrès rapidement. Mais depuis le début des mes études, ce jeu fait beaucoup moins partie de mes activités. En effet, le temps à y consacrer se fait moindre. De plus, les gains obtenus diminuaient et, avec eux, l’intérêt que je portais au poker.

L.ch : Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce jeu ?

M : Ce jeu m’a apporté de nombreuses connaissances au niveau psychologique. En effet, en jouant, on apprend à décrypter le comportement de ses adversaires et c’est un aspect du jeu très intéressant. Les retombées financières d’une telle activité sont elles aussi une motivation supplémentaire.

L.ch : Vous me parlez de gains, quelles sont les sommes mises en jeu dans de telles parties ?

M : Cela montait parfois jusqu’à 6000-. Un gain qui déclenche une certaine fierté, un sentiment de réussite. J’ai pu d’ailleurs utiliser cet argent pour faire mon permis de conduire ou partir en vacances. C’est une manière rapide de toucher parfois de grandes sommes.

L.ch : Mais quelle est votre relation à la valeur de l’argent dans des cas tels que celui-ci ?

M : Il est vrai qu’en jouant en ligne on est presque obligé d’ « oublier » ce que représentent vraiment ces sommes. Transposer les chiffres présents sur l’écran en valeur potentielle réelle bloque l’avancement du jeu. On ne peut pas jouer correctement en donnant une importance trop grande aux valeurs mises en jeu. Il faut savoir dédramatiser, se placer au-dessus des choses et rester libre dans sa manière de jouer.

L.ch : Cette actuelle facilité d’accès aux sites de jeu en ligne participe certainement au succès de ce jeu chez les jeunes. Quels risques peuvent être liés à une telle implication ?

M : A partir d’une certaine limite, ce jeu peut en effet avoir des effets négatifs. D’isolement social à pertes d’argent subites, cela peut devenir dangereux. Lors de certaines périodes, il m’arrivait de jouer 2h30 par jour. Je me rendais compte que cela influait sur mes sorties, mes amis,… J’ai alors su m’arrêter au bon moment pour ne maintenant jouer qu’occasionnellement entre amis, pour la beauté du jeu simplement.

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Le deuxième joueur interrogé s’implique quant à lui toujours dans ce jeu. Joueur depuis l’âge de 16 ans, il joue pratiquement chaque jour.  Des ambitions  de richesse à la découverte de cette énigme que développe l’adversaire, ce jeu a une grande importance dans sa vie.

Jouant 1h30 par jour en moyenne, il peut parfois passer jusqu’à 6 heures devant son écran, le week-end. Attiré dans ce système par la couverture médiatique qu’il définit comme décisive, il est conscient que ce jeu peut à un certain niveau créer des situations problématiques. Il précise en outre que les sites de jeu en ligne ont l’obligation de prévenir des risques de dépendance et d’isolement.

Mentionnant la notion d’argent dans les jeux en ligne, il l’apparente plutôt comme étant des « points ». Cette notion d’ « oubli » relatif de la valeur est donc bien communes à ces deux joueurs en ligne. Dans une partie jouée dans la vie réelle, le frisson lié au jeu est bien plus grand. En effet, l’argent est posé devant soi, et on se retrouve face à une réalité dont on ne peut s’échapper.

Citant l’argent comme but absolu de cette activité, il continuera à jouer tant que le temps le lui permettra. L’environnement du joueur est évidemment très important. Le commencement de nouvelles activités, qu’elles soient professionnelles, sportives ou personnelles, influent sur l’importance que l’on donne à la pratique du poker.

Reste à savoir si cette mode du poker passera ou s’étendra encore plus. Ce jeu est, en tout cas pour certains, un moyen original de gagner de l’argent, sans oublier l’aspect distrayant et ludique. Une bonne chose si l’on sait considérer les risques que peut comporter ce type d’activité.

MNO

Édito

Qu’avez-vous fêté?

De tous temps les hommes ont organisé des fêtes. Particulièrement, les mois de novembre et décembre, afin de conjurer les mauvais sorts, conjurer la peur de rentrer dans des maisons froides plongées dans l’obscurité et l’arrivée effrayante des longues nuits.

Selon les fêtes, on célèbre la lumière, la fécondité… Avec la lueur des bougies, les maisons sombres se remplissent de lumière. Ces différentes coutumes apportaient un souffle de chaleur et de convivialité. Et aujourd’hui ?

À l’aube du 1er janvier 2012, dans ce matin où se sont éteints les feux de la Fête d’hier et les vœux de prospérité pour la nouvelle année ont afflués à perfusion…
Où en êtes vous ?

Seriez-vous à l’instant quelque part, dans ce matin qui se découvre et que vous entamez avec une lenteur heureuse ?
Avez-vous pu, ne serait-ce qu’un instant, oublier le poids d’une année pleine de travail, pour le bonheur de votre employeur.

Êtes-vous, un des privilégiés, qui peut faire un bilan positif de ces 12 derniers mois ?
Avez-vous achevé votre but de l’année qui s’est écoulée ?
Ou… avez-vous reçu l’un des cadeaux de notre père Noël ? (voir : Et si…)

Certaines surprises anéantissent l’envie de célébrer, quoi que ce soit, même dans cette période festive. Force est de constater que, les exigence de notre société, ne nous permettent plus d’être satisfait de choses essentielles comme : manger à sa faim, être en bonne santé, donner du sens à la fatigue d’une journée terminée, apprécier à sa juste valeur, des moments d’échanges avec le prochain, ou de faire simplement notre petit bonhomme de chemin. Et de surcroît notre père Noël, ne nous cache pas, la crise mondiale, l’avidité de certaines multinationales qui veulent toujours plus et se moquent comme d’une guigne du désarroi et de la misère que cela crée, les difficultés budgétaires de la zone Euro, la délocalisation des entreprises et l’esclavagisme à grand échelle des travailleurs chinois.

Alors, que fêter? Mise à part les misères du monde, qui ne vont pas disparaître à cause du calendrier, pour la plupart de nous, l’année qui s’est achevée, a laissé un gout amère qui risque de ne pas s’atténuer au cours de 2012.  Mais, comme on ne pourra pas changer le cours des événements dans un claquement de doigts, restons positifs dans notre petit monde intérieur. Et surtout, vivons l’instant présent, jour après jour, ainsi le 31.12.2012, on pourra fêter La Fête !

Bonne Année !


* Peta : Association de défense des animaux