Actualité

Du rêve bleu au sommeil éternel…

La grenouille, le cosmos, l’été indien ou le rêve bleu, des noms paisibles et doux derrière lesquels se cachent de dangereuses pratiques. Dans la réalité, nous les appelons les « jeux » de non-oxygénation, d’asphyxie, de pendaison ou encore de strangulation. La version la plus connue est celle du foulard. Ces jeux sont pratiqués principalement dans les écoles et dans les clubs sportifs, mais le problème survient souvent quand un jeune tente de les reproduire seul chez lui. Les enfants qui y participent sont le plus souvent âgés entre 6 et 15 ans. Le but étant de connaître les sensations que provoque un évanouissement (hallucinations ou bien-être) pour ensuite pouvoir les raconter et les partager avec leurs camarades.

Les spécialistes de ces jeux sont unanimes, il n’y a pas de dynamique suicidaire cachée derrière ces phénomènes. Les jeunes joueurs sont souvent très bien intégrés dans la société et dans leurs familles, ils recherchent simplement de nouvelles sensations physiques, une appartenance à un groupe ou simplement l’attractivité de l’interdit. Néanmoins, ce qui ressort et que partagent tous ces acteurs, c’est l’inconscience des risques liés à ces pratiques. On cherche simplement à copier l’autre : «  Il l’a fait ! Pourquoi pas moi ». Cela ne fait que dix ans que l’on entend parler de ces jeux dangereux et chaque année, plus d’une dizaine de personne perdent la vie en France. En outre, ce recensement ne prend en compte que les décès et ne comptabilise pas les personnes qui gardent des séquelles irréversibles. Chez nos voisins français, les parents des victimes se sont rassemblés pour créer une association qui vise à informer et prévenir les risques du jeu du foulard et de ses dérivés : APEAS (association de parents d’enfants accidentés par strangulation).

En Suisse, plusieurs décès ont eu lieu depuis les années 2000, mais autant les institutions scolaires que politiques sont atteintes du syndrome de l’autruche. Les réactions classiques sont : « Il ne faut pas en parler » ou encore « Cela n’existe pas chez nous ». Il y a tout de même des séances d’informations qui sont mises en place entre parents, professeurs et directeurs d’établissement, mais cela reste des initiatives isolées ou alors mises en place après accident. Cette stratégie helvétique suggère d’informer les parents sans faire participer les enfants, malgré le fait qu’ils soient déjà intégrés aux discussions dans des domaines comme la prévention routière, l’alimentation, les drogues ou encore les maladies vénériennes. On ne souhaite pas par l’information, inciter les enfants à tenter l’expérience du jeu du foulard.

Nos homologues français, eux, ont choisi d’utiliser des techniques bien plus radicales pour combattre ces jeux dits dangereux, notamment par des campagnes d’informations chocs avec la participation de parents de l’association APEAS et en utilisant des supports vidéos. Non seulement la méthode est plus directe, mais le point de divergence centrale avec la Suisse, c’est qu’ils le font avec la participation des parents et des enfants. Cependant, certains politiciens français pensent que ces campagnes d’informations ainsi que la médiatisation des risques liés à ces jeux d’évanouissement ne font que démocratiser un phénomène qui leur paraît marginal. Les spécialistes semblent divisés concernant l’efficacité de ces campagnes chocs que l’on utilise d’ailleurs pour la cigarette, l’anorexie ou encore les violences conjugales. Cette discordance est probablement due à un publique cible qui dans le cas du jeu du foulard peut être très jeune.

Finalement, il semble évident que ces jeux d’évanouissement ne peuvent plus être vus comme des pratiques marginales. Les deux méthodes semblent avoir leurs adhérents et leurs détracteurs, entre un sujet tabou dans le système Suisse et une discussion ouverte et médiatisée chez nos amis tricolores. En fin de compte, peu importe la méthode choisie pour lutter contre ces phénomènes. Car le seul objectif sur lequel tout le monde s’accorde, c’est de dire qu’il faut protéger les jeunes de la dangerosité de telles pratiques.

MiRo


Mode de vie

Genève sur son 31

Chaque fin d’année, depuis 2001, se déroule le festival « Arbres et lumières » à Genève.  Pour cette édition, il prend le nom  « Arbres en lumières » et est regroupé avec les fêtes de fin d’année sous le nom de « Genève sur son 31 ».

Le maire de Genève, Pierre Maudet, a ouvert le festival « Arbres en lumière » par un discours le 1er décembre. Les artistes étaient également présents pour présenter leurs œuvres qui seront exposées jusqu’au 9 janvier.

Bien souvent, les décorations de fin d’année sont vues comme quelque chose de « kistch », « inutiles », « peu écologique »…  C’est pourquoi ce festival se distingue des décorations de fin d’année habituelles. Ici, elles n’ont rien de « kistch », il y a un réel travail artistique derrière. Le but étant de mettre l’arbre en valeur, de lui redonner vie dans cette période de l’année où il se trouve dénudé. Douze artistes, suisses et internationaux, ont participé au projet et environ 14 kilomètres de guirlandes et un demi-million de lumières LED ont été utilisées pour décorer les arbres. De plus, les SIG (Services Industriels de Genève) ont uniquement fourni des énergies renouvelables.

Plus encore, ce festival permet de découvrir ou redécouvrir la pittoresque vieille ville de Genève tout en prenant l’air et en se baladant pendant une période où l’on a bien souvent trop tendance à rester chez soi à cause du froid. En effet, le nouveau directeur de l’événement, Julien Pavillard, a changé le périmètre d’exposition qui se tenait principalement sur la rade les années précédentes et qui cette fois-ci se concentre dans la vieille ville.

Arrêtons-nous maintenant un peu plus sur chaque œuvre :

Il y a d’abord un arbre rue Guillaume-Farel, près de la cathédrale, décoré par l’artiste Akari-Lisa Ishii. Ce dernier a souhaité rendre hommage au Japon, notamment suite aux catastrophes survenues en mars dernier. Il a donc, entre autres, utilisé des lampions accrochés à l’arbre comme symbole japonais.

A la rue de la Madeleine, près de la chapelle, ce sont Jean-Michel Quesne et Hélène Richard qui se sont exprimés en faisant changer l’allure de l’arbre grâce à la projection de différentes lumières qui font tour à tour ressortir les différentes parties de l’arbre.

Vient ensuite l’œuvre de Gaspard Lautrey au nom éloquent « Fleur d’arbre », on reconnaît immédiatement depuis l’extérieur la forme d’une fleur qui fait penser à une tulipe. L’arbre est entouré d’une toile blanche qui représente les pétales. Il devient donc le cœur de la fleur.

En continuant notre promenade, nous arrivons à la cour Saint-Pierre, vers l’œuvre de Christian Gimat, Jérôme Soubie et Cécile Dessaim : « Flocons cristal ». Des flocons violets sont accrochés à l’arbre et, avec le vent, ils produisent un léger tintement.

Puis à la rue du Perron, nous arrivons vers cet arbre intriguant, décoré par Jean-Claude Deschamps. Des tubes lumineux partent des branches, glissent sur le tronc d’arbre et s’amoncellent  à ses pieds, comme s’il avait perdu ses feuilles.

Plus loin, à la place Bémont, se trouve « L’arbre de la science et du mal », par Hélène Mugot. Des lettres de couleur verte encerclent le pied d’un gingko biloba, arbre japonais, et rappellent le moment où cet arbre perd toutes ses jolies feuilles jaunes, formant à ses pieds un tapis concentrique.

En allant en direction du Parc des Bastions, sur la promenade de la treille, on aperçoit un décor printanier crée par Erik Barray. Des imposants nids d’oiseaux se sont implantés sur les marronniers. On croirait presque entendre les oiseaux chanter.

De retour vers la Cathédrale Saint-Pierre, sur la terrasse Agrippa d’Aubigné, c’est à nouveau un jeu de lumière, réalisé cette fois-ci par Isabelle Corten, qui tour à tour dévoile les racines, le tronc puis les feuilles de l’arbre.

Finalement, toujours sur la même terrasse, un peu plus loin, se trouve l’œuvre de Daniel Schlaepfer dont les différents embranchements de l’arbre sont mis en lumière, pour valoriser « l’architecture d’une grande complexité ». Cela semble aussi rappeler qu’un arbre a toujours une longue histoire et que sa croissance se fait sur une très longue durée.

Pour découvrir plus précisément chaque emplacement du festival et voir les fiches individuelles des artistes sur leurs œuvres, rendez-vous sur le lien : Cliquez ici pour découvrir la magie…

A.Det.