Mode de vie

Genève sur son 31

Chaque fin d’année, depuis 2001, se déroule le festival « Arbres et lumières » à Genève.  Pour cette édition, il prend le nom  « Arbres en lumières » et est regroupé avec les fêtes de fin d’année sous le nom de « Genève sur son 31 ».

Le maire de Genève, Pierre Maudet, a ouvert le festival « Arbres en lumière » par un discours le 1er décembre. Les artistes étaient également présents pour présenter leurs œuvres qui seront exposées jusqu’au 9 janvier.

Bien souvent, les décorations de fin d’année sont vues comme quelque chose de « kistch », « inutiles », « peu écologique »…  C’est pourquoi ce festival se distingue des décorations de fin d’année habituelles. Ici, elles n’ont rien de « kistch », il y a un réel travail artistique derrière. Le but étant de mettre l’arbre en valeur, de lui redonner vie dans cette période de l’année où il se trouve dénudé. Douze artistes, suisses et internationaux, ont participé au projet et environ 14 kilomètres de guirlandes et un demi-million de lumières LED ont été utilisées pour décorer les arbres. De plus, les SIG (Services Industriels de Genève) ont uniquement fourni des énergies renouvelables.

Plus encore, ce festival permet de découvrir ou redécouvrir la pittoresque vieille ville de Genève tout en prenant l’air et en se baladant pendant une période où l’on a bien souvent trop tendance à rester chez soi à cause du froid. En effet, le nouveau directeur de l’événement, Julien Pavillard, a changé le périmètre d’exposition qui se tenait principalement sur la rade les années précédentes et qui cette fois-ci se concentre dans la vieille ville.

Arrêtons-nous maintenant un peu plus sur chaque œuvre :

Il y a d’abord un arbre rue Guillaume-Farel, près de la cathédrale, décoré par l’artiste Akari-Lisa Ishii. Ce dernier a souhaité rendre hommage au Japon, notamment suite aux catastrophes survenues en mars dernier. Il a donc, entre autres, utilisé des lampions accrochés à l’arbre comme symbole japonais.

A la rue de la Madeleine, près de la chapelle, ce sont Jean-Michel Quesne et Hélène Richard qui se sont exprimés en faisant changer l’allure de l’arbre grâce à la projection de différentes lumières qui font tour à tour ressortir les différentes parties de l’arbre.

Vient ensuite l’œuvre de Gaspard Lautrey au nom éloquent « Fleur d’arbre », on reconnaît immédiatement depuis l’extérieur la forme d’une fleur qui fait penser à une tulipe. L’arbre est entouré d’une toile blanche qui représente les pétales. Il devient donc le cœur de la fleur.

En continuant notre promenade, nous arrivons à la cour Saint-Pierre, vers l’œuvre de Christian Gimat, Jérôme Soubie et Cécile Dessaim : « Flocons cristal ». Des flocons violets sont accrochés à l’arbre et, avec le vent, ils produisent un léger tintement.

Puis à la rue du Perron, nous arrivons vers cet arbre intriguant, décoré par Jean-Claude Deschamps. Des tubes lumineux partent des branches, glissent sur le tronc d’arbre et s’amoncellent  à ses pieds, comme s’il avait perdu ses feuilles.

Plus loin, à la place Bémont, se trouve « L’arbre de la science et du mal », par Hélène Mugot. Des lettres de couleur verte encerclent le pied d’un gingko biloba, arbre japonais, et rappellent le moment où cet arbre perd toutes ses jolies feuilles jaunes, formant à ses pieds un tapis concentrique.

En allant en direction du Parc des Bastions, sur la promenade de la treille, on aperçoit un décor printanier crée par Erik Barray. Des imposants nids d’oiseaux se sont implantés sur les marronniers. On croirait presque entendre les oiseaux chanter.

De retour vers la Cathédrale Saint-Pierre, sur la terrasse Agrippa d’Aubigné, c’est à nouveau un jeu de lumière, réalisé cette fois-ci par Isabelle Corten, qui tour à tour dévoile les racines, le tronc puis les feuilles de l’arbre.

Finalement, toujours sur la même terrasse, un peu plus loin, se trouve l’œuvre de Daniel Schlaepfer dont les différents embranchements de l’arbre sont mis en lumière, pour valoriser « l’architecture d’une grande complexité ». Cela semble aussi rappeler qu’un arbre a toujours une longue histoire et que sa croissance se fait sur une très longue durée.

Pour découvrir plus précisément chaque emplacement du festival et voir les fiches individuelles des artistes sur leurs œuvres, rendez-vous sur le lien : Cliquez ici pour découvrir la magie…

A.Det.


Interview

Poker : en attendant la suite

 

Larticle.ch : Depuis combien de temps jouez-vous au poker, et quelle place a ce jeu dans votre vie ?

Matthieu : Depuis l’âge de 13 ans. Le poker a joué un rôle plutôt important jusqu’ici. Je jouais principalement sur des sites de jeu en ligne. Facilité d’accès, simplicité des programmes, changement d’adversaires régulier permettaient de faire des progrès rapidement. Mais depuis le début des mes études, ce jeu fait beaucoup moins partie de mes activités. En effet, le temps à y consacrer se fait moindre. De plus, les gains obtenus diminuaient et, avec eux, l’intérêt que je portais au poker.

L.ch : Qu’est-ce qui vous plaisait dans ce jeu ?

M : Ce jeu m’a apporté de nombreuses connaissances au niveau psychologique. En effet, en jouant, on apprend à décrypter le comportement de ses adversaires et c’est un aspect du jeu très intéressant. Les retombées financières d’une telle activité sont elles aussi une motivation supplémentaire.

L.ch : Vous me parlez de gains, quelles sont les sommes mises en jeu dans de telles parties ?

M : Cela montait parfois jusqu’à 6000-. Un gain qui déclenche une certaine fierté, un sentiment de réussite. J’ai pu d’ailleurs utiliser cet argent pour faire mon permis de conduire ou partir en vacances. C’est une manière rapide de toucher parfois de grandes sommes.

L.ch : Mais quelle est votre relation à la valeur de l’argent dans des cas tels que celui-ci ?

M : Il est vrai qu’en jouant en ligne on est presque obligé d’ « oublier » ce que représentent vraiment ces sommes. Transposer les chiffres présents sur l’écran en valeur potentielle réelle bloque l’avancement du jeu. On ne peut pas jouer correctement en donnant une importance trop grande aux valeurs mises en jeu. Il faut savoir dédramatiser, se placer au-dessus des choses et rester libre dans sa manière de jouer.

L.ch : Cette actuelle facilité d’accès aux sites de jeu en ligne participe certainement au succès de ce jeu chez les jeunes. Quels risques peuvent être liés à une telle implication ?

M : A partir d’une certaine limite, ce jeu peut en effet avoir des effets négatifs. D’isolement social à pertes d’argent subites, cela peut devenir dangereux. Lors de certaines périodes, il m’arrivait de jouer 2h30 par jour. Je me rendais compte que cela influait sur mes sorties, mes amis,… J’ai alors su m’arrêter au bon moment pour ne maintenant jouer qu’occasionnellement entre amis, pour la beauté du jeu simplement.

*   *   *

Le deuxième joueur interrogé s’implique quant à lui toujours dans ce jeu. Joueur depuis l’âge de 16 ans, il joue pratiquement chaque jour.  Des ambitions  de richesse à la découverte de cette énigme que développe l’adversaire, ce jeu a une grande importance dans sa vie.

Jouant 1h30 par jour en moyenne, il peut parfois passer jusqu’à 6 heures devant son écran, le week-end. Attiré dans ce système par la couverture médiatique qu’il définit comme décisive, il est conscient que ce jeu peut à un certain niveau créer des situations problématiques. Il précise en outre que les sites de jeu en ligne ont l’obligation de prévenir des risques de dépendance et d’isolement.

Mentionnant la notion d’argent dans les jeux en ligne, il l’apparente plutôt comme étant des « points ». Cette notion d’ « oubli » relatif de la valeur est donc bien communes à ces deux joueurs en ligne. Dans une partie jouée dans la vie réelle, le frisson lié au jeu est bien plus grand. En effet, l’argent est posé devant soi, et on se retrouve face à une réalité dont on ne peut s’échapper.

Citant l’argent comme but absolu de cette activité, il continuera à jouer tant que le temps le lui permettra. L’environnement du joueur est évidemment très important. Le commencement de nouvelles activités, qu’elles soient professionnelles, sportives ou personnelles, influent sur l’importance que l’on donne à la pratique du poker.

Reste à savoir si cette mode du poker passera ou s’étendra encore plus. Ce jeu est, en tout cas pour certains, un moyen original de gagner de l’argent, sans oublier l’aspect distrayant et ludique. Une bonne chose si l’on sait considérer les risques que peut comporter ce type d’activité.

MNO