Eclairage

Comment se porte votre e-reputation?

L’e-réputation – ou cyber-réputation – c’est votre image sur le net. Si certains y attachent peu d’importance, d’autres aimeraient bien l’entretenir positivement, mais sans savoir comment faire. C’est pourquoi de nombreuses entreprises spécialisées en la matière vous proposent maintenant leurs services. Un business apparemment très florissant !

Le but ? Etre présent… mais être bien présent ! On peut se demander qui dépense de l’argent pour un tel service. Et bien, Il s’agit de personnes publiques, à la notoriété plus ou moins grande, n’étant pas référencés sur Internet ou encore de jeunes professionnels voulant donner une belle image d’eux-mêmes. Important pour eux quand on sait que bon nombre d’employeurs cherchent leurs candidats sur les réseaux sociaux et les pages web qui les concernent.

Ces services peuvent être achetés en pack ou sur mesure. Parmi les offres courantes on trouve séance photo, pour le CV, et création de site internet. Pour certaines personnes, il est important de ne pas s’en tenir simplement au site internet résumant leurs compétences professionnelles. Il faut aussi montrer leur aspect humain. C’est ainsi que l’on retrouve par exemple dans les offres une organisation de photos d’activités extraprofessionnelles.Ces images seront placées sur leur site et sur les réseaux sociaux…  Il est ici question de montrer l’image la plus parfaite de soi !

Un service pour tous ? Bien qu’il soit maintenant disponible pour les entreprises en tous genres comme pour les particuliers, ce service a coût !

Toutefois, il existe une autre facette à ces services. En faisant appel à des nettoyeurs du web, vous avez la possibilité de devenir inconnu. Ces nettoyeurs ont pour mission d’effacer le contenu web qui pourrait nuire à votre image. Pour cela ils ont plusieurs méthodes. La plus simple est de demander à l’hébergeur de les supprimer. Ils se chargeront aussi de porter plainte pour diffamation, ce qui prend malheureusement du temps. De plus, cela peut s’avérer peu fructueux pour vraiment agir sur le contenu publié, tout erratum étant difficile ! Mais le pire, c’est avec les sites comme Facebook, parmi les 5 sites les plus consultés au monde car il est presque impossible de faire disparaître quoi que ça soi. Dans ce cas, leur travail va consister  à noyer certains liens, ou certaines pages. Pour ce faire, ils créeront du nouveau contenu en votre nom, et le référenceront. C’est surtout le cas pour les entreprises dont la réputation a été souillée et qui pourrait être très néfaste à son bon fonctionnement. Certains particuliers, simplement inquiets, contactent ces sociétés d’e-réputation et leur demandent tout ce qu’ils trouvent à leur sujet.

Vous pouvez aussi désormais conclure une assurance contre les litiges réputationnels. L’assureur Swisslife, par exemple, le propose à ses clients français pour une dizaine d’euros par mois. En y souscrivant, vous aurez une garantie complète, une assistance juridique en cas de procédures pour diffamation et la suppression ou le noyage des informations nuisibles par des experts ayants certains accès et beaucoup de savoir faire !

Il est clair qu’on n’est pas toujours responsable de ce qui figure à notre sujet sur le net. Mais chacun peut désormais commencer à faire attention à ce qu’il publie. Car sur la toile, rien ne disparaît jamais vraiment.

S.H.

Actualité

Du rêve bleu au sommeil éternel…

La grenouille, le cosmos, l’été indien ou le rêve bleu, des noms paisibles et doux derrière lesquels se cachent de dangereuses pratiques. Dans la réalité, nous les appelons les « jeux » de non-oxygénation, d’asphyxie, de pendaison ou encore de strangulation. La version la plus connue est celle du foulard. Ces jeux sont pratiqués principalement dans les écoles et dans les clubs sportifs, mais le problème survient souvent quand un jeune tente de les reproduire seul chez lui. Les enfants qui y participent sont le plus souvent âgés entre 6 et 15 ans. Le but étant de connaître les sensations que provoque un évanouissement (hallucinations ou bien-être) pour ensuite pouvoir les raconter et les partager avec leurs camarades.

Les spécialistes de ces jeux sont unanimes, il n’y a pas de dynamique suicidaire cachée derrière ces phénomènes. Les jeunes joueurs sont souvent très bien intégrés dans la société et dans leurs familles, ils recherchent simplement de nouvelles sensations physiques, une appartenance à un groupe ou simplement l’attractivité de l’interdit. Néanmoins, ce qui ressort et que partagent tous ces acteurs, c’est l’inconscience des risques liés à ces pratiques. On cherche simplement à copier l’autre : «  Il l’a fait ! Pourquoi pas moi ». Cela ne fait que dix ans que l’on entend parler de ces jeux dangereux et chaque année, plus d’une dizaine de personne perdent la vie en France. En outre, ce recensement ne prend en compte que les décès et ne comptabilise pas les personnes qui gardent des séquelles irréversibles. Chez nos voisins français, les parents des victimes se sont rassemblés pour créer une association qui vise à informer et prévenir les risques du jeu du foulard et de ses dérivés : APEAS (association de parents d’enfants accidentés par strangulation).

En Suisse, plusieurs décès ont eu lieu depuis les années 2000, mais autant les institutions scolaires que politiques sont atteintes du syndrome de l’autruche. Les réactions classiques sont : « Il ne faut pas en parler » ou encore « Cela n’existe pas chez nous ». Il y a tout de même des séances d’informations qui sont mises en place entre parents, professeurs et directeurs d’établissement, mais cela reste des initiatives isolées ou alors mises en place après accident. Cette stratégie helvétique suggère d’informer les parents sans faire participer les enfants, malgré le fait qu’ils soient déjà intégrés aux discussions dans des domaines comme la prévention routière, l’alimentation, les drogues ou encore les maladies vénériennes. On ne souhaite pas par l’information, inciter les enfants à tenter l’expérience du jeu du foulard.

Nos homologues français, eux, ont choisi d’utiliser des techniques bien plus radicales pour combattre ces jeux dits dangereux, notamment par des campagnes d’informations chocs avec la participation de parents de l’association APEAS et en utilisant des supports vidéos. Non seulement la méthode est plus directe, mais le point de divergence centrale avec la Suisse, c’est qu’ils le font avec la participation des parents et des enfants. Cependant, certains politiciens français pensent que ces campagnes d’informations ainsi que la médiatisation des risques liés à ces jeux d’évanouissement ne font que démocratiser un phénomène qui leur paraît marginal. Les spécialistes semblent divisés concernant l’efficacité de ces campagnes chocs que l’on utilise d’ailleurs pour la cigarette, l’anorexie ou encore les violences conjugales. Cette discordance est probablement due à un publique cible qui dans le cas du jeu du foulard peut être très jeune.

Finalement, il semble évident que ces jeux d’évanouissement ne peuvent plus être vus comme des pratiques marginales. Les deux méthodes semblent avoir leurs adhérents et leurs détracteurs, entre un sujet tabou dans le système Suisse et une discussion ouverte et médiatisée chez nos amis tricolores. En fin de compte, peu importe la méthode choisie pour lutter contre ces phénomènes. Car le seul objectif sur lequel tout le monde s’accorde, c’est de dire qu’il faut protéger les jeunes de la dangerosité de telles pratiques.

MiRo