Retrospective

Rétrospective de l’année 2011-1e partie

 

Un dernier regard vers 2011

L’année 2011 vient de se terminer et déjà le regard se tourne vers 2012. Mais avant de tourner la page, que retiendrons-nous de cette année écoulée ? Les rétrospectives sont en ce sens très utiles car elles
nous permettent de nous  rafraîchir la mémoire. L’article.ch vous propose de revisiter l’année 2011 en la racontant par tranche de quatre mois. Les premiers mois de l’année 2011 recèlent  d’évènements forts qui ont marqué l’actualité.
En voici une sélection.

Janvier

Le 4 janvier 2011, Mohamed Bouazizi, un jeune vendeur  tunisien de fruits et légumes décède de ses
blessures. Le 17 décembre 2010, il s’était immolé sur une place publique afin de protester face à ce  qu’il ressentait comme une injustice : la confiscation de sa marchandise. Grièvement blessé, il avait été emmené aux urgences  et  son histoire avait été relayée par de nombreux médias. Suite au décès de Mohamed Bouazizi, des manifestants commencent  à protester dans les rues de Tunis. Le gouvernement tunisien est mis en cause. Heurts et manifestations se succèdent, attirant l’attention des médias étrangers.  Les opposants au régime dictatorial du président Ben Ali expriment alors ouvertement leur soutien aux manifestants et appellent à la démission du gouvernement en place. Soumis à une pression de plus en plus forte, le président Ben Ali se voit contraint d’abandonner le pouvoir le 14 janvier, après plus de 23 ans à la tête de l’Etat. Mohamed Bouazizi est quant à lui devenu le symbole de la révolution tunisienne et le journal The Times l’a désigné « personnalité de l’année 2011 » le 28 décembre.

Le 24 janvier, l’Assemblée générale des nations Unies déclare officiellement ouverte l’Année internationale des forêts. La démarche a pour but d’attirer l’attention des populations du monde entier et de les sensibiliser quant à une gestion responsable des forêts.

Le 30 janvier, les médias suisses révèlent la disparition de Livia et Alessia, deux jumelles de 6 ans habitant Saint-Sulpice(VD). En ne voyant pas son ex-mari ramener ses filles comme il était convenu, Irina Lucidi,
la mère des jumelles, comprend qu’il y a un problème. La police est prévenue et ouvre une enquête. Une piste apparaît lorsque le suicide  de Matthias Schepp, le père des fillettes, survient en Italie quelques jours plus tard. Mais aucune trace d’Alessia et de Livia. Des enquêtes sont simultanément menées en Suisse, en France et en Italie. Toutefois, les indices recueillis ne permettent pas de déterminer le sort exact des jumelles.

Février

Les émeutes en Tunisie et le départ de Ben Ali ont lancé une vague de révolutions dans plusieurs pays de l’Afrique du Nord, dont l’Egypte, la Libye et la Syrie pour ne citer qu’eux. La revendication principale de ces
peuples est le droit à la démocratie et de ce fait la chute des présidents au pouvoir.

Le 11 février, Hosni Moubarak, le président de l’Egypte, abandonne la présidence du pays à laquelle il a passé près de 30 ans. Il n’a pas le choix, l’armée ne lui obéit plus et les manifestants défilent par milliers
dans les rues en exigeant sa démission. A l’annonce du départ du président, les manifestants laissent éclater leur joie devant les médias nationaux et internationaux. Ces derniers n’hésitent pas à parler de l’avènement d’un véritable printemps arabe.

Le 15 février, les premières révoltes éclatent en Libye à l’encontre du colonel Mouammar Kadhafi, autoproclamé guide du pays. Les répressions que subissent les manifestants sont sanglantes. Peu à peu,  les manifestants s’arment et usent de violence envers les forces de l’ordre. Ces manifestants armés, que le
gouvernement libyen appelle les « rebelles », entrent alors en guerre contre le gouvernement de Kadhafi. C’est le début d’une véritable guerre civile qui va durer de longs mois. Le 19 mars, l’ONU, voyant que la situation s’aggrave pour la population locale, décide d’intervenir et envoie des forces armées aériennes afin d’empêcher le colonel Kadhafi d’attaquer la population.

Mars

Le 11 mars, un séisme de magnitude 9.0 sur l’échelle de Richter frappe plusieurs préfectures du nord -est  du Japon. Peu après, un tsunami ravage ces mêmes régions, détruisant des milliers de foyer et causant la mort de près de 20’000 personnes. La centrale nucléaire de Fukushima est également touchée.
L’un des réacteurs de la centrale est fissuré et de la matière nucléaire s’en échappe.  Et lorsque d’autres réacteurs de cette même centrale sont endommagés, la situation devient préoccupante. Tant les autorités japonaises que la communauté internationale  craignent un grave accident nucléaire. Des mesures de contrôle du taux de radioactivité ont lieu et plusieurs zones d’exclusion sont créées autour de la centrale de Fukushima. Devant l’ampleur de la catastrophe du 11 mars, les autorités japonaises vont être débordées, tant sur le plan humain que matériel. En Europe, des pays tels que l’Allemagne, la France et la Suisse vont remettre en cause l’existence de leurs propres centrales nucléaires.

Avril

Le 11 avril, le président non réélu de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, est arrêté au palais présidentiel d’Abidjan par les forces armées du nouveau président Alassane Ouattara.  Le président déchu tentait par tous les moyens de rester au pouvoir, bien que son adversaire ait été reconnu vainqueur par plusieurs instances internationales. Durant plusieurs mois, les partisans de Laurent Gbagbo ont fait preuve de violence envers la population locale, commettant des meurtres et pratiquant la torture. Incarcéré à La Haye depuis le 30 novembre, Laurent Gbagbo va devoir répondre de crime contre l’humanité.

Le 24 avril, les festivités du Millénaire de la ville de Neuchâtel sont officiellement ouvertes. Afin de fêter ses mille ans de la meilleure des manières, la Ville a vu grand. En plus de la mise en circulation du Batz, diverses manifestations sont programmées jusqu’au 25 septembre. Les Neuchâtelois peuvent ainsi assister à de nombreux concerts de qualité ainsi qu’à des animations visuelles et sonores originales. La Ville a droit à des
bougies d’anniversaire avec la performance de l’artiste Muma « Allumons la Ville Millénaire » et ses 100’000 bougies  réparties dans les rues.

Le 28 avril, une bombe explose dans un marché de Marrakech(Maroc) faisant 17 morts. Parmi les victimes, 11 touristes dont 3 jeunes suisses.  Arrêté quelques jours plus tard, le principal accusé est jugé le 28 octobre et condamné à la peine capitale. Le 28 avril est également le jour où Erhard Loretan, un alpiniste et guide de haute montagne suisse connu pour avoir atteints plusieurs sommets de 8’000 mètres, trouve la mort durant une randonnée. Il avait 52 ans.

Le 29 avril, le prince William d’Angleterre, un des petits-fils de la reine Elisabeth II, épouse Catherine  Middleton. La cérémonie est retransmise en direct par des télévisions du monde entier. Les Britanniques se sont quant à eux amassés par milliers dans les rues de Londres  dans l’espoir d’apercevoir le cortège du
couple royal. Une fois la cérémonie religieuse à l’Abbaye de Westminster terminée, les mariés se rendent  en carrosse au palais de Buckingham. De là, ils apparaissent au balcon afin de saluer la foule et  échanger 
le traditionnel baiser des mariés. 
M.Ch

Analyse

Jeux vidéos : du plaisir à l’addiction

Consoles servant de « nounou » pour les plus petits, adolescents isolés du reste du monde, adultes se créant de nouvelles vies pour échapper à celle qu’ils mènent : autant d’idées qui illustrent la désapprobation de certains à l’égard de l’engouement actuel des joueurs pour les jeux vidéo. L’ampleur mondiale que ces jeux ont pris ces dernières années n’est plus à prouver. En effet, ils se sont répandus à travers le globe, dans la plupart des familles ayant les moyens de posséder jeux, consoles et autres gadgets électroniques. En ce sens, des chercheurs spécialistes de l’addiction évoquent les risques à ne pas sous-estimer qu’engendrent les jeux vidéo. Pour d’autres, le lien entre addiction et jeux vidéo reste encore à prouver.

On se rappelle de la Gameboy de 1989, destinée aux enfants, comme de la première console portable largement répandue. Depuis, chaque année (et actuellement plusieurs fois par an ou par mois), on voit des nouveautés arriver sur le marché. Ces dernières innovations ne sont plus réservées aux seuls enfants mais elles intéressent aussi les plus grands. Aujourd’hui, beaucoup sont même appréciées par toute la famille, grâce à des jeux adaptés à chacun. Les jeux vidéo ont donc marqué la fin du 20ème et le début du 21ème siècle, en dépassant même le chiffre d’affaire du cinéma depuis environ 10 ans.

Un tel engouement peut être lié en partie au fait que les jeux vidéo ne rendent plus uniquement spectateur, mais « acteur » ou « metteur en scène ». Ils donnent en effet aux joueurs les moyens et le plaisir d’être actifs et de créer leur propre réalité dans des décors des plus réalistes. Par exemple, un fan de football peut mener le jeu son équipe favorite à la victoire. On peut créer des personnages, leur inventer une vie et décider de les faire interagir selon notre propre scénario. On mène notamment un héro au bout de sa quête (ou en être soi-même le héro). Les possibilités sont infinies ! On pourrait alors se demander comment ne pas en vouloir toujours plus ? Et pourquoi résister au plaisir d’agir, même simplement dans la fiction, alors que la réalité impose souvent de subir ? Ou plus, comment ne pas devenir « addict » ?

Une synthèse des définitions de l’OMS, de l’American Society of Addiction Medicine, d’Addiction Info Suisse et d’autres organismes montre que l’addiction est une envie irrésistible et contraignante qui se répète de façon régulière, malgré les problèmes qu’elle engendre et la conscience qu’on en a, et à laquelle il n’est pas facile d’échapper sans aide ou soutien. Dans le cas des jeux vidéo, on pourrait aussi parler d’une dépendance psychologique, d’un désir insistant de jouer qui persisterait et qui troublerait par le manque de contrôle que le joueur aurait sur lui-même. Une addiction pourrait ainsi engendrer des problèmes d’ordres psychologiques, relationnels, familiaux ou encore sociaux, tels que l’isolement social ou la dépression pour ne citer que peu d’exemples.

Malgré ce qu’en jugent certains, de nombreuses recherches sont menées en médecine, en psychologie ou en neurosciences pour tenter d’approfondir les connaissances au sujet de ce problème reconnu comme « majeur » dans le domaine de la santé publique. On trouve également de nombreuses organisations et associations de soutien à l’addiction, entre autres à l’addiction aux jeux vidéo, rien qu’en Suisse romande. Des centaines de groupes sont aussi répartis dans de nombreux pays et proposent des conseils, une prise en charge et jusqu’à un accompagnement social des personnes souffrant d’addiction.

Pouvons-nous personnellement faire quelque chose contre ce que beaucoup considèrent comme un risque bien réel ? Difficile ! Mais afin d’éviter le risque d’addiction, par exemple chez un enfant, il est important de déterminer des limites de temps de jeu et de s’assurer qu’il s’intéresse encore à d’autres activités, notamment avec ses amis et que le contact avec ceux-ci n’est pas rompu. Privilégier les dernières consoles dont l’utilisation implique un minimum d’activité physique,  ainsi que les jeux de groupe, peut également s’avérer utile.  En effet, on ne pourra de toute façon pas l’empêcher d’avoir accès à une console étant donnée l’ampleur de l’utilisation des jeux. Dans le cas où on craindrait d’être soi-même dépendant, le mieux serait de prendre contact avec une association de soutien ou encore avec un spécialiste.

DearL