Commentaire

Quand la tarte fait mouche! »

Lundi 5 mars à Genève, à la sortie d’une conférence organisée dans le cadre du festival des droits de l’homme, Micheline Calmy-Rey est victime d’un entartage en règle. L’action, filmée, est immédiatement revendiquée par un certain Eric Dougoud, membre d’un cyber-groupuscule d’activistes locaux, www.bandedecopainsgenevois.ch. Un geste choquant qui a bouleversé la Suisse entière.

Toute la « famille » politique suisse fait bloc derrière M. Calmy-Rey, à l’images de ces différentes personnalités qui on tenu à s’exprimer : « Je souhaite mes plus profondes condoléances à toute sa famille et je compte bien m’assurer que le coupable soit sévèrement puni » affirme Daniel Brélaz (Verts/VD), rencontré sur une terrasse lausannoise de la fameuse chaîne de restaurant au « M » jaune.  « C’est un drame d’une ampleur internationale qui mérite des sanctions extrêmement fermes ! » surenchérit Matthieu Béguelin  (PS/NE).  À droite aussi, des personnalités tiennent à exprimer leur soutien. Hélas, à l’instar de Franz Wüeltigli(UDC/ZH) ou encore de Hanz Güeltiwli(UDC/AG) ils ne s’expriment qu’en suisse-allemand et, faute de traducteur, leurs mots restent incompréhensible et ne peuvent donc pas apparaître ici. (NDLR : pour une fois qu’ils étaient d’accord sur quelque-chose, c’est un peu ballot).

Sur la scène internationale aussi une vague d’indignation s’est faite entendre. Nicolas Sarkozy, parle « d’acte honteux »  et promet solennellement que « Carla en fera une Chanson ».  François Hollande, récemment enfariné dit «comprendre la douleur de Micheline Calmy-Rey »  et que « ça pique la farine dans les yeux! ».

Pourtant, le témoignage le plus fort et le plus sincère reste celui-ci: «  Une telle violence me laisse sans voix. Cela paraît impensable qu’aujourd’hui encore tant de barbarie puisse exister » déplore, visiblement très émus, Bachar el Assad.

De leur côté, les forces de l’ordre expliquent que Les raisons de cet entartage restent obscures et bien que clairement reconnaissable sur la vidéo, Eric Dougoud n’est pas capable d’avoir agi seul. « Nous n’avons pas affaire à un acte d’un détraqué mais à une cellule bien organisée, avec une hiérarchie structurée » Affirme William Greengrass, l’inspecteur d’Interpol chargé de l’enquête.  La piste la plus probable,  est celle d’un règlement de compte, orchestré depuis le Valais.

Quant à connaître le nom du responsable, « Par respect de la vie privée et pour le bon déroulement de l’enquête» le superflic ne veut pas le révéler. Mais après quelques billets glissés sous la table, ce dernier laisse échapper: « Mr. Couchepin est notre suspect principal. Hélas il a réussi à nous échapper et se cache depuis bientôt un mois dans l’un des nombreux refuges des montagnes valaisannes » puis il ajoute sur un ton rassurant  «nous mettons tout en œuvre pour le retrouver».

Contactée ce matin, Micheline Calmy-Rey dit n’avoir quasiment plus aucune séquelle à part une peur bleue des tartes, mais ajoute tout sourire que « ce n’est n’est pas bien grave vu que je ne vais plus au Palais Fédéral ».

BatAu


Interview

Une nouvelle cafétéria à l’horizon… »

 

C’est au détour d’un repas de midi pris à la cafétéria des Lettres que mon oreille capte une conversation sortant de l’ordinaire. Lorsque je me retourne pour voir qui a parlé, je remarque une fille et deux garçons attablés à côté.  Ils sont en pleine discussion et les idées qu’ils expriment fusent à toute vitesse. L’enthousiasme débordant de ces personnes m’interpelle et la curiosité l’emporte. Je décide alors de les interrompre et d’une voix hésitante je demande : «  Salut, désolé de vous déranger mais  je vous ai entendu parler d’un projet de cafétéria, c’est quoi exactement ? »

Les trois jeunes m’accueillent poliment et commencent par se présenter. Lisa, Marco et Luka sont tous trois en dernière année de Bachelor et suivent des cours en sciences économiques, sociologie ou encore géographie. En fait, ils se retrouvent aujourd’hui à la cafétéria pour discuter du projet qu’ils veulent mettre en place. Ils commencent par m’expliquer que le manque de place de cette cafétéria est le moteur de leur projet : « Il n’est pas normal que les étudiants soient obligé d’aller manger ailleurs alors qu’ils n’en ont souvent pas les moyens ou peu de temps à disposition. Il nous semblait donc nécessaire d’essayer de trouver une solution : créer une nouvelle cafétéria en plus de celle déjà existante. » Là, je dois bien avouer que cette idée me paraît un peu utopiste. Pourtant, je décide de les écouter jusqu’au bout et j’apprends qu’ils veulent lancer un vaste sondage parmi les étudiants concernant  entre autre «  l’idée même d’une nouvelle cafétéria, son possible emplacement et les éléments qu’elle devrait contenir ». Lisa tient à préciser que le doyen de la faculté ainsi que l’ANEL  seront prochainement contactés et espère qu’ils se joindront à eux.

Je leur avoue que cette tâche me semble titanesque. En ne parlant que du sondage, celui-ci s’adresserait à près de 1940 étudiants et autant de données à analyser !  « Oui, ce n’est pas faux, mais cela ne va certainement pas nous arrêter ! », réplique Marco. Les trois étudiants comptent bien mettre toutes les connaissances acquises au service de leur projet qui pourrait bien gagner en envergure d’ici peu. Sont-ils conscients du fait qu’un tel projet demande de grands moyens? Lisa, Marco et Luka mettent surtout en avant une autre difficulté : convaincre le rectorat et le conseil de l’université de leur projet. Quant à l’aspect financier, ils estiment que celui-ci  pourrait être le point crucial, sinon décisif d’un avis favorable. Mais n’ont-ils pas l’impression que  le projet sera trop lourd à porter et surtout compliqué à gérer pour des étudiants ?  En faisant mine d’être vexés, mes trois interlocuteurs  s’exclament presque en chœur : « Non, car  ce sont surtout les nouvelles idées qui permettent d’avancer ! Innover, créer, découvrir, entreprendre sont des concepts que l’université nous enseigne. A nous de les mettre en pratique ! ». Ah oui, c’est vrai que vu sous cet angle, il n’est pas difficile d’imaginer nos trois étudiants s’impliquant  au maximum dans le projet.

Marco me rappelle également que « ce projet ne pourra pas exister sans le concours des étudiants qui auront alors le loisir de s’exprimer grâce au sondage ». Etudiants de la faculté des Lettres et sciences humaines, vous voilà prévenus ! Quant à Lisa, Marco et Luka, comptent-ils impliquer des professeurs, solliciter leur soutien? Il semble évident qu’ils auront besoin d’une aide extérieure et que des conseils seront bienvenus, comme en  témoigne Luka : « Lorsque l’idée nous est venue, nous nous sommes tout de suite posé la question de savoir qui serait impliqué dans le projet. Bien sûr, le rectorat ainsi que le conseil de l’université de Neuchâtel seront informés, nous n’allons pas lancer un projet sans leur consentement. Et nous espérons vivement que certains de nos professeurs nous soutiendrons lors du processus de création, de la récolte des données du sondage et de la présentation du projet. Car bien que nous possédions certaines connaissances, tant au niveau de la gestion financière que celle du territoire, il nous manque encore une certaine expérience de terrain ».  Quant au côté financier de la future cafétéria, Lisa m’explique qu’une demande sera faite auprès du conseil d’Etat directement « dans le but de montrer aux politiciens que notre projet se veut sérieux et qu’il bénéficiera à tous les étudiants de l’Université ». Mais toutes les décisions financières resteront du ressort du rectorat et du conseil de l’Université, d’où l’intérêt pour les trois étudiants de définir un plan d’action concret.

Tout devra être soigneusement pensé, étudié et discuté. Un projet qui ne verra donc pas tout de suite le jour : « Oui ça peut paraître un peu paradoxal, car nous ne serons probablement  plus là pour profiter de cette nouvelle cafétéria. Nous investissons donc  en faveur des futurs étudiants ! ». D’ailleurs, si la nouvelle cafétéria venait à voir le jour, Lisa, Marco et Luka espèrent que les étudiants ne la délaisserons pas, qu’ils s’y sentiront bien et surtout que chacun y trouvera une utilité. « La seule chose que nous voudrions parvenir à éviter, c’est que la cafétéria devienne l’endroit privilégié de quelques étudiants seulement. Elle doit rester accessible à chacun ». Sur ces derniers mots, notre conversation s’achève, il est l’heure d’aller en cours. Allons  découvrir, créer, innover et entreprendre !

M.Ch