Retrospective

Rétrospective de l’année 2011 – 2ème partie

Un dernier regard vers 2011
L’année 2011
vient de se terminer et déjà le regard se tourne vers 2012. Mais avant de tourner la page, que retiendrons-nous de cette année écoulée ? Les rétrospectives sont en ce sens très utiles car elles nous permettent de
nous  rafraîchir la mémoire. L’article.ch vous propose de revisiter l’année 2011 en la racontant par tranche de quatre mois. Les premiers mois de l’année 2011 recèlent  d’évènements forts qui ont marqué l’actualité.
En voici une sélection.
Mai
Le 2 mai, les forces spéciales américaines mènent un raid contre Oussama Ben Laden près d’Abbott?b?d,
au Pakistan. L’homme de 54 ans, accusé de nombreux attentats et leader du groupe Al-Qaïda, est tué dans sa résidence fortifiée. Son corps sera ramené dans les campements américains avant d’être immergé en haute mer.
Le 14 mai, Dominique Strauss-Kahn, directeur du FMI, est arrêté par la police à New-York, suite à la plainte pour agression sexuelle d’une femme de chambre de l’hôtel dans lequel il hébergeait. Il est transféré en
prison jusqu’au 1er juillet où il est libéré sous caution, en raison du manque de crédibilité des propos de la plaignante. Le 23 août 2011, les charges contre DSK seront abandonnées pour ces raisons. Jusqu’alors l’un des favoris pour les primaires présidentielles, il devra retirer sa candidature et démissionnera de son poste
du FMI.
Le 15 mai, de nombreux jeunes occupent la place centrale de Madrid – la Puerta del Sol – et revendiquent des changements radicaux suite à la crise dont ils sont victimes. En effet, presque un jeune sur deux âgé de moins de 25 ans est au chômage en Espagne. Chaque jour, la foule s’agrandit un peu plus malgré l’interdiction du rassemblement. Ce mouvement, dit « des indignés » se propagera pacifiquement dans plus de 950 villes et donnera lieu à de nombreuses manifestations, revendiquant toutes « un changement mondial » et dénonçant les abus du capitalisme financier.
Le 25 mai, le Conseil Fédéral annonce que la Suisse s’engage à sortir du nucléaire d’ici 2034. Le coût de l’opération devrait s’élever à plus de 2 milliards, qui seront investis dans les énergies renouvelables.
Juin
Durant les premiers jours de juin, une épidémie, appelée à tort « la crise du concombre », entraîne 47 morts  et infecte plus de 4000 personnes. Une psychose s’installe en Europe et plus particulièrement en Allemagne, suite aux informations contradictoires sur les causes de l’épidémie due à la bactérie E-coli. Celle-ci ayant été tout d’abord identifié sur des concombres provenant d’Espagne entraînera une chute de vente de légumes crus et une perte de plusieurs millions d’euros.
Durant ce mois-ci, la Grèce connaît des temps difficiles. En effet, elle est en pleine crise de la dette publique et la situation du pays est très préoccupante. Les salaires baissent et les prix augmentent, ce qui entraîne de nombreuses manifestations et grèves. Un nouveau gouvernement est mis en place, tandis que les autres pays européens redoutent une faillite du pays dont ils devraient alors faire les frais.
Juillet

Durant les premiers jours de juillet, une véritable famine fait rage dans la Corne de l’Afrique. En effet, cette partie du continent essuie la plus grande sécheresse depuis plus de 60 ans. La sonnette d’alarme est tirée par de nombreuses ONG alors que plus de 10 millions de personnes sont menacées de mourir de faim. Le Kenya et l’Ethiopie accueillent 800’000 réfugiés dans leurs camps.
Le 21 juillet, un sommet extraordinaire a lieu à Bruxelles. Les dirigeants des pays européens se réunissent pour tenter de trouver un nouveau plan d’aide à la Grèce afin d’éviter une propagation de la crise de la dette. L’Europe promet 110 milliards d’euros au pays alors au bord de la faillite.
Le 22 juillet, Anders Behring Breivik, un extrémiste de droite, pose une bombe dans le quartier gouvernemental d’Oslo, capitale de la Norvège. Celle-ci tuera 8 personnes et fera de nombreux blessés. Il se dirige ensuite sur la petite île d’Utoya où a lieu le rassemblement annuel de la Ligue des jeunes travaillistes
(AUF). Déguisé en policier, il ouvre le feu sur les campeurs et tue 69 personnes. La Norvège est en deuil.
Août

Le 2 août, l’euro passe sous la barre des 1.10 face au franc suisse. On craint une nouvelle crise en Europe. L’Italie et l’Espagne étant en difficulté financière, celles-ci perdent 5% de leur valeur en deux jours. De nombreuses réunions de crise ont lieu et la Banque Nationale Suisse intervient pour contrer l’appréciation du
franc. 

Le 4 août, un homme de 29 ans, soupçonné de dealer et d’être membre de gang,  est tué par la police à Tottenham, quartier pauvre de la capitale britannique. Le 6 août, une marche est organisée. Celle-ci dégénère et plusieurs magasins sont pillés, de nombreuses voitures sont incendiées. De plus, les affrontements avec la police sont violents et ceux-ci compteront 26 blessés dans leurs rangs. Les émeutes gagnent d’autres quartiers londoniens et s’étendent dans plusieurs villes industrielles de la Grande-Bretagne.
Le 20 août, les rebelles libyens s’emparent de Tripoli. Le 23 août, ils pénètrent au cœur même du quartier général de  Kadhafi : un immense complexe militaire où des poches de résistances demeuraient. Les rebelles ont triomphé mais le régime du dictateur continue cependant de défier les « insurgés ».
A.D.A
Reportage

XAMAX : Retour sur une descente en enfer!

 

Mai 2011 : Bulat Chagaev, un homme d’affaire tchétchène, annonce officiellement par communiqué de presse avoir racheté le club à Silvio Bernasconi. Comme l’a expliqué Edmond Isoz de la Swiss Football League (SFL), lors d’une interview à Sport Direct (TSR) : le club est alors considéré comme une Société Anonyme et il suffit à n’importe quel quidam de racheté 51% des actions du club pour en devenir propriétaire. À l’époque, aucune garantie financière n’est donc nécessaire [1].

Après avoir subi des changements de président et d’entraîneur dans le courant du mois, Neuchâtel Xamax perd la finale de la Coupe de Suisse face à Sion. Bulat Chagaev, visiblement furieux, aurait menacé les joueurs dans les vestiaires, à la mi-temps. Après cette défaite, l’entraîneur Bernard Challandes annonce ne pas vouloir signer de nouveau contrat pour la saison à venir. L’entraîneur brésilien Sonny Anderson est alors nommé pour le poste.

Juin-juillet 2011 : Suite à la démission de tout le staff administratif au début du mois de juin. L’entraînement reprend sans recrue.
Le 24 juillet c’est le tout nouvel entraîneur Anderson, ainsi que tout son staff qui sont virés. Dans la foulée, les joueurs Carlos Carlão et Gilles Binya sont également remerciés. Le lendemain Andreï Rudakov, nouveau président depuis seulement 2 mois renonce à son poste.
Malgré ces événements, Joaquin Caparros est nommé comme nouvel entraîneur. Suite à ces nombreux rebondissements, le 28 juillet, Bulat Chagaev accorde une interview où il annonce être victime d’un complot.

Août 2011 : Après que Gilbert Facchinetti refuse de se joindre la direction de Xamax, une Assemblée Générale extraordinaire de la S.A. s’organise. Durant cette dernière, un changement dans les statuts du club permet à Bulat Chagaev d’en devenir le président et de nommer Islam Satujev,  comme vice-président.

Septembre 2011 : Joaquin Caparros entraîneur depuis seulement un mois est viré, suite à une violente altercation avec Bulat Chagaev, lors d’un match nul face à Lausanne.
Le 18 Septembre, les 3,2 millions de francs pour lesquels Neuchâtel Xamax est mis au poursuites sont révélés au public. Le club est poursuivi par pas moins de 25 créanciers différents, parfois pour des sommes dérisoires. L’inquiétude monte face à la solvabilité du mystérieux et colérique tchétchène.

Octobre 2011 : La SFL dénonce le club à la commission de discipline concernant le manque d’information sur les passations de pouvoir au sein du club. Par la suite, l’avocat Ralph Isenegger[2] demande la mise en faillite de Xamax. Malgré tout, Bulat Chagaev assure qu’il a les capacités financières nécessaires et que les faits qui lui sont reprochés remontent à l’ère Bernasconi.
Suite à cela, on apprend que les salaires de septembre n’ont pas encore été versés aux joueurs. Ce n’est que le 28 Novembre, qu’ils seront effectivement touchés.

Novembre 2011 : Après avoir viré le directeur sportif et principal contact de la SFL, Christophe Moulin, Xamax se voit infliger une amende de 20’000 francs par la commission de discipline suite à la dénonciation d’octobre. De plus une nouvelle enquête est ouverte pour défaut d’attestation de paiement des contributions sociales du mois d’août.
Bulat Chagaev avance la théorie du complot en expliquant que les banques lui tournent le dos sans raisons, alors qu’il a les moyens nécessaires pour faire taire la polémique.

Début Novembre, le juge Bastien Sandoz renonce à prononcer la faillite du club suite à la demande avancée par Ralph Isenegger. Quelques jours plus tard, de forts doutes sont émis face à une attestation de la Bank of America produite par Bulat Chagaev devant la justice, qui serait un faux.

Suite à cette découverte, plusieurs perquisitions sont réalisées au domicile et dans les bureaux du propriétaire et président de Xamax. Le 18 novembre, le ministère public du canton de Neuchâtel annonce que l’attestation de la Bank of America est bien un faux. La SFL ouvre alors deux nouvelles procédures concernant ce faux et d’autres contrats douteux. Bulat Chagaev est alors inculpé de faux dans les titres.

Décembre 2011 : Pour couronné le tout, le club d’Alméria réclame 1 million de francs pour le transfert de Kalu Uche. La SFL retire des points à Xamax suite aux procédures lancées contre le club. Une autre procédure est lancée concernant les retards de paiement des salaires d’Octobre.

Dans une tentative désespérée de dernier moment, Bulat Chagaev réclame 1 million de francs à l’Illustré pour toute une série d’articles à son sujet. Il réclame la même somme au groupe Edipresse pour des articles parus dans Le Matin.

Fin décembre, la dette, datant soi-disant de l’ère Bernasconi, atteint alors la somme de 6 millions de francs et touche maintenant 80 créanciers.

Janvier 2012 : La reprise des entraînements est brutale, puisque le club se sépare de son capitaine Stéphane Besle, ainsi que de Vincent Bikana, Javier Arizmendi et Haris Seferovic. Dans le même temps, Chagaev attaque la société neuchâteloise de presse et réclame 500’000 francs de dommage et intérêts.

Le 18 janvier, la SFL met un terme aux agissements du propriétaire tchétchène en retirant la licence de Xamax, dès lors exclu du championnat.

Finalement après 5 entraîneurs différents, 6 joueurs virés, et de nombreux mensonges quant à la gestion du club, jeudi 26 janvier la faillite de la société a été annoncée. Bulat Chagaev a enfin admis ce que tout le monde savait : des problèmes de surendettement!

Cela dit, malgré les nombreuses altercations dont il est en partie responsable et un nombre certain d’erreurs dans la gestion du club, on peut se demander s’il est entièrement responsable de cette triste situation. Qu’en est-il de la réelle situation du club lors du règne de Bernasconi? Existait-il des arrangements secrets qui aurait précipité la chute du club? On ne le saura sans doute jamais.

Toujours est-il que le bilan est maintenant déposé. Neuchâtel Xamax S.A. n’existe officiellement plus. Pour l’heure, il n’est pas exclu qu’un accord avec le FC Serrière soit passé afin que, ce qui reste de Xamax, puisse jouer en 1ère ligue la saison prochaine. Mais rien n’est encore décidé.

En attendant, Bulat Chagaev a été placé en détention provisoire pour gestion déloyale. La justice décidera si son séjour en prison se prolongera ou pas.
AST

Article inspiré de la chronologie d’un désastre, relaté par le site de la TSR : http://www.tsr.ch/sport/football/suisse/super-league/3721133-neuchatel-xamax-chronologie-d-un-desastre.html
[1] Un changement dans le règlement de la SFL ne devrait plus permettre ce genre d’événement
[2] Un avocat réclamant 400’000 francs pour son rôle dans le transfert d’un joueur.