Interview

« La musique qu’on partage mérite qu’on s’y attarde »

L’article.ch : Olivier, peux-tu nous parler des personnes qui se cachent derrière les mots de lemurduson.ch ?

LeMurDuSon.ch : Au commencement, soit en octobre dernier, LeMurDuSon c’était deux jeunes (Thom et moi (ou Olive et Thom… (rires) !) avec le même intérêt débordant pour certains groupes musicaux. Thom était aux études et moi je travaillais dans un EMS. Très vite,  dès le mois de novembre, Alex nous a rejoint, étudiant lui aussi. On a bossé les trois pendant un petit moment puis Patrick, qui avait connu LeMurDuSon.ch par Alex a décidé de nous rejoindre. On était 4, c’était le mois de février 2011. Depuis ce moment-là, l’équipe n’a plus bougé et ça nous réjouit ; tout fonctionne à merveille. On s’entend très bien et on se complète parfaitement ! En bref, de par notre diversité on touche à tout !

Nous avons un grand amateur de folk, de hip-hop et pour qui les émotions musicales passent par les mots en la personne d’Alex. Un fin connaisseur du punk et de tous ces dérivés, mais aussi amateur de hip-hop avec Patrick. Thom est le passionné de rock indépendant, de pop-punk, de classique, de chanson française, j’en passe et des meilleurs. Et moi, je suis un fervent défenseur du rock en général (mais avec préférences pour le garage et l’indie), de la soul, du hip-hop. Cette hétérogénéité nous permet de couvrir tous types musicaux.

L.ch : Et dans la vie vous faites quoi ?

LMDS.ch : Patrick est étudiant à l’UniNE, Alex écrit la musique de sa vie, Thom dicte le rythme de son existence et moi, je cherche la ligne de bas(s)e de mon futur. En bref, nous sommes soit aux études, soit en période de transition.

L.ch : Comment décrivez-vous LeMurDuSon.ch ?

LMDS.ch : C’est un blog musical qui propose principalement des chroniques d’albums. La nouveauté depuis peu, c’est aussi de réaliser des interviews, des live reports ou encore des playlists « Découvertes et nouveautés » que vous pouvez retrouver sur notre chaîne YouTube. Nous essayons de ne pas trop nous limiter, raison pour laquelle nos chroniques ne présentent pas toujours des nouveautés. Notre but est simple ; partager ce qui nous a plu !

L.ch : Quand est ce que tout a démarré et comment est né le projet ?

LMDS.ch : Officiellement, le site a été mis en ligne en octobre 2011 mais peu d’articles étaient en ligne. Le véritable lancement s’est fait en janvier 2012, lorsqu’Alex nous a rejoint. Avec sa persévérance, il a fait un travail énorme, écrivant beaucoup d’articles. Depuis ce moment-là, nous en publions plusieurs par semaine.

A la base, tout est en fait partie d’une « blague ». Thom et moi avions des goûts musicaux très proches et nous découvrions toujours des nouveaux groupes en même temps. En rigolant, on s’est dit qu’on allait lancer un blog. Au fil du temps la blague s’est transformée en projet sérieux. On a trouvé un nom pour le site, un hébergeur, mis en état le site, et le tout était lancé !

L.ch : Est-ce que tous les membres du groupe ont des connaissances particulières en musique ?

LMDS.ch : Bien sûr il peut être avantageux d’avoir une bonne culture musicale, mais ce n’est pas nécessaire. L’essentiel est un réel intérêt à la fois pour la musique et pour l’écriture.

L.ch : Quelle est votre philosophie ?

LMDS.ch : Partager la musique qu’on aime et qu’on trouve avec le plus grand public possible. La musique qu’on partage mérite qu’on s’y attarde. Le tout, le plus librement possible.

L.ch : Parle moi de tes motivations…

LMDS.ch : Personnellement, c’est le top des ventes d’albums qui me désole. Il y a tellement de groupes qui mériteraient d’y figurer mais qui malheureusement n’ont pas cette chance parce qu’ils sont trop peu connus. Mon but, c’est de susciter l’intérêt des gens pour ces artistes méconnus.

L.ch : Vous postez un article par jour, est ce que l’actualité musicale suit ?

LMDS.ch : Difficile à dire parce car nous ne postons pas forcément des nouveautés. Pour notre chaîne YouTube, on recherche des « découvertes » et je peux dire que le nombre quotidien de sorties est impressionnant. Mais nouveau ne rime pas toujours avec qualité, il y a un tri à faire. En moyenne, on découvre 4 à 5 groupes qu’on juge intéressants par semaine.

L.ch : Peux-tu me dire deux mots sur votre chaîne YouTube ?

LMDS.ch : On l’a lancée il y a quelques mois seulement. Le but était de partager avec les lecteurs les vidéos des artistes qu’on chroniquait. Cette chaîne nous sert aussi à poster nos coups de cœur ou découvertes. Nous créons chaque mois une playlist « découvertes et nouveautés ». On essaie d’en présenter tous les 2-3 jours, bien que ce soit un travail fou de rechercher des artistes nouveaux et d’en faire une brève description. On a également créé une playlist plus drôle qui regroupe les échecs musicaux.

LeMurDuSon.ch, une énergie débordante dont les seules limites sont les 83 touches du clavier…

Propos recueillis par Sandra Hildebrandt

Arts plastiques

Tu seras gay mon fils

 

En entrant dans la galerie, le visiteur est de suite mis au parfum, un Christ géant se trouve allongé au sol, le drapeau gay à ses côtés. Puis en guise d’introduction, une série de portraits se trouve sur le mur avec différents avis sur la question de l’éventuelle homosexualité du Christ. Au cœur même de l’exposition, on découvre le travail de quatre artistes (Grégoire Dufaux, Edwige Fouvry, David Morel et Guy Oberson). La question est alors traitée de différentes manières. Certains tableaux sont très sombres, d’autres provocants ou encore ironiques. Le corps du Christ est nu, représentation rare dans l’univers de l’art. On lui prête une liaison avec Judas, en référence à la trahison du baiser. Au centre de l’exposition, une sculpture montre le Christ dans une cage, libéré de ses chaines. Dans les diverses interprétations de l’homosexualité du Christ, on retrouve un trait commun à chaque œuvre : la souffrance.

La souffrance est au centre même de l’exposition. La question de l’homosexualité soulève un problème de société majeur. Selon une étude, environ 10% de la société serait de « l’autre bord ». Un  autre chiffre démontre bien la réticence face à l’homosexualité, qui peut encore causer des problèmes sérieux. 750 iraquiens ont été assassinés l’année passée à cause de leurs préférences sexuelles. Selon une étude scientifique, on serait homosexuel depuis la naissance. Dieu et son fils  étant responsables de cela, ils  sont donc censés l’accepter. Alors pourquoi Jésus ne serait-il pas attiré par les hommes? L’homosexualité reste toujours un phénomène mal perçu dans notre monde où la différence provoque beaucoup de solitude.

En traitant d’un sujet tel que l’homosexualité, on voit forcément le péché de la sexualité. Depuis toujours, le corps et le sexe sont des  sujets très problématiques. Ils choquent, gênent. N’ayons pas peur des mots, le sujet est tabou ! On ne mêle pas religion et sexualité ! Il ne faut pas oublier que dans notre société, Dieu est représenté comme un homme et qu’il en a donc le corps et les questionnements qui l’accompagnent.

L’exposition dénonce certaines valeurs, et la chute de celles-ci. Elle propose ouvertement  de se libérer, d’aller au-delà, il faut mener un combat pour pouvoir faire accepter les différences. Le Christ pourrait être une icône gay car il représente lui aussi la violence qu’on inflige aux minorités différentes. Une belle évolution que l’exposition pourrait susciter serait qu’en permettant au Christ d’être gay,  on permettrait à tout le monde de l’être. La société deviendrait alors moins castratrice. L’art est un média très intéressant dans la mesure où il permet tout simplement de faire avancer les mentalités par le questionnement qu’il apporte et le choc qu’il provoque parfois. Le visiteur est interpellé, voire interloqué, par les œuvres exposées. A lui d’interpréter, doit-il y voir de la douceur, de l’amour, un lâcher-prise ou au contraire du blasphème ?

Christian Egger, le galeriste, a reçu des menaces suite à son exposition et il avoue qu’il n’aurait pas osé monter cette exposition sur terre catholique. Par contre, il soulève que ces réactions violentes ne viennent que d’une minorité et qu’il n’y a pas d’intérêt à leur donner trop d’importance. Dans l’ensemble, les gens réagissent relativement bien à cette exposition.

L’exposition soulève une autre question, toute simple, pourquoi sommes-nous choqués ?

L’exposition est à voir jusqu’au 12 mai, à la galerie C (esplanade L.- Robert 1  2000 Neuchâtel).

BiAx