Spectacles

Un «Caprices» haut en couleurs

Durant quatre jours, Crans-Montana a vibré au rythme de la musique. Au total, ce sont plus de 33’000 festivaliers qui ont déambulé sous les tentes du «Caprices» festival. Ambiance familiale, performances hautes en couleurs, neige, artistes talentueux, cette 9e édition s’est avérée un franc succès. Tour de scène des meilleurs moments.

C’est le groupe suisse The Raveners qui a eu l’honneur d’ouvrir les feux du festival sur la conviviale petite scène du Barakazik. Mais le festival a véritablement pris son envol avec les mélodies envoutantes de Pegasus. Le groupe de pop biennois commence à se faire un nom tant sur la scène nationale qu’hors des frontières helvétiques. La voix de Noah Veraguth, leader du groupe, a séduit les premiers festivaliers sur la grande scène du Chapiteau. Le chanteur britannique Charlie Winston a ensuite emmené le public dans son univers pop-rock avec ses chansons aux accents mélancoliques. Réputé pour sa belle présence scénique, le chanteur à la voix teintée de blues a mis le feu au Chapiteau en entonnant son gros tube «Like a Hobo». Pour clôturer la programmation de ce premier jour explosif, Earth Wind and Fire a démontrer qu’il était tout à fait possible d’emballer l’assistance malgré un âge bien avancé. Le groupe de l’Illinois qui a connu un succès majeur dans les années 70 a distillé son funk entraînant, reprenant pour l’occasion ses grands titres «September» et «Boogie Wonderland».

La deuxième soirée avait réservé un invité surprise inattendu : la neige. L’or blanc a donné une ambiance féérique au cadre du festival. Sous les tentes, la soirée s’annonçait résolument hip-hop. C’est tout d’abord Faf Larage et Akhenaton qui ont balancé leur flow tantôt révolutionnaire tantôt pacifique. Les textes poétiques et engagés des deux rappeurs français ont comblé les amateurs du genre. Les deux compères ont ensuite laissé place à la grande star du festival : le Jamaïcain Sean Paul. Accompagné de ses danseuses, le maître du hip-hop dancehall a fait monter la température du Chapiteau en enchaînant les tubes. Un show ébouriffant, mais des exigences pointues. En effet, le chanteur jamaïcain  a tenu à ce qu’on lui serve la bière de son pays durant son séjour en Suisse. Quand les stars font leurs caprices…

Vendredi, la soirée a débutée avec la voix douce et pop du Londonien Marlon Roudette. Désormais en solo, l’ex-chanteur de Mattafix a séduit le public avec ses mélodies entraînantes et sa joie communicative sur scène. Le chanteur britannique a conclu son programme avec son gros succès «Big City Life» qu’il avait enregistré avec Mattafix. Au Club, changement de style avec l’électro-pop de Yuksek. Le trio français a réussi à transmettre son énergie à une assistance envoutée par ses rythmes et ses sonorités. Sous le Chapiteau, Julien Doré a fait valoir ses talents de show man, n’hésitant pas à grimper sur les échafaudages placés sur les côtés de la scène. Le chanteur français s’est ensuite «calmé» pour entonner ses airs simples avec ses paroles tantôt poétiques, tantôt déjantées. À noter que cette prestation a drainé une large variété de public. Ainsi, jeunes et moins jeunes se sont mélangés pour partager ce moment musical.

Sous la tente du Club, Shaka Ponk a lancé la dernière soirée du festival. Le mélange de styles (hip-hop, rock, funk) était osé mais a porté ses fruits. Les deux chanteurs, quelque peu déjantés, n’ont pas hésité à se lancer dans le public durant leur concert. Au final, le groupe français a réalisé une prestation tout en énergie qui a dynamité le public. Mais le meilleur était à venir… Avec Caravan Palace, le festival a connu une fin en apothéose. Le groupe français a confirmé son pouvoir à faire bouger les foules en transformant le Chapiteau en dancefloor géant. Ses mélodies irrésistibles et ses sonorités électro-jazz ont emballé l’assistance comme aucune prestation ne l’avait faite jusque là. Le public a rappelé chanteurs et musiciens plusieurs fois sur scène. La chanteuse et ses musiciens ont même semblé surpris de l’ovation qui leur a été réservée. Les festivaliers sont rentrés chez eux le sourire au lèvre et des mélodies entraînantes en tête.

R.C.

Eclairage

La publicité ciblée, c’est quoi?

Vieille comme le monde, la publicité fait partie de la vie des citoyens depuis des siècles. Mais après la seconde guerre mondiale et durant les 30 glorieuses, la publicité connaît un réel essor. Le niveau de vie de la population augmente, la productivité aussi. C’est dans cette période de forte croissance économique qu’apparaît la société de consommation avec le développement du marketing comme nous le connaissons maintenant, qui a comme idée de placer le consommateur au centre des affaires. Et c’est dans ce contexte que la télévision et le cinéma deviennent naturellement les premiers médias publicitaires en raison de leur influence sur un public très large. Suite à cela les ordinateurs se démocratisent et, en 1994, pour la première fois une publicité se retrouve sur le web. L’entreprise At&T appose une bannière sur le site HotWired.com sur une durée de 12 semaines pour la modique somme de 33’000 dollars. Un an après, le chiffre d’affaire réalisé par la publicité sur Internet aux Etats-Unis s’élève à 37 millions de dollars.

Plusieurs sites phares, gratuits d’Internet dont Google et Facebook sont essentiellement financés par la publicité. En effet, le modèle économique de la plupart des sites gratuits est d’utiliser les données formulaires des utilisateurs à des fins de commercialisation, l’essentiel de leurs revenus proviennent de la publicité ciblée qui est le réel moteur économique actuel du web.

Depuis, la publicité sur Internet n’a pas cessée de se développer, pour arriver à être la plus efficace possible, les avancements permettent de cibler le comportement des internautes.

Chacun en a fait l’expérience, après une recherche Google ; on retrouve parfois une pub liée à la thématique recherchée. La publicité ciblée personnalise les contenus promotionnels selon les centres d’intérêts et les comportements des internautes. Pour ce faire, des cookies stockés par le navigateur sont chargés de souvenir des sites visités, des produits achetés en ligne ou mis dans le panier, etc… Avec ces méthodes de plus en plus sophistiquées, la publicité se fait beaucoup plus « précise » arrivant à deviner nos envies, nos goûts.

Internet représente un excellent moyen pour les spécialistes du marketing de recueillir des informations personnelles. La protection de la vie privée sur internet est un sujet qui revient souvent. D’ailleurs, le gouvernement américain a décidé d’agir en présentant un projet « de charte de protection des données des utilisateurs » dans laquelle les droits des internautes sont édictés.

Parmi ces droits apparaissent celui des internautes à exercer une surveillance sur les données personnelles collectées puis utilisées sur Internet, ils pourront accéder à leurs données, accessoirement les corriger, tandis qu’une « limite raisonnable » sera appliquée au volume des données personnelles. Cette charte est prévue pour le peuple américain. Dans le droit Suisse, aucune règle n’est prévue pour l’instant.Alors que la publicité ciblée se développe, devient de plus en plus précise ; on peut s’interroger sur son avenir sur Internet. Sur les smartphones, la publicité ciblée est aussi présente, mais elle pourrait se cibler davantage encore. En effet, Google a déposé un brevet portant sur « la diffusion de publicité en fonction des conditions environnementales ». En d’autres termes, afin d’offrir des publicités adaptées à notre environnement, cette technologie pourra analyser l’humidité, la température mais aussi les bruits externes. Une étude de l’ETO révèle que 77% des personnes interrogées ne souhaitent pas recevoir des publicités ciblées. En effet,  passé un certain stade, le ciblage devient contre-productif. Il effraye les internautes, leur donne le sentiment d’être épié et les inquiètent d’autant plus quant à la protection de leur vie privée. Sur Firefox, 157’550’200 internautes ont déjà adopté une protection contre les publicités, en installant l’extension Adblock plus, sur Safari un plugin Adblock existe aussi.

A.Ha