Enquête

Power Balance : bracelet magique ou arnaque?

 

Et si un bracelet avait le pouvoir de nous rendre plus énergique et d’améliorer notre équilibre, force et souplesse ? C’est ce que prétendait l’entreprise Power Balance : « C’est une nouvelle technologie qui agit principalement avec le champ énergétique naturel du corps humain. Le bien-être d’un individu est directement lié à une circulation naturelle de l’énergie dans son organisme. Ces produits recèlent des hologrammes, imprimés sur un film en Mylar, qui ont pour objectif d’entrer en harmonie avec les énergies issues du corps humain. ». A la lecture de cette explication fournie par la marque, on n’y croit pas plus qu’à la potion magique de Panoramix. Pourtant l’entreprise a réussi à en vendre des milliers à travers le monde.

Recette pour une arnaque bien montée


Si vous aussi, vous aimeriez vous faire de l’argent sur la crédulité des gens, suivez la méthode Power Balance ! Premièrement, trouvez un point qui touche tout le monde et que chacun aimerait améliorer. Le bien-être et les énergies humaines en sont des bons exemples. Créez ensuite un concept qui ait l’air scientifique et expliquez-le avec des termes du jargon tels que « fréquences », « ondes » ou « hologrammes ». Pour finir, intégrez cette pseudo-technologie à un objet à la mode qui se voit et se porte facilement, en l’occurrence un bracelet.

Comme cela ne permet pas encore à les commercialiser en masse, publiez alors des vidéos sur internet prouvant leur efficacité à travers de tests trompeurs mais convaincants. Celles-ci ne doivent pas avoir l’air trop professionnelles ni publicitaires, préférez des tests amateurs afin que tout le monde puisse les reproduire chez eux. Faites en sorte que des sportifs de haut niveau en portent régulièrement, de préférence lors de grands rendez-vous tels que la Coupe du Monde de football ou le Tour de France. Tout cela créera le buzz et légitimera le produit aux yeux des consommateurs.

Avec tous ces ingrédients, le client est prêt à y croire. Vous n’avez alors plus qu’à parier sur l’effet placebo ! Certaines personnes ressentiront une véritable différence, non pas grâce à la technologie de votre produit mais bien grâce aux étonnantes capacités de leur cerveau. Maintenant la touche finale, faites les construire pour 1 dollar en Chine et vous pourrez désormais vendre un produit 60 fois plus cher que son coût de fabrication !

Cependant, ne faites pas la même erreur que l’entreprise Power Balance : fuyez et changez d’identité avant que l’arnaque se fasse remarquer !

Débat puis… faillite.

Effectivement, tout ne s’est pas passé comme prévu pour l’entreprise. Les vidéos ont vite été démenties par quelques études universitaires et par les médias. Dans les vidéos de Power Balance, les expériences sont toujours dans un ordre précis : sans le bracelet d’abord, puis avec. Dans une vidéo postée par le magasine français « Sciences et Avenirs », l’expérience est reproduite à l’envers afin de réfuter sa pertinence. L’essai est concluant : la personne perd l’équilibre la première fois avec le bracelet, et résiste la deuxième fois sans. Le journaliste Victor Rodgère explique : « La première fois qu’on fait le test à la personne, elle est surprise par la pression qu’on a exercée sur son bras, elle ne sait pas comment ça va se passer, donc elle perd assez rapidement l’équilibre. Par contre le deuxième coup, elle est préparée à l’expérience et elle résiste donc beaucoup mieux. » Le bracelet ne change donc rien à l’expérience.

En Australie, l’émission « Today Tonight » a aussi réalisé un test, mais cette fois-ci à l’aveugle. Une personne adepte du bracelet devait reproduire les tests de Power Balance sur 6 personnes dont une seule avait le vrai bracelet. Ni le cobaye ni le testeur ne savaient qui le portait. A chaque fois, le testeur s’est trompé au moment de désigner la personne ayant le vrai bracelet. Selon Richard Saunders, celui qui fait passer le test applique inconsciemment une force différente afin de prouver l’efficacité du produit.

En janvier 2011, les services de la concurrence et de la répression des fraudes ont obligé la marque à reconnaître la publicité mensongère et de rembourser les clients lésés. Neuf mois après, l’entreprise a fait faillite après avoir perdu des millions de dollars.

3 questions à un ancien utilisateur…

L’article.ch : Tu portais un bracelet Power Balance l’année passée, le portes-tu toujours ?

Julien : Non, plus depuis que le fabricant a avoué que la technologie n’avait rien de scientifique… J’étais déçu et je me suis senti manipulé. En plus, ces bracelets étaient très chers !

L.ch : Qu’est ce qui t’avait convaincu de l’essayer ?

J. : J’avais vu des vidéos sur internet prouvant son efficacité sur la force, la souplesse et l’équilibre. Il y avait aussi des footballeurs célèbres qui en portaient. Un ami m’a ensuite fait essayer le bracelet en reproduisant les tests des vidéos, ça m’a vraiment convaincu.

L.ch : Tu es champion junior de Football Américain en France, as-tu eu l’impression que le bracelet t’apportait quelque chose durant tes matchs ?

J. : Non, pas du tout. Les personnes qui ont dit ressentir un changement, c’était dans leur tête. Alors que moi, c’est plus l’effet de mode que l’effet placebo qui m’a fait porter le bracelet !

Propos recueillis par Steve Riesen

Eclairage

Vélocité : « Le vélo reste le moyen le plus efficace »

Une alternative

Les coursiers à vélo font désormais partie intégrante du paysage urbain, que ce soit Neuchâtel, Genève, Lausanne ou encore Yverdon-les-bains, pour ne parler que de la Suisse romande. Cette façon de livrer à la force des mollets propose – dans la mesure du possible – une alternative aux véhicules motorisés. « Ce qu’on peut faire à vélo, on va forcément le faire à vélo : ça reste le moyen le plus efficace » témoigne Raoul Payot, directeur associé de Vélocité.  Livrer à vélo est donc une alternative aux courses motorisées, mais surtout présente dans les centres. « Ce qu’on souhaite proposer aux clients, c’est qu’ils ne se soucie pas du moyen de transport. On veut offrir une prestation complète. » Rappel-il. En effet, les prestations de Vélocité se font autant à l’échelle locale que nationale.

Plusieurs moyens de vous livrer

Cependant, Vélocité n’utilise pas que le vélo, mais également le train et la voiture, lié au réseau de partage Mobility, leur offrant ainsi la possibilité d’optimiser leurs moyens de transport selon les besoins : « Le but est de pouvoir toujours choisir un type de véhicule en fonction de ce qu’on doit transporter » continue-t-il. Et ce but, en plus d’une livraison rapide et efficace est aussi de « de trouver le moyen le moins énergivore possible. »

Une entreprise en plein développement

Vélocité est une entreprise née en 1999 qui n’a cessé de s’élargir jusqu’à l’obtention d’un réseau dynamique, partagé entre Neuchâtel, Lausanne et Yverdon-les-bains. En plus d’assurer une collaboration avec les trains pour les livraisons inter-villes, cette entreprise assure également un service de livraison d’achats à domicile, depuis la Maladière. Probablement leur activité la plus connue, mais pas la seule, comme en témoigne Raoul Payot : « Les sacs de la Maladière représentent 10% de notre activité. Les autres ce sont des prestations contractuelles ou des livraisons ponctuelles. Les gens appellent et on livre dans un délai d’une heure.» Les activités de Vélocité permettent des livraisons dans des domaines très diversifiés, des laboratoires d’analyse médicale au secteur juridique en passant par les ambassades et les agences de voyage.

« Nous souffrons d’un manque de crédibilité »

Les buts de Vélocité, en plus d’assurer une livraison à l’heure peut aussi être vue comme une façon d’agir : « Je pense que Vélocité est une alternative permettant de convertir une partie des transports avec des modes plus doux. » Un noble but, mais qui rencontre certains obstacles. « J’ai l’impression qu’on souffre encore d’un manque de reconnaissance des compétences et capacités du coursier à vélo. » Et au final, qui sont ces coursiers qui vous livrent ? Beaucoup proviennent de domaines très divers « On a la chance d’avoir une diversité de personnes très compétentes dans beaucoup de domaines. C’est pour nous un atout. »

Vélocité a donc pour but de vous livrer. Mais n’oublions pas qu’ « avant tout, il y a l’amour du vélo, de croire en ce que l’on fait et de croire en cette façon de transporter les choses. »

G.T.

Pour plus d’informations : http://velocite.ch/fr