Evénéments

Cyclope, une graine qui a fleurie

 

Révélations de Philipp Boë et Markus Gfeller, les directeurs artistiques de l’œuvre Cyclope, à l’heure où l’un de leurs rêves donne de grandes satisfactions. Pour qui ne connait pas ces deux compères biennois, voici un sommaire portrait et plus…

Philipp Boë née dans les années 70, suit sa scolarité à Bienne. Dès son plus jeune âge il apprend la jonglerie et le théâtre. Tout le prédestinait à choisir la voie de l’art du cirque. N’ayant que 20 ans il réalise sa toute première création clownesque avec son pote Markus. Mais le jeune homme ne s’arrête pas là et part vers d’autres horizons, notamment dans la patrie de Shakespeare. Á Bristol, il fait du théâtre gestuel à l’école  du cirque « Fool Time ». Alors, Philipp s’intéresse plus profondément à tout ce qui concerne l’expression corporelle liée à de nouvelles tendances de spectacles acrobatiques.

En 1993 il forme un groupe où les acteurs jouent sur scène un spectacle qui mélange le cirque et le théâtre, toutefois sans paroles. Ceci lui valu une proposition du « Centre national des arts du cirque » pour suivre un stage de post grade. Á partir de 1996 il fait une tournée avec le « Cirque Nu » et crée le spectacle « Close up » avec la compagnie Goudard. Les poches pleines de riches expériences l’artiste et metteur en scène continu de trotter le monde faisant des passages aussi dans sa terre natale.

Markus Gfeller, quant à lui, a vu le jour à Bienne dans les années 60. Après ses études obligatoires il ressent que le monde commun aux autres ne cadre pas parfaitement avec ses aspirations. Son univers, c’est la Musique. Dès lors, il s’exprime dans ce premier langage bien connu à tous, mais que pas tout le monde n’interprète ni ne maîtrise comme ce musicien sait le faire.

Dans ce domaine son premier choix c’est le rock et les mouvements punks. Markus formule sa révolte et ses émotions à travers l’interprétation et la composition musicale. Á la recherche d’un dépassement de soi-même, il suit des études à l’Académie de Musique de Bâle. En 1988 il perçoit que son avenir se trouve plus au nord de l’Europe et part en Allemagne.
Pendant 10 ans il connaît plein de succès avec ses compositions et la production de CD’s. Sa musique est appréciée aussi outre mer notamment aux Etats-Unis.

Finalement, son cœur lui rappela son attachement à sa terre natale pour accomplir et sublimer ses compositions musicales dans une symbiose avec des œuvres théâtrales et le nouveau cirque.

Quatre questions à deux compères

L.ch : Combien de temps vous faut-il pour réaliser un spectacle ?

Philipp : On ne peut pas le dire. Un exemple qui n’est pas révélateur, mais qui vous donne une idée : mon premier spectacle d’une durée de 11’ a vu le jour en deux ans.
Markus : Parfois, ce sont plusieurs projets qui rodent dans la tête.
Quand, en théorie, un événement est bien ficelé souvent il manque une énergie pour le soutenir ; il peut se passer des années avant qu’il ne se concrétise.

L.ch : Comment avez-vous amené à bon port le projet du Cyclope?

Markus : Le projet est né au printemps 1999. Le tout est venu d’une idée qui provient du plus profond de nous-mêmes et qui ne pouvait qu’aboutir en une réalisation. L’essentiel de notre pièce est basé sur des rêves nourris par beaucoup d’espoir et ainsi l’accomplissement est devenu possible.
Phillip : Nos points forts sont nos collaborateurs. Ils nous ont permis d’offrir ce spectacle à la fois primaire (comme les machines de Tinguely) et précieux. Nous avons eu la chance de pouvoir réunir des gens avec de fortes personnalités, beaucoup d’originalité et pleines d’énergie qui ont été mises à contribution pendant tout le processus.

L.ch : Comment les autorités ont-elles accueilli le projet ?
Phillip :
Nous n’avons pas eu beaucoup d’entraves de la part des autorités ; déjà par notre engagement au respect de l’écologie dans le projet. Aussi ce qui a joué en notre faveur est le fait que nous sommes des enfants du pays. Et pour finir le fait d’avoir participé à Don Quichotte (2008) a aidé à donner confiance dans la réalisation de notre projet. Par contre, dans le secteur privé, de grandes entreprises nous ont dit « non » avec bel enthousiasme !
Markus : La première réaction au niveau cantonal a été un peu septique. Mais des politiciens de Bienne et Nidau de tout bords se sont engagés.

L.ch : A quel public est destiné l’événement Cyclope ?
Markus :
L’amplitude émotionnelle que dégage le spectacle peut être absorbée par n’importe qui, de tout âge et de toute situation. On ne doit pas forcément en interpréter la représentation mais, si l’on veut, tous les passages de l’œuvre ont une signification rationnelle ou émotive. J’ai vu un grand-père avec son petit fils de 6 ans, mais aussi des femmes d’âge moyen quitter l’expo parc plein de satisfaction »

Philipp : L’un de nos buts dans la création de « Cyclope » est d’éveiller l’appel à chacun de nos sens et ainsi le public peut mieux s’attacher à l’interprétation qu’en font les artistes et le décor particulier qui va avec.

Cyclope c’est l’œil bienveillant qui nous regarde avec tous les sentiments que l’on peut imaginer. C’est surtout son histoire qui nous transmet l’espoir qu’un vrai rêve se réalise toujours.
V.vA.


Eclairage

Periphery II : La crème du « djent » fera trembler vos tympans !

 

Le 3 juillet verra la sortie du deuxième album du groupe Periphery, sobrement intitulé  Periphery II : This Time It’s Personal. Une occasion de vous faire découvrir le groupe et le genre qu’il représente. Branchez vos écouteurs, mettez le volume à fond : c’est parti !

This time it’s personal

Qui est Periphery ? Crée en 2004 par le guitariste Misha « Bulb » Mansoor, le groupe joue une musique complexe et exprime une tension constante entre mélodie (soutenue par la voix de Spencer Sotelo) et brutalité propre au métal. Adeptes du Do It Yourself, enregistrements faits maison, et des nouvelles technologies en rendant accessible en ligne la plupart de leurs chansons, Periphery a su capter l’attention de la scène métal et est considéré aujourd’hui comme l’un des piliers du genre « djent », la preuve en est de leurs performances en live, partagées avec des pontes de la scène métal « moderne », tels que Between The Buried And Me, Darkest Hour, Despised Icon, ou encore Veil Of Maya et Animals As Leaders.

Une onomatopée

Periphery est considéré par beaucoup de fans comme l’un des piliers du genre « djent ». Mais qu’est-ce que ce genre ? Considéré par certains comme une révolution du métal et par d’autres comme une mascarade, le genre ne laisse pas indifférent. Le termes a été utilisé pour la première fois par Fredrik Thordendal, guitariste du groupe Meshuggah, le « parrain » du genre.

Selon Misha Mansoor (Periphery), le « djent » est  « une onomatopée,  c’est le bruit d’un accord de quinte sur deux octaves très étouffé que l’on joue avec une grosse distorsion. Du coup ça sonne beaucoup plus métallique et ça a plus de présence qu’un simple « chug » (…)  pour ainsi dire. C’est comme ça que l’on décrit le son de PERIPHERY. »  Cela en fait-il un nouveau genre de métal pour autant ?

Une scène bouillonnante

Ce qui est sûr, c’est que toute une scène s’est créée autour de cette onomatopée, dont une des plus grandes communautés est celle du site got-djent, regroupant tous les groupes « appartenant » au genre, dont les plus connus sont bien sûr Periphery, TesseracT, Vildhjarta, Veil Of Maya, Animals As Leaders, allant du progressif au brutal en passant par le mélodique et l’instrumental. Et la Suisse n’est pas en reste, avec notamment les célèbres genevois de Sybreed.

A ne pas louper !

Pour ceux qui seraient restés chez eux et souhaiteraient découvrir le genre, sachez que de nombreux évènements sont à venir. L’Euroblast Festival tiendra sa 8ème édition du 19 au 21 octobre à Cologne (Allemagne) et Periphery viendra à Zürich le 28 octobre prochain.

L’écoute de ses groupes valant mieux que tous les discours, voici une petite compilation que Larticle.ch vous propose.

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G.T.