Festival

Quand l’Afrique vient à nous…

Au milieu de la foule, Ayo et Abdou ont entamé une discussion animée. La jeune nigériane a adoré danser au rythme des djembés et autres percussions du groupe d’Abdou. Encore essoufflé, mais un sourire radieux sur les lèvres, le grand Sénégalais l’invite à venir essayer son instrument. Riant et frappant le djembé, ils évoquent les différences et les similitudes entre leurs deux pays. Voilà la magie de Winterthour qui, durant six jours, devient la capitale européenne de l’Afrique.  Entre les stands bigarrés, le festival marie les continents et les cultures, mais il a aussi la particularité de rassembler Africains anglophones et francophones, qui ne se mélangent habituellement que peu. En effet, la langue de base étant l’Allemand, la barrière de la communication disparait et permet de nouvelles rencontres.

L’Afro-pfingsten est le plus grand festival de musique africaine de Suisse. Depuis 23 ans, il attire durant le week-end de Pentecôte des milliers de curieux et passionnés du continent africain. La vieille ville de Winterthour se transforme en marché du mercredi au samedi. Un peu plus loin, dans les anciennes usines de moteurs et de pompes Sulzer, des artistes d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes font danser la foule.

Sous la chaleur du soleil, Ayo se promène entre les stands du marché du monde où se mélangent les couleurs vives des vêtements, le parfum du curry indien et celui des tortillas mexicaines. A quelques mètres se trouve la zone réservée aux associations. A la vue de petits lézards en perles ou de girafes confectionnées avec des canettes, le sourire d’Ayo s’élargit. Durant son enfance en Afrique, elle a eu l’occasion d’en réaliser plus d’un! Derrière elle, un homme en boubou vert joue du balafon, un instrument de musique ressemblant au xylophone. Au bout de la rue, le drapeau vert et blanc du Nigeria attire son attention. Elle n’a pas eu l’occasion de retourné dans son pays depuis 7 ans et ses yeux s’illuminent quand elle aperçoit les plats proposés. Tout les mets qu’elle savouraient au Nigeria sont là, enfin presque. Son repas préféré, le suya : des brochettes d’agneau épicées avec du poivre de Cayenne, de la poudre de gingembre et du paprika, traditionnellement cuites au-dessus d’un brasier, n’est pas proposé dans ce stand. Elle opte finalement pour d’autres snacks qu’elle avait l’habitude de manger durant les pauses à l’école. Le bonheur qui se lit sur son visage n’est pas seulement dû au plaisir de retrouver ces saveurs, mais aussi au fait d’entendre sa langue maternelle, qu’elle n’a pas souvent l’occasion de pratiquer. L’ambiance à l’africaine se retrouve devant les stands de nourritures. Au rythme de la musique du pays, les gens fêtent ensemble. C’est comme  »une grande famille », explique Ayo.

Les artistes présents durant le festival ont certes marqué les esprits chacun à leur manière, mais  la béninoise Angélique Kidjo s’est distinguée. Son discours en hommage à Miriam Makeba, chanteuse sud-africaine de world jazz, a beaucoup ému le public. Surnommée  »Mama Afrika », cette dernière était très engagée dans la lutte contre l’apartheid. Pour marquer l’événement, le chanteur et guitariste sud africain Vusi Mahlasela a rejoint le groupe. Lui aussi s’est beaucoup investi dans le combat contre la ségrégation raciale. Le charisme et l’énergie d’Angélique Kidjo a gagné l’ensemble de la salle. Lorsqu’elle quitte la scène, tous les yeux la cherchent, y compris ceux d’Ayo. Les regards sont interrogatifs et les murmures fusent de partout. L’artiste se remet à chanter, mais pas sur la scène… elle se promène dans son public, serrant les mains tendues vers elle. Quelques chanceux ont l’opportunité de chanter dans son micro et Ayo en fait partie. Une fois le concert terminé, l’énergie ne disparait pas pour autant. Les festivaliers sortent respirer un peu d’air frais, un sourire radieux sur les lèvres. Quand tout à coup, Ayo s’arrête; un parfum de poivre de Cayenne et de viande grillée flotte dans l’air. Cette senteur, elle la connait bien, c’est celle du Suya. Encore quelques pas et elle s’envole pour un petit voyage au Nigéria.

L.O.


Actualité

Neuchâtel International Fantastic Film Festival ou… NIFFF pour les intimes

 

Neuchâtel, ville réputée pour sa très fameuse «Fête de vendanges», son Festival de Musique haut en couleur et… son incroyable Festival International du Film Fantastique! Et oui, à l’aube de sa 12ème édition, le NIFFF, qui s’est peu à peu imposé comme un rendez-vous cinématographique incontournable, nous en dévoile un peu plus sur sa programmation.

Les organisateurs du festival, qui se tiendra à Neuchâtel du 6 au 14 Juillet, nous préparent une semaine de folie. Alors que son édition précédente était en grande partie dédiée au «gore», cette année, il nous donnera l’occasion d’explorer les liens qui unissent film fantastique et musique.

En effet à travers une rétrospective intitulée : «When musical rocks!» ou «Quand le film musical devient subversif», les festivaliers auront l’occasion de remonter dans le temps et de découvrir l’univers détonnant du cinéma musical des années 70-80. Le festival proposera donc des œuvres où la musique a bien évidemment le rôle principal.

Toujours dans la même perspective, les spectateurs auront l’occasion d’assister à un show unique en Suisse : un ciné-concert. En effet le film Metropolis (1927), de Fritz Lang, sera projeté alors que le Nouvel Ensemble Contemporain (NEC) exécutera en direct la partition musicale d’origine. Une performance incroyable à laquelle vous pourrez assister le dimanche 8 juillet.

Dans la continuité du thème, le festival s’associe également à Couleur3 pour une projection exclusive de «Rocky Horror Picture Show». Cette parodie dantesque emmènera les spectateurs dans un monde étrange, peuplé de créatures peu recommandables. Une projection d’un autre temps, qui sera accompagnée d’autres surprises, avec la complicité de la 3, à découvrir le jeudi 12 juillet.

En parallèle à ce thème principal, qui promet une bonne ambiance, une autre thématique sera abordée. En effet, le NIFFF ne se contentera pas de décliner la musique dans le cinéma fantastique, puisque le festival nous propose le programme POINT OF VIEW. Une série de film qui s’inscriront dans un genre «Found footage» ou encore «Mockumentary».

Pour les personnes peu habituées au jargon cinématographique, le «Found footage» est en fait une fiction construite avec des extraits issus d’un soi-disant documentaire. Ce style qui a connu un réel essor avec le désormais cultissime The Blair Witch Project, a fait des émules avec des films comme [REC] ou plus récemment : Paranormal Activity.

Les «Mockumentary», quant à eux, sont en fait des documentaires-parodies, qui traitent généralement de sujets actuels, avec un regard plus dramatique ou plus amusé.

En marge de ces deux grandes thématiques, le festival proposera également une section ULTRA MOVIES, qui présentera les films les plus exubérants du cinéma de genre, ainsi qu’une section FILMS OF THIRD KIND qui mettra les films à grand spectacle à l’honneur.

Un programme riche et varié, qui contentera sans doute tous les spectateurs qui viendront assister au festivités et qui, nous l’espérons, vous motivera à faire partie de ces derniers.

AST