Commentaire

Le bonheur au fil du temps…

 

Difficile de se remémorer ses rêves d’enfant ou encore ce que le mot bonheur nous inspirait. Enfant, le monde adulte nous semble formidable et nous souhaitons pouvoir être comme nos parents et les adultes qui nous entourent. Nous avons souvent la volonté de faire comme eux : jouer au cuisinier, à la maman, au pompier… Tout cela nous donne l’impression d’être grand et d’être important.

A cet âge, nous connaissons le bonheur dans divers éléments de la vie : anniversaire ou noël avec notamment tous les cadeaux que nous recevons ; les jeux en tous genre avec nos copains ; les activités extra-scolaires telle que la musique ou le sport. Si nous demandons à des enfants ce que représente le bonheur pour eux il y a différentes sortes de réponses : plusieurs d’entre-eux souhaitent voir un monde où règne la paix. Certains rêvent de pouvoir vivre comme le prince ou la princesse de leur livre ou film préféré, d’être ce super héros qui sauve le monde ou encore d’être un personnage qui vit dans un monde féerique. D’autres voudraient simplement ne pas devoir ranger leur chambre et ne pas avoir d’adultes qui leurs disent ce qu’ils doivent faire pour pouvoir faire tout ce qu’ils veulent quand ils le veulent.

Il est cependant certain que leurs aspirations divergent selon leur éducation et sont influencées par leurs parents et leur entourage. Mais tout le monde s’accorde à dire que leur innocence leur permet souvent de se satisfaire avec peu de choses.

À l’adolescence le bonheur rime souvent avec s’amuser avec ses amis et se sentir bien dans sa peau. Dans une période où il faut faire face à la réalité du monde qui est parfois difficile, il est compliqué pour certains de se représenter ce qu’inspire le mot bonheur . De plus, tous les changements psychiques et physiques que cette période de vie implique ne facilitent pas toujours la tâche.

Néanmoins cette période n’engendre pas forcément de broyer du noir, au contraire, à l’adolescence un éventail de choses nouvelles s’offre à nous pour nous rendre heureux. Cette période de vie rime avec les premières fois en tous genre : premières sorties tard le soir, premières vacances sans nos parents, premières rencontres amoureuses…

Une fois l’adolescence passée, nous nous engageons dans la vie active ou nous continuons nos études.

Nos plaisirs sont variés. Par exemple, le bonheur peut résider dans le fait de mieux comprendre qui l’on est, d’affirmer sa personnalité. Une grande partie du bonheur réside dans le fait de trouver ce que nous souhaitons faire de notre vie ou quelle ligne directrice nous décidons d’adopter. À ce propos, la reconnaissance de notre entourage face à nos choix de vie est un élément important pour contribuer à notre bonheur.

De plus, gagner en autonomie, grâce aux petits jobs ou aux premiers travails qui nous permettent de pouvoir cotiser pour notre premier appartement, première voiture, premier long voyage…

Il est certain que dans cette tranche de vie à un moment, le bonheur réside dans l’aménagement de son appartement, l’obtention de son diplôme et/ou par ses exploits sportifs ou artistiques.

Lorsque nous avons terminé nos études et acquéri un travail qui nous permet d’avoir une situation de vie stable, le bonheur se trouve souvent dans la vie de couple ainsi que dans la fondation d’une famille. Nous aspirons aussi à trouver un travail fixe qui nous plaît. Mais également qui nous amène de quoi avoir une vie confortable. Pour d’autres, il y a de nouveaux projets qui se profilent, créer une entreprise, ouvrir un restaurant, faire un voyage avec son compagnon dans un endroit insolite…

La santé joue un rôle important dans le bonheur, surtout lorsqu’il ne s’agit plus seulement de la notre mais aussi celles de nos enfants. Plus tard, quand ces derniers commencent leur propre vie, puis que nous prenons notre retraite, il y a de nouveaux éléments qui constituent notre bonheur. Comme d’avoir des activités routinières qui nous amènent une certaine sécurité physique et psychique.

Être en bonne santé devient souvent aussi quelque chose qui prime. Les premiers signes de vieillesses apparaissent avec parfois quelques complications de santé. Pour beaucoup, pouvoir se soigner de façon effective afin de recouvrir la santé et profiter de tout ce que nous aimons est important.

C’est aussi le moment où nous pouvons enfin profiter de toutes ces choses que nous avions toujours voulues faire et que nous n’avions encore jamais faites : découvrir des choses que nous n’avions par exemple pas étudiées, apprendre les langues que nous n’avions jamais eu le temps d’apprendre, aller faire du volontariat dans une association qui nous tient à cœur, profiter des vacances hors des hautes saisons. Nous renouons parfois des liens avec des amis perdus de vue depuis longtemps, nous profitons de pouvoir se reposer sans contraintes d’horaires.

N’oublions pas que même si notre vision du bonheur change beaucoup au fil du temps, il est certain que le fait d’avoir une vie sociale, des amis, est un élément vital peu importe notre âge.

Finalement, à tout moment de la vie, le bonheur est une chose sur laquelle nous pouvons travailler. Car le bonheur c’est avant tout un état d’esprit !

A.Det.

Analyse

Le Bonheur en Suisse

Les habitants de la Suisse sont parmi les plus heureux du monde. L’enquête annuelle « Happy Life Years » réalisée par le professeur Ruut Veenhoven de l’université de Rotterdam classe la Suisse au 3ème rang des pays où l’on vit heureux le plus longtemps ; 65.5 ans pour être exact. Une autre enquête publiée par l’Earth Institute de l’université de Colombia en avril de cette année et mandatéE par les Nations Unies classe, elle, la Suisse au 8ème rang des pays les plus heureux.

Afin d’arriver à ces résultats, plusieurs facteurs susceptibles d’influencer le sentiment de bonheur ont été analysés. Parmi eux, on retrouve l’espérance de vie, l’éducation, le PIB par habitant ainsi que la stabilité politique, financière et économique. Avec une espérance de vie estimée à 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes, les Suisses peuvent se réjouir d’avoir une des plus grandes espérances de vie dans le monde. De plus, celle-ci leur donne tout le temps nécessaire pour profiter des 65.5 années de bonheur propres aux Suisses. Le produit intérieur brut est également l’un des plus élevé dans le monde, environ 67’000 dollars par habitant et la stabilité politique s’ajoute aux sources du bonheur des helvètes.

Dans une étude réalisée par l’Institute for Social Research de l’université du Michigan sur le sentiment de bonheur, le chercheur Ronald Inglehart a constaté que «les sociétés les plus heureuses sont celles qui donnent aux gens la liberté de choisir leur type de vie». Ceci est bien le cas pour la Suisse qui accorde une grande place à la participation du peuple dans les décisions qui affectent la société. Dès lors, la démocratie contribue fortement au bonheur des Suisses.

Aussi, la santé économique et financière florissante, surtout en ces temps de crise, joue aussi un rôle déterminant sur le bien-être général de la population helvétique. 94% des Suisses actifs se disaient même satisfaits de leur situation professionnelle l’année passée selon le sondage réalisé par l’institut Link. Par conséquent, au regard des sondages et des rapports sur le bonheur, les Suisses sont heureux de leur situation que ce soit professionnelle ou personnelle.

Toutefois, quelques éléments viennent perturber cette image idyllique. En regardant la liste des pays par taux de suicide, publié par l’Organisation Mondial de la Santé (OMS), on remarque la présence de la Suisse à la 16ème position mondiale et 10ème au niveau européen. Cette position dénote un certain mal-être des Suisses. Bien que le pays soit un des pays où les gens semblent les plus heureux, le suicide représente la 4ème cause de mortalité précoce. Selon l’Office Fédéral de la Santé Publique, « 10% des Suisses commettent une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de leur existence, et une personne sur deux fait état, dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques rétrospectives, de pensées suicidaires ». Ceci montre que beaucoup de personnes, peu importe leur classe sociale, sont dans un état de souffrance intérieure. Il est difficile d’énumérer les causes étant donné que les facteurs déclencheurs comme l’échec, la pression, le stress, une dispute ou une séparation n’expliquent pas réellement les raisons profondes qui poussent l’individu à s’ôter la vie. À côté du suicide, il y a la pauvreté qui touche près de 7.4% de la population parmi laquelle 260’000 enfants et un taux de chômage qui s’élève à 3.1%. Il serait faux de dire que si ces personnes étaient plus riches elles seraient plus heureuses puisque, la richesse ne garantit pas une vie heureuse. Néanmoins, une situation financière raisonnable et un travail amélioreraient, ne serait-ce qu’un peu, leur sentiment de bonheur.

Tout n’est donc pas totalement rose mais la situation de la Suisse reste bien meilleure en comparaison aux autres pays. De plus la grande majorité des helvètes se disent heureux, ce qui conforte sa 3ème position mondiale de pays où les gens connaissent le plus d’années de bonheur.

A.C