Analyse

Ne me dis rien, je te dirais ce que tu penses…

Que ce soit en politique afin de déterminer qui serait le plus apte à gouverner, au service de la police pour démasquer un suspect ou encore dans les relations amoureuses dans le but de découvrir l’élu de son cœur, le langage du corps fait beaucoup parler de lui ! Même la télévision américaine se prête au jeu, en diffusant dans le courant 2009 la série « Lie to me ». Elle est inspirée d’un éminent psychologue américain du XXème siècle, Paul Ekman, qui fut l’un des pionniers dans l’étude des émotions et de la détection des « micro-expressions » chez l’être humain. Selon lui, la plupart des expressions humaines comme la joie, la peur, la tristesse, la colère, la surprise ou encore le dégout seraient universelles , soit représentées partout de la même manière dans

 

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le monde. Il fut également l’un des premiers à penser que déceler un menteur n’était pas une tâche aussi ardue qu’on a souvent tendance à le croire. (cf. « Lie to me »)

En effet, plus la personne parle (à un policier, ou plus proche d’elle, à  quelqu’un qui lui fait de l’effet par exemple), plus son cerveau se concentre. Plus celui-ci est actif, plus le corps lui se relâche au risque ainsi de provoquer un « lapsus corporel », qui pourrait permettre de faire éclater la vérité au grand jour. Et ce n’est pas une découverte récente ! Sigmund Freud disait déjà : «  Aucun mortel ne peut garder un secret. Si les lèvres restent silencieuses, ce sont les doigts qui parlent. »

Et ainsi nous arrivons au fondement de toute communication non-verbale : le lâcher-prise. A l’inverse du langage, tout est moins contrôlé, plus inconscient, naturel, spontané et donc plus profond. Comme nous le savons, le corps ne peut en effet, ni réfléchir ni mentir. C’est donc cela qui donne tout son intérêt à la connaissance des principales clés du langage corporel : pour comprendre les autres et se comprendre soi-même.

L’image que l’on renvoie aux autres est d’une grande importance à notre époque. « La première impression » est un thème qui revient souvent dans les meetings scolaires ou préprofessionnels, dans le but de nous avertir, conseiller et nous donner le maximum de chances possibles pour se faire accepter et être crédible dans le monde du travail. En effet, la vue est le premier de nos cinq sens et est donc l’un des plus importants. Le jugement des autres passe avant tout par les yeux. Nos gestes ne peuvent donc échapper à personne, sauf paradoxalement à nous-mêmes apparemment.

« Je parle avec mon corps, et ceci sans le savoir. Je dis donc toujours plus que je n’en sais. » Jacques Lacan, psychiatre et psychanalyste français.

Il existe un si grand nombre nombre de théories et de principes sur le langage corporel que l’on pourrait continuer d’en parler à l’infini. Comme nous n’avons ni le temps, ni la place je vous présente maintenant deux sujets qui nous touchent, nous étudiants. Les différents gestes qui prennent part au jeu de la séduction entre hommes et femmes et ceux qui permettent de déterminer si une personne a bien appris son examen.

Dans la séduction et le jeu de l’amour entre deux êtres, tout est une question d’instinct de reproduction et de réactions qui remontent à l’âge de pierre. Marie-Laure Cuzacq, formatrice française et animatrice de stages sur la connaissance de soi, a fait de nombreuses recherches sur le sujet. Selon elle, le mâle fort de son passé de chasseur et de chef de tribu, marquera son territoire, à la vue d’une femelle intéressée, avec de grands gestes et une voix plus grave que d’habitude. Il montrera sa position dominante de protecteur et de « sexe fort » en bombant le torse et en écartant les jambes.

A contrario, la femelle est un peu plus complexe. Sans pour autant le vouloir, elle se fera toute petite devant un mâle, elle aura ainsi des comportements de dominés. C’est-à-dire, qu’elle baissera son menton afin d’agrandir ses yeux, croisera ses jambes, boira ses paroles pour avoir l’air attentive,  sourira souvent, rigolera également pour tout et rien, dans le but d’avoir un visage expressif qui affinera ses traits et attirera l’attention du principal intéressé. Elle tournera aussi souvent sa tête du côté opposé à l’interlocuteur pour avoir l’air mystérieuse tout en ayant inconsciemment son corps dans sa direction. Avoir de grands yeux sera d’une importance capitale pour avoir l’air gentil car les yeux ronds sont une caractéristique des bébés qui, généralement, attendrissent. Elle inclinera également sa tête, touchera ses cheveux et dévoilera son cou, zone érotique par excellence. Et si l’alchimie se fait entre les deux prétendants, les pupilles seront dilatées chez chacun.

En ce qui concerne l’anxiété, les gestes se feront plus crispés, la respiration plus courte. Certains se mordilleront les lèvres, auront la bouche sèche, d’autres s’acharneront sur un stylo, sur leurs ongles ou sur une cigarette. La transpiration atteindra également le malheureux stressé en même temps que sa chaleur corporelle augmentera. La production de la sueur étant une arme « froide » de défense fabriquée par le corps.

Evidemment, le langage corporel ne se limite pas seulement à quelques gestes et quelques descriptions écrites pour un article. Tout ceci est, en effet, bien plus complexe vu qu’inconscient et propre à chacun. En espérant tout de même vous avoir fourni certaines clés pour comprendre le comportement de vos proches et vous avoir donné envie de vous intéresser plus profondément à ce sujet, méfiez-vous des apparences!

LauG.

A lire : « Le langage du corps » de Marie-Laure Cuzacq, éditions ESI.

www.synergologie.com, le site officiel.

Eclairage

Nouvelles technologies à l’âge d’or


Depuis quelques années, les nouvelles technologies et en particulier internet ont énormément évolué, pour le plaisir de chaque utilisateur. Mais le revers de la médaille, c’est qu’elles laissent derrière elles toute une frange de la population qui a beaucoup de mal à s’adapter à ces changements: les personnes âgées. Pour tous ceux qui sont nés avec une pomme croquée dans la main, la question ne se pose pas. C’est inné que de savoir comment jongler entre l’ordinateur, le smartphone et la tablette. L’utilisation d’internet n’a plus de secret, ou presque. Elles facilitent la vie et c’est pourquoi, de plus en plus de domaines tels que l’économie se basent sur ces technologies. Paiements, mais aussi informations importantes ou cours de la bourse, tout se trouve sur internet. A tel point que les personnes, en général le troisième âge, ne possédant pas ces outils peuvent très vite se retrouver en marge et sans moyen de s’intégrer. Mais beaucoup d’entre-eux s’intéressent aussi à ça et aux merveilles qu’ils peuvent y découvrir.

Il n’est pas toujours facile de s’adapter à la nouveauté. Raison de plus pour imaginer que nos anciens ont quelques peines à comprendre comment toute cette nouveauté qui afflue sur le marché depuis quelques années. Mais comment leur demander de savoir ce qu’est une manette wii ou encore une clé usb quand leur vie entière repose sur des acquis qui en quelques années sont devenus obsolètes? Il est d’ailleurs intéressant, voire comique (sans méchanceté aucune) d’observer leurs réactions face à cet objet. Un petit test a été réalisé par DynamicTIC et filmé: plusieurs personnes âgées se retrouvent face à une webcam« une lampe? », un iPad— »un miroir? » ou une souris d’ordinateur— »un jouet pour enfant? ». Mais au-delà de cet aspect d’ignorance complète qui, au fond, n’est pas si grave, se cachent des problèmes plus importants.

En effet, de plus en plus d’entreprises et de services se retrouvent en tout et pour tout sur le net, sans autre possibilité de contact. Les offres requièrent une connexion si on veut davantage d’informations, les relations se font de plus en plus par e-mail. Le paiement par e-banking est  fortement encouragé. Evidemment, il reste encore des guichets, mais il y a une nette diminution de tous ces services (Poste, Banque, CFF, etc.). Il y a progressivement un remplacement de l’humain par la machine. Ce qui a ses avantages et ses inconvénients, mais qui ne risque pas de faciliter la vie aux plus anciens de notre société qui n’ont jamais été habitués à tout cela. Le risque est donc de les enfermer petit à petit dans une solitude forcée car ils seront « trop démodés » pour pouvoir suivre toutes ces évolutions. Il faut donc veiller à ne pas les exclure et au contraire, chercher à les intégrer.

Il existe justement de plus en plus de personnes âgées qui choisissent de faire le pas et de se lancer. Sont donc apparus sur ce nouveau marché des cours d’informatique pour le troisième âge et des offres spécialisées. Cette part de la population a, elle aussi, envie de découvrir ces nouveaux moyens de communication et de vivre avec. C’est le cas d’André Meylan, qui a reçu pour ses 86 ans un iPad. Et malgré quelques petites difficultés au début pour comprendre comment la tablette pouvait fonctionner, il en est plus que ravi: « c’est extraordinaire! On pourrait rester toute la journée à lire ». Géographie, exploration de nouveaux pays et endroits, mais aussi envois de mails et de messages, pour lui, ce n’est que du bonheur et malgré quelques petits cafouillages de temps en temps, il trouve que l’utilisation de cette machine est tout à fait simple. D’ailleurs, pour lui, « chacun devrait s’y mettre, ce n’est pas compliqué. Il suffit juste de faire l’effort ». En plus de tout cela, les nouvelles technologies peuvent aussi être utilisées pour leur faciliter la vie. Celles à qui il est difficile de se déplacer ou vivent loin de leur famille peuvent ainsi communiquer plus facilement avec elles. Elles permettent aussi de faire leurs achats en ligne et de bénéficier d’une « co-présence » qui peut aussi apporter un sentiment de sécurité.

Ainsi, toutes ces nouveautés sont évidemment un grand pas pour l’humanité, une aide précieuse et possèdent une capacité d’amélioration presque sans fin. Il ne faut donc pas laisser derrière nous nos ainés, qui auraient beaucoup à gagner de tout cela.

ChaM