Enquête

Obésité et santé : le bon équilibre

L’indice de masse corporelle (IMC) est une mesure simple de l’obésité. Il correspond au poids de la personne (kg) divisé par le carré de sa taille (m2).

L’OMS, Organisme Mondial de la Santé, définit le surpoids pour un IMC égal ou supérieur à 25 et l’obésité à partir de 30. Un IMC élevé est un important facteur de risque de maladies cardiovasculaires, d’hypertension, de diabète ou de troubles musculo-squelettiques — surtout l’arthrose. De nombreuses études ont confirmé le lien entre le surpoids et le risque de cancers de l’œsophage, du colon, du foie ou des reins. Par ailleurs, une étude sur la souris pointe le rôle de l’obésité sur le développement des signes biologiques caractéristiques de la maladie d’Alzeimer.

L’apparition du diabète est du à l’excès de cellules adipeuses. Elles perturbent l’action de l’insuline, l’hormone contrôlant le taux de sucre dans le sang et provoquent ainsi une insulino-résistance. Le taux de sucre n’est plus régulé ce qui favorise le stockage des graisses et des complications cardiovasculaires sont à prévoir.

C’est surtout le déséquilibre entre l’apport calorique quotidien et les dépenses énergétiques qui favorise la prise de poids et certains facteurs peuvent renforcer le phénomène, notamment : l’hérédité, la culture alimentaire, la sédentarité, l’arrêt du tabac.

Le surpoids et l’obésité sont le cinquième facteur de risque de décès au niveau mondial. L’obésité accroît le risque de mortalité de 29% par rapport aux sujets normaux et le nombre de cas a doublé depuis 1980. Le surpoids concerne 1,4 milliard de personnes de 20 ans et plus (2008) et près de 43 millions d’enfants de moins de cinq ans (2010).

L’OMS a élaboré un Plan d’action 2008-2013 pour sa Stratégie mondiale qui vise à encourager une alimentation saine et de l’exercice régulier. Il propose d’instaurer et de renforcer des initiatives en faveur de la surveillance, de la prévention et de la prise en charge des maladies liées à l’obésité. Ainsi perdre du poids n’est pas qu’une question d’esthétique, mais aussi un problème de santé publique.

Et si le surpoids était bénéfique ?

Selon une étude du Dr. Katherine Flegal parue dans le Journal of the Medical American Association (JAMA), le surpoids ne serait pas synonyme de mauvaise santé ou de risque de mortalité élevé. Les personnes en surpoids (25<IMC<30) ou présentant une obésité modérée (30<IMC<35) auraient un risque de mortalité diminué de 5-6% par rapport à celles qui ont un poids normal (18.5<IMC<25).

Ce qui est important, explique le Dr. Lecerf, chef du service Nutrition de l’Institut Pasteur de Lille, c’est « la composition corporelle en masse maigre (muscles) et le pourcentage de graisse et sa répartition». En réalité, « dire qu’être gros veut dire être malade est bien exagéré ».

Par ailleurs, «être mince ne signifie pas automatiquement que vous n’êtes pas gras. C’est tout le concept de matière grasse qui doit être redéfini » a déclaré le Dr. Jimmy Bell, professeur d’imagerie moléculaire à l’Imperial College de

Les personnes trop maigres et celles qui sont extrêmement obèses décèdent plus tôt que les gens de poids normal, mais ceux qui sont en surpoids vivent toutefois plus longtemps. Ce sont les conclusions d’une étude publiée dans le journal Obesity par plusieurs chercheurs. Le Dr David Feeny, co-auteur de l’étude, conclut qu’« il est surprenant que le fait d’avoir un petit peu de poids en trop donne un avantage dans l’espérance ». Alors ne culpabilisez pas trop après une petite gourmandise !Londres. Le Dr. Louis Teichholz, chef de cardiologie à l’Hôpital Hackensack dans le New Jersey, ajoute qu’être « maigre ne met pas à l’abri de diabète ou d’autres facteurs de risque de maladie cardiaque». Ainsi contrôler son poids par l’alimentation en n’exerçant pas n’est pas la meilleure solution pour éviter la graisse interne.

Quelles solutions ?

Chacun peut veiller à:

  • limiter l’apport énergétique provenant de  graisses totales et consommer davantage de fruits et légumes, de   légumineuses, de céréales complètes et de noix
  • limiter sa consommation de sucre
  • avoir une activité physique régulière et
  • équilibrer son apport énergétique pour conserver un poids normal

Mais si vous voulez être en bonne santé, il n’y a pas de substitut à l’exercice !

MAD.I

Photo : Marie Baldi ©

Cinéma

Django Unchained : Tarantino remet la sauce…

Après Unglorious Bastards, QuentinTarantino revient en force avec un nouveau trésor d’originalité cinématographique, nommé Djungo Unchained. Fidèle à son style, le réalisateur s’est lancé cette fois sur un sujet plus sérieux, celui de l’esclavage en Amérique. Aperçu.

Django unchained est l’histoire du parcours d’un esclave noir vers la liberté, guidé par un chasseur-de-prime, qui l’amènera même jusqu’à sa femme. L’esclave Django est incarné par Jamie Foxx, et on retrouve Christoph Waltz, dans le personnage d’un sociopathe déjanté, tandis que DiCaprio « succède » à  Brad Pitt, dans le rôle d’un businessman esclavagiste détestable.

Le film est intense, drôle, parfois touchant. Il rassemble un mélange des genres fascinant, avec des influences retraçant toute l’histoire du cinéma américain. Tarantino nous emmène dans l’univers du XIX siècle de l’Amérique sudiste et tous ses paysages, enchaînant les situations extrêmes et détaillées, tout en livrant quelques anecdotes subtiles sur l’Amérique et son rapport particulier à la liberté. Le tout se déroule sans surprise sur son thème d’arrière-fond habituel : celui la vengeance.

Flirtant souvent avec le second degré, Tarantino s’amuse avec la réalité sans jamais vraiment en sortir,  mais il  ne peut malheureusement pas s’empêcher de rester sérieux et se lâche complétement sur la fin, dans une scène de fusillade sale et gratuite, qui pourrait prendre une tournure grotesque de Série-B pour ceux qui manqueraient d’humour.

Au final, même si Tarantino semble toujours utiliser les mêmes ingrédients, il évolue ; DjAngo unchained est sûrement son film le plus engagé et le plus abouti. On doit bien reconnaître la maestria d’un artiste libre, se moquant des codes, jouant avec les angles et  les langues, imposant son art. A travers des scènes délirantes, une violence quasi omniprésente, des personnages extravagants hors des caricatures et des clichés, ou des monologues en série jamais soulants, il capte notre attention et nous fait partager jusqu’au goût-même du cinéma…

JonS