Trouvant ses origines chez les Grecs anciens, l’escrime a toujours véhiculé une certaine image de sport élitiste. Avantage selon certains, boulet pour d’autres, cette discipline peine quoi qu’il en soit à réellement se démocratiser. Pourtant relativement accessible financièrement, et prônant des valeurs telles que le respect de l’adversaire et le courage du combattant, ce sport ne parvient pour l’instant pas à se frayer une place significative dans les médias.
L’escrime fait partie de ces sports qu’on ne voit à la télévision que tous les quatre ans, ou presque, à l’occasion des Jeux Olympiques. Elle fait partie de ces disciplines méconnues du téléspectateur. Elle entre dans la catégorie des sports traînant le stéréotype du « jeu de riche ».
Et pourtant, pour la modique somme annuelle de 200.-, certains clubs fournissent une licence et prêtent un équipement à un jeune amateur. Ils lui offrent un cadre d’entraînement et l’occasion de participer à des tournois aux quatre coins de la Suisse. L’offre semble alléchante, toutefois elle ne séduit qu’un maigre public.
Il faut reconnaître que les tarifs prennent l’ascenseur lorsque l’on s’intéresse aux clubs les plus huppés. La qualité de l’enseignement n’y est pas forcément meilleure, mais les cotisations peuvent monter jusqu’à 1000.- annuels pour un junior. Cette forme d’élitisme rappelle tout de même les liens intimes que ce sport entretient avec la noblesse du point de vue historique. Cet aspect peut avoir un côté dissuasif pour certains participants.
Toutefois, lorsque l’on s’intéresse aux valeurs que défend l’escrime, tout s’apparente au cadre d’une bonne école de vie. Le respect de l’adversaire, le courage, la maîtrise de soi sont des qualités que l’on ne retrouve pas dans tous les sports. Le refus de saluer un adversaire peut en effet condamner un tireur pour la saison. Côté physique, la souplesse et la rapidité sont des qualités indispensables. L’escrime contribue à façonner une harmonie du corps et de l’esprit.
Ce sport se divise en trois sous-disciplines. Le fleuret est l’arme la plus légère avec laquelle le tireur débute. Le sabre est la plus spectaculaire et la plus rapide. L’épée quant à elle, est plus lourde. Chacune des disciplines compte ses spécialistes. Les trois catégories possèdent des particularités nécessitant des qualités précises à maîtriser.
La faible médiatisation est un handicap dont souffre ce sport. Méconnue et boudée par les médias, cette discipline ne parvient pas à squatter le haut de l’affiche. Certains espéraient que la médaille d’or olympique obtenue par le Suisse Marcel Fischer en 2008 engendrerait une forte augmentation de licenciés. On peut aujourd’hui affirmer que les répercussions sont restées relativement faibles. Les plus grands champions suisse peinent même à demeurer professionnels.
Si l’on compare la situation helvétique à celle de notre voisin français, on remarque vite qu’en terme de moyens financiers et de résultats obtenus, l’hexagone ne tire pas tout à fait dans la même catégorie. Bénéficiant d’une autre culture de ce sport ainsi que d’initiations dans le cadre scolaire, la France récolte les fruits d’une politique bien ficelée. En Suisse, certains maîtres d’armes tentent également de promouvoir leur sport au niveau scolaire. Obtenir une meilleure visibilité dès le plus jeune âge peut être un moyen audacieux d’attirer un nouveau public. Le bassin de population est certes d’un autre acabit chez notre voisin, cependant permettre à de tout jeunes tireurs de se familiariser avec ce sport peut être un tremplin idéal.
JCO