Camping à l’année : une retraite pas comme les autres

Au moment de la retraite, certains ont envie de tout changer : tout vendre, repartir à zéro, vivre autrement. Pas question pour eux d’intégrer une résidence pour seniors ou un Ehpad. Il faut une touche d’aventure. Certains optent pour la vie sur les routes, d’autres choisissent de s’installer à l’année dans un camping.

Une liberté sous auvent

Vivre à plein temps dans un mobil-home, souvent sur un terrain de camping, est une réalité pour de plus en plus de personnes. Si certains y voient une manière conviviale et abordable de profiter de leur retraite, d’autres soulignent les difficultés liées à la précarité, à l’isolement ou encore au manque de confort en hiver.

Habiter dans un mobil-home : rêve ou défi ?

Peut-on vraiment vivre à l’année dans un mobil-home ?
Techniquement, oui. Beaucoup de propriétaires s’y sentent très bien, malgré l’espace restreint. La terrasse agrandit le lieu de vie, la nature est à la porte, et la vie s’y déroule surtout à l’extérieur.

Mais la Suisse pose une contrainte majeure : il n’est pas possible d’avoir officiellement son domicile dans un camping. Il faut donc s’arranger autrement pour les questions administratives. L’hiver, les mobil-homes anciens manquent souvent d’isolation, et les coûts de chauffage peuvent vite grimper. Pourtant, pour certains, la liberté offerte par ce mode de vie compense largement ces inconvénients.

Dix ans de vie au camping

Témoignage de Jean*, ancien résident à l’année dans le canton de Vaud

L’Article.ch : Quelle a été votre motivation pour décider d’habiter à l’année dans un mobil-home ?
Jean : Nous avions déjà notre mobil-home installé pour les vacances. Un été, ma femme a commencé à y donner des massages, pendant que je faisais chaque jour le trajet entre mon travail et le camping. Quel bonheur de retrouver “les vacances” à chaque fin de journée ! C’est alors que nous avons pris la décision d’y vivre à l’année.

L’Article.ch : Quelles formalités avez-vous dû accomplir ?
Jean : Tous les campings n’autorisent pas la résidence à l’année, et les conditions varient beaucoup. En Suisse, il n’est pas possible d’avoir son domicile officiel dans un camping. Nous avons donc déposé nos papiers chez un neveu, dans une autre commune, pour être en ordre avec la loi et payer nos impôts correctement.

L’Article.ch : Y a-t-il eu des avantages financiers ?
Jean : Oui, bien sûr. Pas de loyer à payer, même si l’entretien du mobil-home reste à notre charge, et il faut penser à le remplacer au bout d’une vingtaine d’années. Nous payions un loyer annuel pour le terrain, ainsi que l’eau, le gaz et l’électricité, selon les compteurs.

L’Article.ch : Comment se déroulaient vos journées une fois à la retraite ?
Jean : C’était une vie très conviviale. Le propriétaire du camping était sympathique, nos voisins adorables. Nous formions une petite famille. Les apéros, les repas partagés, les discussions improvisées… c’était les vacances tous les jours !

L’Article.ch : Qu’est-ce qui vous a fait quitter ce “paradis” ?
Jean : Le soleil ! Nous avons fini par déménager dans le sud de l’Europe, où nous coulons désormais de beaux jours.

Entre liberté et précarité

Vivre à l’année dans un camping, c’est choisir une forme de liberté : moins d’espace, mais plus de temps, plus de nature, plus de lien humain. Ce mode de vie attire des retraités en quête de simplicité et de convivialité.

Mais il suppose aussi une bonne dose d’adaptation et une certaine tolérance à l’inconfort. Entre rêve d’évasion et réalité quotidienne, la vie au camping reste une aventure, parfois fragile, souvent heureuse.
P.dN.
Jean : nom connu de la rédaction.

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