Coup de jeune avant les élections fédérales

L’heure est grave : la politique peine à séduire les jeunes. Près de 40% des 15 – 21 ans se disent peu ou pas du tout concernés par la politique suisse, selon un sondage réalisé pour Easyvote en octobre 2014. Derrière ce désamour se cache une méconnaissance des questions et des personnages politiques du pays.

Photo : Web Easyvote

Intéresser les jeunes

Les jeunes ont tendance à ne pas voter. Pourquoi cela? Les intéressés disent en majorité ne pas connaître les candidats et également avoir du mal à comprendre le jargon politique. Pour remédier à cette situation la Fédération Suisse des Parlements des Jeunes (FSPJ), qui est à l’origine du projet Easyvote, lance une campagne originale en novembre 2014. Sur des affiches, chacun des 7 conseillers fédéraux est relooké avec un style de jeune d’aujourd’hui : hipster, gangsta, alternatif, emo. On peut notamment voir à quoi ressemblerait Ueli Maurer en rappeur kitsch. Didier Burkhalter, l’ancien président de la Confédération, est censé incarner le style hipster avec sa coupe banane. La campagne « Rajeunis la politique suisse », basée sur l’humour, « souligne à quel point la politique est habituellement éloignée des jeunes », selon la page Internet FSPJ. Pas sûr que les personnes ciblées se reconnaissent vraiment dans ces personnages caricaturés.

Le problème ? Les politiques n’arrivent qu’en huitième position des personnes qui stimulent l’intérêt des jeunes dans ce domaine. Loin devant : les parents, les professeurs, et les amis proches. Pour remédier à cela Easyvote a débuté une nouvelle campagne. Celle-ci incite les électeurs de 18 à 25 ans à aller voter lors des prochaines élections fédérales le 18 octobre 2015. Les cibles principales sont les votants occasionnels ou les jeunes qui ont une attitude passive envers la politique. En 2011, le taux de participation de cette classe d’âge n’était que de 32%. L’objectif est d’atteindre 40% d’ici octobre.

La campagne pour les élections fédérales en marche

Le 6 Juin dernier au Palais fédéral a eu lieu le premier d’une série de 200 « Polittalks ». C’était à l’occasion du sommet électoral 2015, durant lequel plus de 80 candidat-e-s au Conseil national et Conseil des États se sont donné rendez-vous. Le moment était bien choisi pour une rencontre entre jeunes et politiciens. Les 200 rencontres devraient toucher environ 10’000 jeunes, estime Easyvote. Pour organiser un Polittalk, les enseignants et enseignantes des gymnases ou écoles professionnelles disposent d’une plateforme de réservation en ligne. Pour les étudiants, cela permet de mieux comprendre l’enjeu des prochaines élections et de poser des questions politiques. Quant aux jeunes politiciens qui participent au projet, l’avantage est de se faire connaître auprès des électeurs potentiels de leur canton. Ces rencontres devraient principalement toucher les élèves du secondaire II.

La politique interactive : Internet, App, et assistants

D’autres moyens de communication permettent d’atteindre les jeunes qui sont dans la vie active ou en formation supérieure. Easyvote utilise Internet et les médias sociaux pour sensibiliser les électeurs de 18 ans et plus. Sur leur chaîne YouTube, ils publient des vidéos quelques semaines avant les votations populaires, comme celles du 14 juin dernier. Les clips sous forme de « Whiteboard video » – des vidéos explicatives sur tableau blanc – sont postés en version allemande, française, et italienne. Cela permet de vulgariser des débats politiques complexes. En 2011, ils créent leur page Facebook. L’année suivante, c’est au tour de leur compte Twitter. En s’abonnant à celui-ci on reçoit régulièrement des informations en allemand et français.

Les 1000 assistant-e-s aux élections que planifie de recruter Easyvote sont un moyen informel d’intéresser les jeunes à la politique. L’avantage est de s’adresser aux jeunes pas le biais de personnes de leur entourage, souvent un moyen plus efficace que la publicité impersonnelle. Ces assistant-e-s auront principalement pour fonction de sensibiliser leurs amis aux élections fédérales du 18 octobre et de les aider à remplir leurs bulletins de vote.

Depuis janvier 2015, il existe aussi l’App-easyvote pour smartphones, déjà téléchargée plus de 10’000 fois. Elle permet de recevoir des informations pour les votations et les élections, de visionner les clips vidéo, et de communiquer sur les médias sociaux. L’application propose une alarme-vote et une fonctionnalité qui indique la boîte aux lettres la plus proche pour déposer son enveloppe de vote. Elle ressemble cependant fortement à la page internet Easyvote. Il faut également passer de la version allemande à la version française/italienne à chaque ouverture. Quelques sections, comme ‘Anmelden’ (s’inscrire), sont en allemand peu importe la version, préparez-vous donc à devenir bilingue. Cette application reste cependant une bonne solution pour se rappeler d’aller…voter bien sûr !

D.E.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *