« Ecoflop »

74,1% de NON à Ecopop. Le Conseil Fédéral a accueilli ce résultat avec soulagement et enthousiasme lors des dernières votations du 30 novembre. Retour sur les motivations principales à l’origine d’un tel résultat, essentiellement marqué par la méfiance des votants face aux clauses du texte.

Photo: Web

« Ecopop nous a fait peur. Le réveil fut salutaire ». Le tweet posté par Christophe Darbellay, conseiller national et président du PDC, incarne certainement l’état d’esprit d’une majorité de citoyens suisses, suite aux dernières votations. En effet, après la publication du sondage mené par la SSR, annonçant la régression du taux de refus en octobre dernier, le doute s’était installé au sein de l’opposition. Mais au final, c’est une quasi-unanimité qui s’est imposée afin de rejeter cette initiative jugée comme « extrémiste » par le politologue Pascal Sciarini[1].

Amorcée dans le but de limiter la croissance annuelle de la population à 0,2%, la campagne a dû faire face à une mobilisation intrépide de la part du conseil fédéral. Ce dernier, soutenu par l’ensemble des partis suisses ainsi que de nombreuses associations a démenti les propos du comité d’initiative en soulignant que « L’initiative entend préserver les ressources naturelles. Prendre des mesures à l’encontre des étrangers ne résout cependant aucun problème d’environnement. ». C’est donc avec contentement que les 7 sages ont assisté à la publication d’un résultat extrêmement tranché.

C’est certainement le caractère extrémiste et incohérent des propos avancés qui a été l’élément décisif dans le choix des votants. Alors que l’ex-directeur de l’office fédéral de l’environnement, Phillipe Roch, prônait la nécessité d’ « un niveau de population en Suisse qui soit compatible avec les ressources disponibles »[2], les interrogations concernant l’abolition des bilatérales sont restées toutefois sans réponse précise. Simonetta Sommaruga, conseillère fédérale et membre du Parti Socialiste, a également tenu à souligner qu’« une acceptation du texte Ecopop n’aurait résolu aucun problème écologique, mais causé de grands problèmes à notre pays »[3].

Mais en dehors des arguments concernant le vieillissement de la population, la mise en péril des accords bilatéraux et les conséquences pour le domaine de la santé, c’est avant tout la réaction aux conséquences du vote « Halte à l’immigration massive » du 9 février, qui s’est exprimée dans le choix des votants. Apparemment désireux de contrôler l’immigration, le peuple suisse n’a cependant pas désiré poursuivre dans l’altération de ses relations avec l’Europe.

Quoi qu’il en soit, la volonté du peuple à l’égard de cette initiative aura été claire, et c’est avec optimisme que le conseil fédéral pourra poursuivre les négociations avec Bruxelles.

A.M

[1] CHUARD, Patrick [en ligne], L’initiative Ecopop se termine en Ecoflop dans les urnes, URL: http://www.24heures.newsnetz.ch/suisse/L-initiative-Ecopop-se-termine-en-Ecoflop-dans-les-urnes/story/16860617/print.html  (consulté le 23.12.2014)

[2] TALOS, Christine [en ligne], Ecopop ne signe pas l’arrêt de notre prospérité, URL: http://www.24heures.ch/suisse/Ecopop-ne-signe-pas-l-arret-de-notre-prosperite/story/18653513 (consulté le 23.12.2014)

[3] SWISSINFO [en ligne], Simonetta Sommaruga surprise de la netteté du refus à Ecopop, URL : http://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/simonetta-sommaruga-surprise-de-la-nettet%C3%A9-du-refus-%C3%A0-ecopop/41143552 (consulté le 23.12.2014)

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