Chronique du NIFFF : huitième jour

Au programme de cette avant-dernière journée du NIFFF, des courts-métrages bien de chez nous, White Bird in a Blizzard, l’œuvre très attendue de l’exubérant Gregg Araki ainsi que le japonais Puzzle, un film présenté comme étant « sadique »… A l’image du NIFFF, cette journée a été variée.

Photo : web 

Les courts-métrages étant bien représentés au NIFFF avec les européens, les asiatiques, les japonais et, au programme du jour, les suisses. Neuf films, allant de cinq à quinze minutes nous sont présentés, en présence de quelques-uns des réalisateurs. Une belle diversité, mélangeant animations et prises de vue réelles, plusieurs univers, dont certains complètement loufoques, du muet, du parlant, nous permet de se faire une petite idée de la richesse du paysage suisse en matière de cinéma. La production suisse n’est pas réputée pour les films fictionnels, mais pourtant, parmi ces neuf courts-métrages, certains prouvent que l’imagination et la maîtrise technique ne soit pas ce qui manque pour le passage au long-métrage. Chapeau bas donc, notamment à Save the World, critique de la place de la guerre dans notre société, délicieusement scénarisée comme un jeu d’enfants, ainsi qu’à Pappkameraden, un court à l’univers extraordinairement loufoque et graphique.

Quatre ans se sont écoulés depuis son dernier film, Kaboom, mais Gregg Araki est bien de retour. Avec White Bird in a Blizzard, il signe son douzième long-métrage et bénéficie d’un casting de grande classe mêlant jeunes pousses en quête de confirmation (Shailene Woodley, Shiloh Fernandez)  acteurs confirmés (Christopher Meloni, Eva Green). Lorsque la mère d’une adolescente un peu rebelle disparaît, c’est sa vie qui est chamboulée. L’incompréhension laisse la place à la résignation et à l’indifférence dans ce thriller psychologique aux nombreux rebondissements. C’est une belle exploration du passage de l’adolescence à l’âge adulte, magnifiée par quelques séquences de rêves d’une beauté à couper le souffle que nous offre Gregg Araki.

Puzzle, film japonais d’Eisuke Naito, expose la vengeance d’un jeune lycéen suite à la tentative de suicide d’une de ses amies. Vendu comme un film hors du commun, d’une grande beauté et d’une violence malsaine, force est de constater qu’il n’en est rien. Puzzle n’est ni beau, ni malsain, ni même intéressant. Le casting ne s’en sort pas non plus, et se démarque surtout par son incapacité à faire ressortir des émotions pourtant certainement existantes. L’atmosphère du film, qui aurait pourtant pu être malsaine, oppressante ou même drôle, n’est finalement rien de tout cela. Entre expérimentations visuelles et musicales inabouties, scénario improbable (à la décharge du réalisateur, il est inspiré d’un roman) et réalisation ratée, rien ne vient plaider en faveur de cet échec. C’est donc simplement un mauvais film, dont la seule façon de l’apprécier est peut-être de ne pas le regarder.

Après la déception Puzzle, réjouissons-nous de commencer la journée de demain sur une note plus joyeuse, et espérons-le plus réussie—le risque que ce ne soit pas le cas est plutôt faible— avec Chasing Amy de Kevin Smith, et le film surprise qui n’est autre que… la suite demain !

 

H.D.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *