Chronique du NIFFF : sixième jour

Après un mardi riche en surprises, marqué par les magnifiquesThe Harvest et Der Samurai, ce mercredi devrait s’avérer aussi intéressant. Entre l’hilarant old-school de Ping PongSummer, le sérieux de Calvary et l’effroi de The Canal, c’est une journée fort diversifiée qui a été proposée aux festivaliers. Tour d’horizon de ce mercredi.

Photo : web

Pour commencer, le léger mais néanmoins très réussi PingPong Summer. Un jeune adolescent Américain, exemple type du loser sympathique se rend en vacances en famille à OceanCity, ville de rêve pour tout vacancier qui se respecte. Là, il y rencontre Teddy, un jeune aussi seul que lui, mais qui connaît les endroits à fréquenter pour s’amuser. C’est ainsi que débute l’impitoyable bataille opposant nos deux losers à deux beaufs du coin. Le tout en mode ping-pong. Comme l’indique le titre, c’est en effet autour du ping-pong—ainsi que des boombox, du rap old school et des pantalons d’astronaute—que tourne le film. Les 80’s en bref. Amusante sans être géniale, cette réalisation nous entraîne sur un chemin rétro, bourré de délicieux clichés et de clins d’œil à d’autres films de cette époque merveilleuse. Le film montre également une jolie vision du passage, pas toujours évident, de l’enfance à l’adolescence, la difficulté de bien s’entourer et des’émanciper de ses parents. Belle et rigolote, c’est une comédie rafraîchissante que nous offre Michael Tully, lui-même habitué d’Ocean City.

Fini l’humour, c’est une plongée dans la sombreur des campagnes Irlandaises et de l’Eglise catholique qui nous attend avec Calvary. Dans le huis-clos du confessionnal, un homme ayant été violé à de multiples reprises par un homme d’Eglise annonce à un prêtre qu’il va le tuer dans une semaine. Sans raison, juste parce qu’il est bon et innocent. Ambiance,ambiance… S’ensuit la lente attente de la mort, attente qu’il met à profit en tentant de mettre de l’ordre dans sa communauté, combat s’avérant peu aisé. Confronté à des villageois haineux faisant de lui la cible de moqueries et d’actes de violence, livré à lui-même, il trouve un peu de réconfort auprès de sa fille suicidaire, interprétée par la mignonne Kelly Reilly. Calvary se révèle être une fresque magnifique sur le rôle déclinant de l’Eglise, la force malsaine des préjugés et la difficulté d’être confronté à des personnes aux opinions divergentes. Profond, puissant et parfaitement joué par un casting de luxe (Brendan Gleeson, Aidan Gillen, Kelly Reilly, …), Calvary émeut, choque et interroge. Superbe.

Après la claque Calvary, place au dit glaçant The Canal. Sélectionné en compétition internationale, ce film de l’Irlandais Ivan Kavanagh retrace l’histoire d’un homme vivant dans une maison ayant vu ses habitants commettre d’horribles crimes. Sitôt après qu’il eût découvert les tromperies de sa bien-aimée, celle-ci se noie dans le canal avoisinant leur demeure. Dévasté, il commence à croire que la maison est hantée et que l’un de ses fantômes a tué sa femme.Thriller horrifique à l’atmosphère inquiétante et sensuelle inspirée de Shining et Eyes Wide Shut (de Stanley Kubrick),The Canal n’offre pas de grande nouveauté dans un genre déjà vu et revu et où l’innovation en devient quasi-impossible. Agréable à voir, et, il est vrai, un peu effrayant (le réalisateur semble d’ailleurs un brin abuser des jump scares…), ce film est, malgré son manque d’originalité, un bon exemple de ce genre, souvent plus propice aux ratages monumentaux et aux navets prétentieux qu’aux vrais bons films. A voir si vous n’avez rien d’autre à faire et pas trop d’attentes.

Ce jeudi s’annonce haletant, avec deux films en compétition internationale, Housebound et It Follows, ainsi que iNumberNumber dans la catégorie films du troisième genre.

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