Au programme de ce dimanche, une affiche aux genres très variés, comprenant un documentaire (Mr X), un film culte (Casablanca), une comédie hilarante (What We Do in the Shadows) et un drame réflexif virant au film gore (Starry Eyes).
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Mr X, retrace l’œuvre de Leos Carax, au travers de nombreux témoignages d’amis, de collaborateurs, et du réalisateur lui-même. En trente ans, il n’a pondu que cinq longs-métrages, mais chacun d’entre eux a été un événement en soi. Adulé ou abhorré, reconnu pour ses idées ou parfaitement incompris, Leos Carax n’est pas un réalisateur comme les autres, il recherche plus que cela. Véritable bourreau de travail, il n’attend que le meilleur de ses acteurs, qu’il pousse à creuser au plus profond d’eux-mêmes afin d’y trouver les ressources nécessaires. Ce documentaire, richement documenté aide à mieux saisir le personnage qu’est Leos Carax, un personnage qui se distingue par son unicité dans un milieu qui tend à s’uniformiser. Envoûtant et superbement imagé par des bribes de ses films, cette réalisation de Tessa-Louise Salomé dresse un intéressant portrait de l’œuvre du réalisateur majeur qu’est Leos Carax.
Place désormais à un film que l’on ne présente plus, le célébrissime Casablanca. Film culte datant de 1942, la réalisation de Michael Curtiz a traversé les décennies sans jamais souffrir du vieillissement. Présenté par George R.R. Martin qui l’avait sélectionné pour sa carte blanche, Casablanca conte une histoire où l’amour doit laisser la place à une cause plus grande, la vie de millions d’autres. Impeccablement balancé entre humour et sentimental, le chef-d’œuvre en noir et blanc est également un parfait exemple du cinéma de propagande de son époque. Entre La Marseillaise interrompant un hymne nazi et l’impossibilité de se résoudre à l’égoïsme de l’amour lorsque la Résistance en dépend, ce film dépeint l’atmosphère détendue mais corrompue qui régnait loin des combats, à Casablanca en l’occurrence. A voir au plus vite… si ce n’est déjà fait !
Grosse attente de cette année dans le paysage humoristique, What We Do in the Shadows, est un film de vampires, mais pas que… Si vous cherchez quelque chose de la veine de Twilight ou de Dracula, passez votre chemin. What We… n’est pas du genre à prendre les vampires—ou les loups-garous—au sérieux. Présenté sous forme de documentaire (l’équipe de tournage étant heureusement protégée par des crucifix et par quelques vampires eux-mêmes), le film nous ouvre les portes d’une sympathique collocation établie dans la région de Wellington. Cette immersion d’une heure vingt-six nous fait ainsi vivre au rythme éreintant d’un vampire. Entre les virées nocturnes, les transformations, la chasse à la vierge et les siestes toute la journée (bien sûr, car s’ils s’exposaient au soleil, ils brûleraient), on croirait presque des étudiants normaux. Complètement surjouée, rebondissant de gag en gag, cette comédie réjouit du début à la fin, et le public ne cachait pas son plaisir. A voir absolument, en groupe de préférence.
Dernier visionnage de la journée, la production américaine Starry Eyes, vainqueur du Boston Underground Film Festival, s’annonce comme un petit bijou du genre. Une heure quarante plus tard, force est de constater qu’il n’en n’est rien. A vingt minutes près pourtant, il avait tout bon. Merveilleuse métaphore critiquant la société hollywoodienne et l’ambition menant à l’abandon de soi-même, Starry Eyes aurait pu rester comme un excellent film s’il n’était pas parti aussi loin dans le fantastique. Entre résurrection maléfique et secte mystérieuse contrôlant Hollywood, le choix de tomber dans le trop était certainement le mauvais. C’est volontiers aussi que l’on se serait passé des meurtres pseudo-gores qui ponctuent la fin du film. Au final, on retient surtout le côté négatif et terriblement banal du dernier quart du film. Dommage, le reste était très prometteur…
Pour demain, courts-métrages européens et mini-série de 200 minutes… Prometteur !
H.D.