The Ocean Cleanup project

Nettoyer les océans? C’est un projet un peu fou, porté par un jeune homme de seulement 19 ans. Boyan Slat. Utopie irréaliste ou véritable coup de génie?

Photo: Web.

Cela fait deux ans que Boyan Slat, étudiant en ingénierie spatiale d’aujourd’hui 19 ans, essaie de trouver une solution pour nettoyer les océans des déchets qui les peuplent, mais surtout, les polluent.
Le jeune Hollandais s’est d’abord heurté à des tentatives infructueuses et des solutions peu réalisables. Puis, il y a 10 mois, il a lancé le projet “The Ocean Cleanup”, mettant de côté ses études afin de se consacrer à ses recherches.
Le concept en lui même paraît plutôt simple: un assemblage de tuyaux en forme de bouées en dessous desquels sont attachés des panneaux permettant de “bloquer” les déchets. Pour se faire une image, beaucoup de personnes le décrivent comme “une sorte d’entonnoir géant”. Mais derrière ce dispositif d’aspect basique se dissimule une véritable équipe de recherche, des mois de persévérance et, depuis le 03 Juin, l’affirmation “it’s feasible”… Une solution à décortiquer et à approfondir, mais réalisable et déjà récompensée par plusieurs prix.

Des tonnes de déchets liées aux activités humaines. Une pollution aquatique omniprésente qui inquiète et soulève des indignations plus ou moins justifiées. La colère des vacanciers qui butent sur des bouteilles en plastique et des carcasses de conserve en allant se jeter dans l’Atlantique. Mais si peu d’actions concrètes, des préventions quasi­inexistantes et des solutions inadéquates. L’environnement va mal, la faune et la flore en sont les cibles principales. Boyan Slat serait alors l’un des premiers à trouver une solution viable d’un point de vue écologique, tout en étant efficace.
Son projet est présenté comme “fondamentalement respectueux de l’environnement”.
C’est une question légitime qui fut posée (et l’est peut­être encore aujourd’hui). Mais les réponses sont unanimes: aucun risque pour les organismes vivants, le dispositif ne recueille que les déchets. “Now the oceans can clean themselves” a clamé le jeune homme lorsque son projet a été déclaré comme réalisable.

Afin de comprendre un peu mieux le mécanisme du dispositif, le site internet du projet avance des arguments clairs et des explications à la portée de tous. Il est alors possible de comprendre que ce sont les courants et les vents marins qui vont amener les déchets

vers les panneaux. Contrairement aux filets, le dispositif ne capture pas les êtres vivants et ne pollue pas les océans.
Les tests effectués valident ces informations et ont permis au projet de Boyan d’être récompensé du prix du “meilleur outil design” par l’université de Delft, aux Pays­Bas. Le néerlandais a également été reconnu par l’entreprise Intel comme étant l’un des vingt jeunes entrepreneurs les plus prometteurs au monde. En parallèle il a présenté son projet devant l’organisation TedXDelft qui soutient des initiatives ayant pour visée de bâtir un “monde meilleur”.

Mais les prix ne font pas tout. Les questions subsistent, légitimes. Celle, tout d’abord, de l’après, que faire du plastique une fois qu’il a été ramassé? La réponse n’est pas encore totalement aboutie, le jeune homme reste évasif sur ce sujet. Il essaye de rassurer: “le plastique peut être recyclé mécaniquement en de nouveaux matériaux, nous promettons des résultats”. Celle, ensuite, de la réelle efficacité du dispositif sur un espace aussi vaste qu’un océan (rien que ça) et surtout, sur la durée.

Celle, enfin, concernant l’aspect visuel et encombrant de ces bouées flottantes. Certes déclarées comme étant “résistantes aux tempêtes” mais non­testées face à l’érosion et aux caprices des océans.

La question financière a aussi sa place (et non des moindres). Avant de pouvoir lancer son dispositif il faut que Boyan et son équipe trouvent les fonds nécessaires à sa réalisation. Une campagne de financement participatif a vu le jour sur le site internet, dans le but d’obtenir deux millions de dollars afin que le projet soit viable. Chacun peut participer selon ses propres moyens, avec la conviction d’aider, puisque chaque somme correspond à des kilos de plastique prélevés.

Boyan Slat croit en son projet, il espère pouvoir nettoyer la moitié de l’Océan Pacifique d’ici une dizaine d’années. Avant cela, il doit récolter les fonds nécessaires à la mise en oeuvre de ses années de réflexion.
Un projet en bonne voie, il reste quatre­vingt jours avant la fin de la campagne de financement. Mais révélateur d’un monde qui tourne au ralenti, dont les grandes puissances dépensent des sommes astronomiques pour des évènements sportifs mais ne bougent pas le petit doigt pour l’environnement.

L’audace et la persévérance du jeune homme seront-­elles récompensées?

NoAn

Le site internet ­> http://www.theoceancleanup.com/

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *