La start-up CitizenBees propose d’installer différents types de ruches sur les toits des entreprises. Pour le bien des firmes, qui reçoivent leur miel mais aussi pour la science.
Photo : Eric Tourneret / CitizenBees
Depuis fin 2013, date à laquelle la startup CitizenBees a vu le jour, Audric de Campeau pose des ruches sur les toits des bâtiments de la ville. Mais attention pas n’importe quelles ruches! «Il y a deux types de ruches», nous explique l’entrepreneur. La ruche traditionnelle posée sur les toits, que l’on retrouve dans les grandes villes d’Europe et la ruche technologique, celle qui fait la différence. «C’est celle-ci qui fait mon identité». Une opportunité que l’entrepreneur a sû saisir, mêlant son amour pour la nature et ses compétences managériales.
Le parcours d’Audric de Campeau est peu commun. Plus jeune, il plantait des vignes et avait aménagé un potager en permaculture accompagné de quelques ruches, en Champagne, où ses parents possèdent une maison. Après un master en philosophie, il commence une thèse de doctorat mais l’interrompt pour se diriger vers les bancs d’HEC Paris. En parallèle, il pose des ruches sur les toits de la capitale et produit un miel qui se vend très bien. Au terme de cette formation, un emploi dans le marketing chez Tag Heurer l’amène en Suisse. «Je me suis rapidement dit: ma passion c’est pas les montres, c’est les abeilles», lance l’homme à la tête de CitizenBees. «Alors j’ai quitté mon emploi et je me suis lancé. Il ne fallait pas attendre! »
Avantages technologiques
La pose de ruches connectée sur les toits de la ville remplit trois objectifs. D’abord, elle a un but scientifique, la ruche technologique comporte des dizaines de capteurs donnant des informations sur le nombre d’abeilles, le poids de la ruche, la température interne et externe ou encore le niveau d’humidité. Une webcam complète le tout et la pose de panneaux solaires est prévue pour permettre une autonomie totale des systèmes. Ces différentes informations sont aussi une précieuse aide pour l’apiculteur qui peut par exemple savoir si un essaim est entrain de sortir. Et finalement le troisième objectif est d’offrir aux entreprises un objet de communication interne ou externe, et du bon miel puisque le fruit du travail de leurs abeilles leur revient. «Des ateliers pédagogiques sont aussi proposés aux employés, tels que la récolte et l’extraction du miel ou encore des formations à l’apiculture», explique Audric de Campeau.
Le fondateur de CitizenBees ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisqu’à peine sa ruche technologique développée, il travaille déjà sur une troisième offre, à savoir de la biosurveillance de l’environnement. «La ruche fonctionne comme une station de mesure. Les abeilles sont un marqueur environnemental intéressant », nous explique-t-il. «Elles vont prélever de l’eau, de l’air et donc des microparticules et du sol via les fleurs. Ce n’est pas moins de dix millions de micro-prélèvements qu’elles font chaque jour». Par une prise de sang de l’abeille il est possible de mesurer les métaux lourds ou les pesticides de la zone, puisque la surface parcourue par les abeilles est de 27 km2. L’entrepreneur, qui est entrain de développer cette offre, cite par exemple une cimenterie qui pourrait ainsi connaître son impact sur l’environnement.
Du miel pollué ?
Alors que certains s’inquiètent déjà de la pollution, il n’en est rien puisque ces insectes la filtrent. Au contraire, la pose de ruche sur les toits permet de maintenir les abeilles en ville, véritable refuge pour elles. L’hôtel Beau-Rivage de Neuchâtel s’est déjà laissé séduire. De nombreuses autres entreprises de tout le pays ont, elles aussi, manifesté leur intérêt. Un avenir prometteur pour les abeilles malheureusement menacées.
S.H.
Je trouve cette idée géniale. Plus que jamais, il faut préserver, favoriser, développer la collaboration entre nous humains et ces insectes pollinisateurs qui sont un facteurs essentiel de la vie sur terre. A part E = Mc2, qu’avait dit Einstein?
Félicitations ! Quel belle initiative !