Enseignement supérieur en Afrique-subsaharienne : Comment relever le défi avec les Universités virtuelles ?

Jadis construites pour recevoir les élites, les universités africaines font désormais face à l’afflux des masses de bacheliers venant de tous les coins du pays avec un désir de pousser plus loin les études.  Cette nouvelle situation constatée depuis le début des années nonante a atteint aujourd’hui un summum, au point de pousser les gouvernants à mettre sur pied des « solutions de crise » avec les Universités virtuelles.

Photo : Web

Le problème de la scolarisation dans le supérieur se pose aujourd’hui avec acuité dans nombre de pays du continent africain. Le défi est plus pesant dans les universités des pays au sud du Sahara. Pour exemple, seule l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, au Sénégal, a figurée dans le Top 20 du classement 2013 des meilleures universités africaines, en se positionnant à la 15e place. Les universités sont au bord du gouffre avec la densification des effectifs, ce qui entrave la qualité du savoir à transmettre. Les conditions d’études et d’existences des étudiants dans les facultés et les campus universitaires deviennent de plus en plus insupportables. Une situation qui ne s’améliorera pas tant que des mesures palliatives ne seront pas mises en place. Il s’agit dans un premier temps d’agrandir les infrastructures en place et d’éclater certaines entités  pour au moins éviter un dysfonctionnement de ces institutions. Cela permettra surtout de réduire les grèves intempestives, occasionnant des saccages du peu d’ouvrages déjà en souffrance. Face à cette pression exercée par ces masses d’étudiants s’entassant dans les cités universitaires et lié par un même instinct grégaire ; les dirigeants dégagent des mesures à l’emporte-pièce pour éviter le statut quo et éteindre le brasier.

C’est ainsi que la Banque africaine de développement (B.A.D.) s’est engagée à Tunis en 2004 dans le financement et l’assistance technique au développement du projet de l’Université Virtuelle Africaine UVA, en place depuis 1997. Le système s’est donc déployé au fil du temps dans plus de 27 pays de l’Afrique Sub-saharienne, ce qui aide les gouvernants à désengorger les universités publiques et à améliorer l’accès à l’enseignement supérieur, avant l’acquisition des ressources suffisantes pour la réalisation de nouvelles universités. Donc du modèle traditionnel dans la livraison de l’enseignement avec le face à face, on passe dans le virtuel en ligne et à distance par le recours aux Technologies de l’Information et de la Communication (TIC). Pour mener à bien sa mission l’UVA, s’appuie sur un réseau d’Espaces Numériques Ouverts (ENO). Les ENO sont les terminaisons physiques de l’UVA, ce sont de véritables synapses à partir desquelles l’université interagit avec ses apprenants et son environnement.

Il s’agit d’une organisation panafricaine intergouvernementale possédant l’un des plus vastes réseaux d’enseignement en ligne et de formation à distance dans le monde. Depuis son existence jusqu’à nos jours, plus de « 40’000 diplômes » ont été délivrés. L’UVA propose 219 modules en ligne dans des matières aussi diverses que les mathématiques, les sciences, les Tic et la formation des enseignants. Le tout est disponible, gratuitement, en français, en anglais et en portugais. Le portail interactif de l’UVA est accessible ailleurs qu’en Afrique, dans 142 pays au total, au Brésil et aux Etats-Unis notamment. L’objectif de l’UVA est de favoriser l’accès de milliers d’africains à une éducation de qualité. Elle s’est vue gratifiée du premier prix de la meilleure initiative émergente, par plus de 4.000 personnes lors de la 1ère édition de l’Open Course Ware[1] (OCW) des People’s Choice Award en Août 2011 à Nairobi au Kenya.  Ainsi avec l’UVA, les pays africains possèdent des solutions temporaires et immédiates au problème d’accueil des universités publiques.

Tdiang


[1] Cours en ligne ouvert et massif

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