Ce 22 février dernier Woodkid (littéralement « enfant bois ») donne son concert à l’Arena de Genève lors de sa tournée « The Golden Age Tour ». Dans une ambiance ténébreuse et électrisante à la fois, le chanteur et son orchestre livre un superbe spectacle. Photo : web
Le début est marqué en grande pompe par des percussions puissantes et maitrisées, des jeux de lumières en rythme et l’arrivée d’un petit personnage d’une paradoxale prestance : Woodkid. Bien que l’orchestre qu’il dirige possède un nombre conséquent d’instruments, sa voix ne s’y noie pas, bien au contraire, elle s’impose par sa profondeur. S’ajoute à chaque nouveau morceau un arrière-plan uniquement en noir-blanc reprenant l’univers de ses extraordinaires clips.
Ce qui caractérise le personnage est avant tout sa musique : un mélange mélodieux de percussions musclés, de cordes, de synthétiseurs et surtout de multiples voix lyriques en fond sonore : ne serait-on pas dans une cathédrale ou l’évêque porte un micro, une casquette et une proéminente barbe ? C’est certainement ce qu’à voulu l’artiste : au milieu de la scène un escalier où il monte et descend, lève les bras et guide son public dans la transe pour que l’exaltation soit intense. Le crescendo est son maître mot. Cette pop baroque et presque spirituelle est aussi accompagnée de quelques soubresauts de percussions militaires, comme un désir de rythmer son armée, son public.
Bien que l’artiste semble à travers sa musique « régenter » le spectateur il est, de manière contradictoire, un personnage d’une humilité notoire, en phase avec son public, communiquant avec lui : on veut le suivre dans cette vague symphonique qu’il nous propose, on veut bouger, chanter avec lui.
L’auditoire, quant à lui, demeure étonnamment hétéroclite, composés de curieux et de fans, de plus jeunes et de plus âgés; Woodkid a su enchanter tout un chacun par l’unité qu’il offre entre la scène et son parterre. Une de ses forces subsistait jusque-là de jouer de l’intimité que procurait les petites scènes, pour rendre le spectacle particulièrement majestueux, mais se produire dans des salles de plus en plus grandes lui a permis de manier l’espace comme s’il s’agissait d’un grand monument spirituel : une réussite.
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Le résultat de ce moment passé avec lui a été sublime, le concert a procuré une histoire, un début, une fin, des embrasements comme des accalmies. Une aventure cependant bien courte mais tellement convaincante, à laquelle vous pourrez, si vous le voulez, prendre part cet été, lors de Festi’Neuch!
V.M