L’opposition entre la société pétrolière russe Gazprom et l’association pour la protection de l’environnement Greenpeace est au cœur de l’actualité. Entre l’arrestation des membres de l’équipage Greenpeace et manifestations, connaître les enjeux devient essentiel pour comprendre la situation. Retour sur les derniers événements en date. Photo : web
Le premier octobre, l’action pacifique de Greenpeace à l’encontre de la société russe Gazprom au cours du match opposant le FC Bâle et le club allemand Shalke 04 marque l’actualité Suisse. Parallèlement, le 19 septembre, les trente membres composant l’équipage de l’Arctic Sunrise, un bateau appartenant à l’association parti en mission l’année dernière avec comme objectif de sensibiliser gouvernements et populations à la précarité des glaces en arctique, sont arrêtés en Russie. Cette arrestation semble être la réponse du pays à la campagne menée par l’ONG, qui s’oppose à l’intention d’extraction pétrolière en Arctique de la société.
En effet, dans le cadre de son action « protégeons l’Arctique », Greenpeace prend pour cible principale Gazprom qui nourrit le projet d’exploiter les ressources pétrolières immenses de l’Arctique malgré les risques liés aux difficultés d’accès, leur inexpérience dans le forage glacier et leur équipement obsolète. Ce continent est menacé. Selon Greenpeace, la température moyenne des pôles a augmenté de trois degrés lors de ces cinquante dernières années et l’étendue glacière pourrait avoir entièrement disparu d’ici 2030. Contrairement à l’Antarctique qui bénéficie de la protection d’un traité international qui réglemente son utilisation, le pôle Nord reste libre d’accès aux entreprises pétrolières. Les dommages créés par une marée noire ou un accident pétrolier seraient irréversibles, le pétrole infiltré sous la couche glacière devenant irrécupérable.
Pour alerter la population du danger et effectuer divers tests scientifiques afin de mesurer l’avancée de la fonte des glaces, Greenpeace met en place l’équipage de l’Arctic Sunrise qui parcourt les mers du Nord tout en effectuant diverses actions pacifiques telles que l’affichage de banderoles. Face à ces protestations, la Russie, en faveur de Gazprom, réagit et fait arrêter, le 18 septembre dernier, les membres de l’équipage lors de leur arrivée sur le territoire maritime du pays sans raison légitime, mais en invoquant la piraterie et l’hooliganisme.
La réaction de Greenpeace ne se fait pas attendre, en Suisse, le 29 septembre, s’organise une manifestation de soutien en faveur de la libération de l’Arctic Sunrise devant l’ambassade Russe de Berne. L’interruption le premier octobre du match FC Bâle – Shalke 04 par quatre militants déployant une banderole dénonçant le sponsor russe du club Allemand et de la Champions Ligue Gazprom, lance le tambour médiatique. Le 19 octobre à Zurich, une membre de l’association danse une version personnelle de La mort du cygne et métaphorise les conséquences que pourraient engendrer une marée noire en Arctique.
Ces manifestations offrent à Greenpeace une très grande visibilité et un soutien marqué. Le 25 Novembre, Le Tribunal international du droit de la mer statue en faveur de la libération des 30 de l’Arctique et 29 de ces derniers sont placés en liberté sous caution. La situation reste en suspens pour Colin Russel, membre Australien de l’équipage, toujours détenu en Russie pour hooliganisme et menacé d’une détention pouvant s’étendre jusqu’à sept ans. Par le biais de ses actions, Greenpeace s’est attiré un soutien international et a relancé le débat sur la situation de l’Arctique. Que l’on soit en accord ou non avec les méthodes employées, ces dernières ont le mérite d’avoir mis en lumière une problématique actuelle qui ne devrait pas intéresser que les scientifiques et ONG mais le monde entier, car peu importe la responsabilité incombée à la cause, les conséquences nous concerneront tous.
Em’s