Bijouterie et vie volées

Suite au braquage perpétré dans son établissement, un bijoutier niçois a ouvert le feu sur deux jeunes malfrats faisant une victime. Il a été mis en examen pour homicide volontaire puis assigné à résidence, suscitant de ce fait un tollé d’indignation sur la toile. Un tel acte de barbarie peut-il être légitime ? Analyse.

Photo : Web

Le bijoutier de Nice a ouvert le feu alors que les braqueurs prenaient la fuite en scooter. Sa vie n’étant nullement menacée, il est dès lors difficile de crédibiliser son acte comme relevant de la légitime défense. Entre en jeu un principe clé, celui de la proportionnalité. Le vol du patrimoine économique d’autrui représente-il un préjudice suffisant pour ôter la vie d’un être humain ? Triste constat : les avis divergent. Selon les farouches partisans de l’équité existentielle et financière, la vie d’un jeune mécréant se doit d’être sacrifiée si ce dernier dérobe « l’honnête travailleur ». Conclusion moyenâgeuse à la saveur de démence. Les détracteurs du défunt et de son comparse s’insurgent contre la soi-disant culpabilité du bijoutier. Autrement dit, pourquoi s’enliser dans les procédures de justice ? Libre à chacun de réparer le tort subit comme, dans cet exemple, à travers le meurtre qui reste l’alternative la plus efficace…

La vague de protestation émane d’un groupe « Facebook » de soutien au bijoutier. Comptabilisant plus d’un million et demi (!) de « likes », les internautes collectionnent les critiques acerbes à l’égard des deux voleurs, allant parfois jusqu’à l’appel au meurtre. « Le seul reproche que je puisse faire à ce bijoutier, c’est qu’il en ait manqué un [ndlr : braqueur]» indique un membre, visiblement dédaigneux du droit à la vie. La majorité des commentaires ne sont que pure propagande politique encensant le Front National (FN). Jean-Marie Le Pen, ex-président du FN, a notamment déclaré dans la presse : « Si j’avais été bijoutier, j’aurais fait comme lui. » Propos aussi constructif qu’empathique, particulièrement pour la famille de la victime.

Outre les revendications douteuses, cette page Facebook fait face aux fortes suspicions de subterfuge quant au recensement des membres. Plusieurs analystes, dont le blogueur Seb Musset, clament que le groupe a acheté des « faux likes » à des entreprises de communication. C’est l’infime laps de temps (3 jours) entre la création de la page et le « un million de likes »  atteint qui intrigue. L’effet recherché est celui de consensus, s’il existe un nombre conséquent d’adhérents, l’individu lambda sera plus enclin à s’affilier à la cause défendue.

Tromperie ou engouement populaire mirifique, là n’est pas la véritable controverse. Ce cas témoigne de « l’évolution » des mentalités. Le fait que ce bijoutier soit érigé en héros sur internet prouve que l’homme dénigre le bon sens au profit du sens populaire qui tend parfois à s’avérer grotesque. Dans ce groupe « Facebook », vociférer sa haine à l’encontre du jeune décédé est interprété comme acte de bravoure, pour oser affirmer ses convictions. Tolérer un meurtre est donc désormais socialement acceptable, et c’est inacceptable.

DiMa 

Une réponse à « Bijouterie et vie volées »

  1. a l’auteur de cet article:vous ne devez certainement pas avoir déjà subit une agression de ce genre pour parler et écrire comme cela cher monsieur ,j’ai pour ma part été braquée 3x et c’est usant pourquoi les auteurs de tels actes pourraient ils posséder des armes et non les professions comme les nôtres dites a risques?L’auteur d’un braquage sait très bien ce qu’il risque et certain n’hésite pas a « tirer » sur vous ou vous donnez des « coups » j’en ai fais les frais pour avoir reçu une balle dans le menton alors que je ne me défendais pas et une autre fois rouée de coups alors qui sont les barbares ?la violence et la tentative de meurtre est socialement acceptable alors?je vous le demande ?non vraiment il faut le vivre pour se permettre de juger

Répondre à meex Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *