S’il nous fallait citer le nom d’une énergie animant tous les êtres humains, la motivation serait certainement le premier terme à nous venir à l’esprit…
Le sens commun donne un nom à cette énergie qui nous fait tous avancer: la motivation. Qu’elle se traduise en actes concrets ou qu’elle passe inaperçue, la motivation touche bon nombre de situations: le parcours scolaire, les défis personnels ou encore la vie sociale. Alors quand elle n’est pas au rendez-vous, il est difficile d’entreprendre quoi que ce soit, qu’il s’agisse de se rendre au travail ou même de réviser pour les examens!
Mais avant tout, que désigne vraiment le terme «motivation»? Selon Fabien Fenouillet, auteur du site lesmotivations.net, l’usage de ce mot remonte à la moitié du 20e siècle et recouvre diverses notions telles que «but», «besoin», «émotion», «intérêt», «désir», «envie». Le chercheur en psychologie reprend de nombreuses études ayant tenté de mieux comprendre ces phénomènes et évoque les «théories motivationnelles.» Ces dernières postulent que les besoins et les instincts, points de départ de nos actions, nous poussent à agir pour acquérir les conditions nécessaires à notre bien-être. De l’avis de Fabien Fenouillet, les théories motivationnelles ont surtout permis d’identifier des pratiques pouvant être liées à la motivation: les stratégies cognitives (autorégulation, mnémoniques, etc.) et émotionnelles (auto-handicap, pessimisme défensif, etc.). Grâce aux stratégies cognitives, nous sommes capables de gérer tous les apprentissages que nous entreprenons. L’autorégulation nous permet par exemple de planifier clairement des objectifs à atteindre, de gérer efficacement notre temps. Une planification qu’il nous incombe ensuite de tenir. Nous parvenons à gérer certaines émotions telles que l’angoisse en ayant recours aux stratégies émotionnelles. Il nous arrive en effet d’anticiper de manière négative nos actions futures ou encore de sous-évaluer nos compétences, afin de nous protéger en cas d’échec. La motivation semble donc être présente dans de nombreux moments de la vie quotidienne.
L’un des domaines cristallisant le plus la problématique de la motivation est l’enseignement. En effet, il s’agit de trouver les clés pour redonner envie aux élèves d’apprendre lorsque le manque de motivation survient. Dans un ouvrage paru sous le titre «Motivation et réussite scolaire», Fabien Fenouillet offre des pistes de réflexion, élaborées à partir de ses propres recherches. Durant la phase d’apprentissage, la motivation peut également être reliée à la mémoire, comme le soulignent Bachira Tomeh et Fabien Fenouillet dans l’écrit intitulé «La motivation agit-elle sur la mémoire?». L’une des conclusions mises en avant par les auteurs est que la motivation agirait sur la mémorisation des matières à assimiler. En effet, plus nous sommes motivés à apprendre, mieux nous intégrons durablement les éléments révisés. Autre fait intéressant cité par Bachira Tomeh et Fabien Fenouillet: la motivation permettrait de détecter des similitudes entre les divers éléments à apprendre et ainsi de mieux les retenir. De plus, au fur et à mesure que nous élargirions nos connaissances, notre capacité d’organiser les éléments ainsi que de les assimiler augmenterait. Des études ont également démontré que la résignation agit négativement sur la faculté de mémorisation.
Que ce soit dans les études ou dans toute autre situation de la vie quotidienne, la motivation ou son absence se traduit par des actions ou des comportements bien précis. L’arrivée de nouvelles études prometteuses concernant la notion de motivation nous permet de penser qu’un jour, nous saisirons avec plus de précision certains aspects importants du comportement humain.
M.Ch