Petit historique
Le monde a commencé à se globaliser lors de la révolution industrielle. En Europe d’abord, puis en Amérique ensuite après la première guerre mondiale, les problèmes du commerce globalisés ont donné lieu au premier crash financier de Wall Street en 1929. S’en est suivi plus ou moins causalement Hitler et les autres nationalismes jusqu’à une nouvelle destruction de l’Europe qui déboucha sur deux visions opposées du monde : le libéralisme à l’Ouest et le communisme à l’Est. L’histoire donna raison au libéralisme et aux Etats-Unis en 1989, lors de la chute du mur de Berlin. Ces dernières années, des nouveaux marchés comme ceux la Chine de l’Inde ou encore du Brésil ont rejoint très rapidement les autres puissances économiques.
Les gagnants
Dans une grande course au marché, certaines entreprises se sont imposées de manière démesurée avec des chiffres d’affaires colossaux ; il s’agit surtout des sociétés du pétrole, de l’agroalimentaire et de la santé, ainsi que d’autres entreprises comme Apple, Ikea, Google, McDonald’s, ou Facebook plus récemment. Ces entreprises se trouvent maintenant partout sur le globe et prennent la place des entreprises indigènes tout en s’inscrivant dans le paysage social et culturelle comme référence dominante voir totalitaire. Grâce à leur capital adapté au monde globalisé, ils sont plus compétitifs que les commerçants locaux traditonnels. Ainsi a-t-on encore vraiment le choix de ne pas aller acheter ses fringues à H&M ? Avec une idée encore bien renforcée à coup de publicité… Le consommateur n’a jamais eu autant de choix, mais pourtant beaucoup font le même, c’est le danger d’uniformisation de la société.
Sur un autre point, il se pose le problème de la responsabilité social de ces entreprises. En effet, à travers les immenses chaînes de transformation des produits, il est difficile de contrôler ce que chacun fait vraiment entre l’achat et la vente, alors que le système juridique est inadapté face à la situation.
Après la spécialisation, la virtualisation
Avant le XXème siècle déjà, la production ainsi que les métiers avaient commencé à se spécialiser. La distribution s’est spécialisée également lors du XXème siècle, et on a vu apparaitre les premiers supermarchés et autres grands magasins. Actuellement, la mondialisation est en train de prendre une autre tournure, celle de la virtualisation. C’est avec internet que l’économie change de forme. Les plus touchés sont l’industrie du disque et du cinéma ou encore la presse (puisque ce sont des œuvres immatérielles…). Viennent ensuite les entreprises de services (agences de voyages, la poste) et puis certains petits distributeurs et artisans (magasins de musique, librairies). La « réforme » internet est en train de changer le paysage économique, avec une redistribution des enjeux commerciaux, qui rend peut-être plus de pouvoir au consommateur.
Cependant, une autre virtualisation, celle de la finance, a elle-aussi émergé. Des transactions de centaines de millions de francs s’effectuent chaque seconde par un clic de souris. La finance s’est virtualisée au sens où elle ne correspond plus à des données réelles et significatives mais simplement à des chiffres avec lesquels on joue ; c’est l’univers des traders et de la spéculation, dont l’impact sur l’économie est lui bien réel.
Comme concept
La mondialisation est une réalité mais c’est aussi une idéologie ; lorsqu’on achète un produit, on accepte implicitement de transporter de la matière d’Amérique du Sud pour la fabriquer en Chine et la faire revenir en Europe (pour la jeter en Afrique). On accepte de perdre son travail pour que son entreprise délocalise et puisse toujours vendre des téléphones au même prix. On accepte que notre niveau de vie et nos possibilités dépendent d’une consommation incessante, où nous sommes gagnants ou perdants selon la situation économique de notre pays. On accepte aussi que les plus pauvres n’aient guère de choix et achètent les produits les moins chers, fabriqués par les entreprises les moins écologistes et les moins éthiques…
Alternative
Depuis les années 60-70 déjà, des gens s’opposaient à cette vision du monde. Entre anarchistes, philosophes et écologistes, qu’on nomme aujourd’hui altermondialistes. Ceux qui n’acceptent et ne croient pas en une société industrielle mondialisée. En effet, la logique de la production de masse et son corollaire le gaspillage ainsi que celle du déplacement des hommes et des marchandises serait une pure fuite en avant, mais également le signe d’un non-respect de ce que nous offre la planète et de ce que nous lui rendons ; on épuise les réserves de pétrole et produit des déchets nucléaires. La bataille se situe à un niveau politique mais également personnel et social ; le consommateur est lui aussi responsable du monde qu’il habite et cette sensibilité doit être éduquée à la population. Il reste encore à trouver les responsables de ceux qui profitent de ce système, mais malheureusement, il semblerait que ce soit les mêmes qui le dirige… Depuis la crise financière de 2008, rien n’a vraiment changé, les marchés continuent d’imposer leur volonté aux états. Les multinationales et les banques (à l’instar d’UBS) traitent des volumes si énormes, qu’elles portent avec elles le système lui-même et aucun Etat ne souhaite donc qu’elles périssent (too big to fail). Les géants économiques se sont affranchis des états, qui certes mettent en place un droit international, mais qui s’en dispensent bien lorsqu’il s’agit de profit ; les états semblent avoir perdu leur pouvoir face à l’argent qui est devenu la plus importante matière première… tout est devenu un business.
Quelques faits et chiffres :
- Un tiers de la nourriture mondiale produite est jetée
- L’OMC (Organisation Mondiale du Commerce) ruine les agriculteurs locaux en imposant leur loi (où les agriculteurs n’ont pas le droit d’utiliser leurs propres semences).
- La plupart des régimes dictatoriaux sont soutenus par les Etats-unis qui tirent leurs revenus sur la dette par les exploitations pétrolières et autres industries. Pendant que les plus pauvres survivent pour payer leurs dettes les plus riches maximisent leurs bénéfices dans des paradis fiscaux.
- Les Etats-Unis et l’Europe consomment à eux seuls les ressources de la planète « naturellement » disponible.
- A la bourse, plus de 1’500 milliards de dollars s’échangent chaque jour
Pour approfondir le sujet :
http://www.youtube.com/watch?v=w-aB6-hzhcM
JonS