Le Bonheur en Suisse

Les habitants de la Suisse sont parmi les plus heureux du monde. L’enquête annuelle « Happy Life Years » réalisée par le professeur Ruut Veenhoven de l’université de Rotterdam classe la Suisse au 3ème rang des pays où l’on vit heureux le plus longtemps ; 65.5 ans pour être exact. Une autre enquête publiée par l’Earth Institute de l’université de Colombia en avril de cette année et mandatéE par les Nations Unies classe, elle, la Suisse au 8ème rang des pays les plus heureux.

Afin d’arriver à ces résultats, plusieurs facteurs susceptibles d’influencer le sentiment de bonheur ont été analysés. Parmi eux, on retrouve l’espérance de vie, l’éducation, le PIB par habitant ainsi que la stabilité politique, financière et économique. Avec une espérance de vie estimée à 78 ans pour les hommes et 83 ans pour les femmes, les Suisses peuvent se réjouir d’avoir une des plus grandes espérances de vie dans le monde. De plus, celle-ci leur donne tout le temps nécessaire pour profiter des 65.5 années de bonheur propres aux Suisses. Le produit intérieur brut est également l’un des plus élevé dans le monde, environ 67’000 dollars par habitant et la stabilité politique s’ajoute aux sources du bonheur des helvètes.

Dans une étude réalisée par l’Institute for Social Research de l’université du Michigan sur le sentiment de bonheur, le chercheur Ronald Inglehart a constaté que «les sociétés les plus heureuses sont celles qui donnent aux gens la liberté de choisir leur type de vie». Ceci est bien le cas pour la Suisse qui accorde une grande place à la participation du peuple dans les décisions qui affectent la société. Dès lors, la démocratie contribue fortement au bonheur des Suisses.

Aussi, la santé économique et financière florissante, surtout en ces temps de crise, joue aussi un rôle déterminant sur le bien-être général de la population helvétique. 94% des Suisses actifs se disaient même satisfaits de leur situation professionnelle l’année passée selon le sondage réalisé par l’institut Link. Par conséquent, au regard des sondages et des rapports sur le bonheur, les Suisses sont heureux de leur situation que ce soit professionnelle ou personnelle.

Toutefois, quelques éléments viennent perturber cette image idyllique. En regardant la liste des pays par taux de suicide, publié par l’Organisation Mondial de la Santé (OMS), on remarque la présence de la Suisse à la 16ème position mondiale et 10ème au niveau européen. Cette position dénote un certain mal-être des Suisses. Bien que le pays soit un des pays où les gens semblent les plus heureux, le suicide représente la 4ème cause de mortalité précoce. Selon l’Office Fédéral de la Santé Publique, « 10% des Suisses commettent une ou plusieurs tentatives de suicide au cours de leur existence, et une personne sur deux fait état, dans le cadre d’enquêtes épidémiologiques rétrospectives, de pensées suicidaires ». Ceci montre que beaucoup de personnes, peu importe leur classe sociale, sont dans un état de souffrance intérieure. Il est difficile d’énumérer les causes étant donné que les facteurs déclencheurs comme l’échec, la pression, le stress, une dispute ou une séparation n’expliquent pas réellement les raisons profondes qui poussent l’individu à s’ôter la vie. À côté du suicide, il y a la pauvreté qui touche près de 7.4% de la population parmi laquelle 260’000 enfants et un taux de chômage qui s’élève à 3.1%. Il serait faux de dire que si ces personnes étaient plus riches elles seraient plus heureuses puisque, la richesse ne garantit pas une vie heureuse. Néanmoins, une situation financière raisonnable et un travail amélioreraient, ne serait-ce qu’un peu, leur sentiment de bonheur.

Tout n’est donc pas totalement rose mais la situation de la Suisse reste bien meilleure en comparaison aux autres pays. De plus la grande majorité des helvètes se disent heureux, ce qui conforte sa 3ème position mondiale de pays où les gens connaissent le plus d’années de bonheur.

A.C

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