11 novembre 2005, 10h15, Aéroport de Genève. L’avion décolle et je m’envole pour une durée encore indéterminée en Nouvelle-Zélande. Je ressens de la joie, mêlée à l’appréhension de l’inconnu lointain. Après 26 heures de vol, une journée à Kuala Lumpur, et la traversée de terres et océans pour rejoindre ce petit coin de terre oublié du reste du monde, je pose enfin le pied sur le territoire Néo-Zélandais ! Nous sommes maintenant le 14 novembre, ici il est 12 heures. Un transfert m’attend à l’aéroport d’Auckland pour m’emmener dans ma famille d’accueil qui m’hébergera quelques semaines, le temps de faire en école pour perfectionner mon anglais. Je ne m’attarderai pas sur cette première partie de mon expérience, ce n’est qu’ensuite que l’aventure commence !
Fin décembre: je suis toujours à Auckland mais plus pour très longtemps. J’ai travaillé pendant quelques semaines dans un restaurant, ce qui m’a permis de m’acheter une voiture d’occasion. Une Mazda 626 de 1984… elle est plus âgée que moi ! En plus de voiture, elle me servira d’armoire et même de maison pendant plus de trois mois. Me voilà prête à partir explorer le pays. Le 28 décembre je décide d’un itinéraire, salue mes récentes connaissances d’Auckland et m’embarque!
Première destination : La Bay of Island, petit coin de paradis sur la côte Est de l’île du Nord à 400 Km au nord d’Auckland. Connue pour sa beauté et son ambiance festive, j’ai décidé d’y passer le réveillon. A peine arrivée, l’ambiance est confirmée : la mer, la plage, de la musique sortant des bars, des terrasses remplies,… ça bouge ! Je ne sais pas encore où loger cette nuit et je m’inquiète un peu car je sais qu’à cette époque de l’année, tous les backpackers sont facilement pleins. Coup de chance ou du destin, à peine arrivée je rencontre deux jeunes allemands qui sont là depuis quelques temps: eux, leur hôtel c’est leur voiture. J’en ferai autant ! Je passai une semaine avec ces nouveaux amis à dormir à la belle étoile et à utiliser les cuisines, toilettes et même les piscines des divers backpackers de la ville. Une vie pas très honnête certes, mais tellement excitante, surtout dans un cadre aussi magnifique : une mer bleue turquoise entourée de petites îles désertes et un soleil brillant… une première étape de rêve pour débuter mon aventure.
Après une bonne semaine, il est temps pour moi de continuer ma route, je m’en vais maintenant tout au nord de l’île, au Cap Reinga. Après 20 Km de chemin caillouteux au milieu d’un mélange de prairie et de dunes de sable, on atteint le bout de l’île, le cape Reinga, là où la mer Tasman et l’océan pacifique se rencontrent. Une impression de bout de monde m’envahit lorsque de la pointe du cape je me trouve face à une mer à perte de vue, la Nouvelle-Zélande s’étendant derrière moi. Hélas, les nombreux cars de touristes brisent vite ce sentiment en laissant place au bruit de la foule venue comme moi de part le monde pour admirer l’affrontement des deux mers.
Le Nord atteint, il ne me reste plus qu’à redescendre vers le sud par la côte Ouest. La région est beaucoup plus sauvage et je traverse d’interminables prairies et forêts tropicales. Me promenant au milieu d’immenses fougères, mousses et lianes, je me croirais en pleine jungle, les féroces prédateurs en moins. Heureusement, les seuls habitants des forêts néo-zélandaises sont des oiseaux et petits reptiles.
Après une brève halte à Auckland, je continue en direction du Sud. Prochaine destination sur ma carte : la péninsule de Coromandel. A nouveau sur la côte Est, cette région est restée très nature, seules quelques petites villes bordent les rives. La route longe le bord de la mer et les arbres qui tomberaient presque dans celle-ci construisent une sorte de tunnel sur tout le long de la nationale. Difficile de garder le regard sur la route lorsque l’on traverse un si beau paysage. Je fais le tour en quelques jours en dormant dans la voiture ou dans de petits hôtels puis quitte le Coromandel pour continuer mon chemin jusqu’à Mt. Maunganui dans la Baie de Plenty. Là, le changement est radical : des surfeurs, des touristes, des gens qui bronzent,… la plage est bondée et bordée de nombreux hôtels, il se dégage une ambiance de stations touristiques du sud de la France. Je ne m’arrête pas longtemps et finis par quitter la côte pour suivre les routes intérieures du pays. Après quelques heures j’arrive à Rotorua. Ce qui frappe tout de suite ici, c’est l’odeur nauséabonde qui règne… Il s’agit de l’odeur du souffre, nous sommes en pleine région volcanique. Cette ville au look plutôt moderne accueille beaucoup de touristes qui viennent visiter les différents geysers, cratères et autres attractions volcaniques du plateau central. Je n’aurai pas le temps de beaucoup visiter car j’ai trouvé un nouveau point de chute: on m’attend dans une ferme à Kuratau sur les rives du lac de Taupo, en plein centre de l’île du nord. J’y ai trouvé une place de « woofing »: je travaillerai 3-4 heures par jour, sans être payée mais nourrie-logée durant tout mon séjour. Je ne connais pas les gens chez qui je vais, le seul contact que j’ai eu fut par téléphone. La peur de l’inconnu m’envahit mais je suis très vite rassurée. En effet, enfin arrivée après plus de deux heures à chercher cette ferme, je trouve en guise d’accueil mon nouveau « patron », la cinquantaine, en train de jouer de la guitare électrique à tue-tête sur la terrasse, et trois jeunes hommes d’une vingtaine d’années qui subissent sa musique en prenant l’apéro. Où est-ce que je suis tombée? A peine ai-je salué tout le monde que l’on me fait grimper dans le pick up, ce soir un barbecue chez des amis est prévu et bien sûr, on compte sur moi ! Les quatre semaines que j’ai passées à Kuratau furent les meilleures de toute mon expérience en Nouvelle-zélande. La place était magnifique, ce n’était pas vraiment une ferme, plutôt une grande maison isolée au sommet d’une colline avec une vue incroyable. Je vivais avec Will le propriétaire, deux de ses fils et un de leurs amis qui travaille aussi pour lui, tous d’humeur joviale et festive. Les liens amicaux se sont vite créés et le cercle s’est même agrandi aux autres jeunes du village. La journée, nous travaillions à la vigne, les soirées et week-ends étaient consacrés aux barbecues, sorties, baignades et même ski nautique car Will avait un bateau… un vrai bonheur ! Après un mois, même si je me sens vraiment bien chez eux, je me remets en route car j’ai d’autres endroits à découvrir. A y repenser, je regrette de ne pas être restée plus longtemps, mais j’avais peur de rater quelques choses ailleurs en m’attardant trop longtemps au même endroit.
Je retourne ensuite sur la côte passer quelques jours à Napier, puis je rejoins Wellington, capitale de la Nouvelle-Zélande tout au sud de l’île du Nord. J’y reste une petite semaine pour visiter et passer du temps avec une amie rencontrée à Kuratau, puis je finis par réserver mon billet pour prendre le ferry, l’île du Sud m’attend !
M. B.
A suivre…