Musique

Fantômas : de la musique de malade !

Montreux Jazz Festival. Jeudi 14 juillet 2005. Miles Davis Hall. J’y ai assisté au concert de Fantômas, un groupe pas très connu, même si les artistes qui le composent le sont. En effet, Mike Patton, le chanteur, est également celui de Mr. Bungle, de Faith No More et de Tomahawk. Il a même participé au dernier album de Björk, « Medúlla ». Quant aux autres, Buzz Osbourne, le guitariste, joue avec les Melvins ; Trevor Dunn, le bassiste, fait partie de Mr. Bungle ; et le batteur, Dave Lombardo joue avec Slayer, groupe qui est actuellement en tournée. Donc il était remplacé pour l’occasion par Terry Bozzio et sa batterie phénoménale, l’entourant comme une sorte de cage.

Les musiciens entrent sur scène peu après 21 heures ; la salle n’est pas remplie. Connaissant quelque peu Fantômas à travers deux de leurs albums (« Fantômas » et « The Director’s Cut »), je sais à quoi m’attendre : ils évoluent dans un esprit underground et font donc de la musique on ne peu plus inattendue. Mais en concert, ça dépasse tout ce que l’on peut s’imaginer ; leur folie est intensifiée ! C’est de la musique de malade, il n’y a pas d’autre terme pour définir leur répertoire. Les musiciens sont extrêmement doués. Leurs morceaux sont courts et hachés. Mike Patton modifie sa voix magnifique avec des effets qui la rendent presque inhumaine.

Après quelques minutes seulement, des spectateurs s’en sont allés, certainement peu habitués à entendre des sons pareils. Le groupe joue des titres issus de leurs quatre albums et les fans apprécient. Mais le concert prend fin rapidement. La foule en délire rappelle les musiciens, qui remontent sur scène…pour 30 secondes à peine. Ce concert était très bien, mais il est passé trop vite. Rien de plus normal puisqu’ils n’ont pas joué plus de ¾ d’heure ! J’en suis ressortie secouée et quelque peu déçue : c’était trop court.
Anicia Eggimann

Arts plastiques

« Bex et Arts »

L’exposition de sculpture suisse contemporaine à aller voir

Depuis le 5 juin dernier et jusqu’au 25 septembre prochain, la triennale de sculpture suisse contemporaine a lieu sur les hauts de Bex pour la 9ème fois. Cette exposition en plein air est située sur un vaste et magnifique parc doté d’une vue panoramique sur les montagnes de la région. Sa plantation de vieux arbres dont se servent même certains artistes pour leurs créations, est un atout supplémentaire qui s’ajoute à l’esthétique générale du site.
Cette exposition regroupe 59 œuvres de 63 artistes de toutes les régions de la Suisse. Pour le public déjà présent lors des précédentes éditions, certains styles, des matériaux et leurs techniques engendreront des souvenirs. En effet, les trois quarts des artistes ont déjà participé à cette manifestation d’importance nationale. Ce qui nous permet de nous familiariser avec certaines d’entre eux et surtout de suivre leur évolution.
L’édition 2005 a pour titre « le goût du sel ». Les artistes peuvent aborder librement ce thème de réflexion. La plupart des oeuvres ont été crées spécialement pour cette manifestation et ont pour emplacement un endroit bien particulier du parc. La sculpture « Stammbaum » de Reto Emch ne pourra être visible nulle part ailleurs car elle a pour seul support un des arbres du parc (photo). « Le jour des larmes » d’Olivier Estoppey prend elle aussi tout son intérêt de par le lieu où elle est exposé et surtout la manière dont l’artiste a choisi de disposer les éléments sur cet emplacement précis. L’utilisation faite du site est donc d’une importance capitale et fait que cette exposition est spécialement intéressante et originale.
« Château lapin » de Nikola Zaric est une sorte de baby-foot géant que l’on peut animer et dont les personnages sont d’immenses lapins de bois (photo).
Quelques artistes, dont Hans Thomann, ont utilisé le sel lui-même comme matériau. Sa sculpture « Erinnerungmémoire » est composée d’un homme, grandeur nature, fait de sel.
J’ai mentionné ici une infime partie de ce que l’on peut voir à « Bex et Arts ». Alors si vous vous intéressez à l’art suisse contemporain et si la météo est favorable, n’hésitez pas à faire une petite escapade dans le Chablais, vous ne serez pas déçus.
Virginie Burion