Eclairage

1er avril, tout est bon pour plaisanter…

Poisson d’avril par ci poisson d’avril par là mais, comme cette année, larticle.ch n’as pas adhéré à la coutume de blaguer. Nous aimerions toutefois éclaircir, pour ceux qui ne le savent pas déjà, d’où vient cette tradition.
L’origine précise des poissons d’avril est mal connue. Cependant, il semble que l’
habitude de faire des farces ce jour-là soit liée au calendrier…

Tout a commencé, paraît-il, en 1564 lorsque le roi Charles IX décida de modifier la date du changement d’année… En effet, en 1564, on décida que l’année ne commencerait plus le 25 mars, mais le 1er janvier. Jusque-là, les cadeaux du jour de l’an étaient échangés vers la fin de mars. Alors, selon les historiens, le 1er avril est devenu un jour consacré aux visites entre amis. On apportait parfois de petits cadeaux, question de semer le doute sur la date réelle du jour de l’an…
Pourquoi pas « éléphants d’avril » au lieu de « poissons d’avril »? Non, ce n’est pas parce que c’est moins difficile à tracer et à découper!  C’est plutôt parce que le début d’avril correspond à la fin du carême chez les chrétiens. Le carême est une période d’abstinence pendant laquelle on ne mange pas de viande. La viande est souvent remplacée par du poisson.

Plusieurs ouvrages attribuent à l’expression poisson d’avril une origine liée à la corruption de la passion de Jésus-Christ qui arriva le 3 avril : Jésus étant renvoyé d’un tribunal à l’autre et contraint de faire diverses courses par manière d’insulte et de dérision, on aurait pris de là la froide coutume de faire courir et de renvoyer, d’un endroit à l’autre, ceux dont on voulait se moquer.

On donne également une autre origine, beaucoup plus récente, de cette expression : un prince de Lorraine que Louis XIII faisait garder à vue dans le château de Nancy, aurait trompé ses gardes et se serait sauvé en traversant la rivière de Meurthe, le premier jour d’avril. Certes le duc Nicolas François, frère de Charles III, duc de Lorraine, quitta son évêché de Toul et le chapeau de cardinal par politique d’État, avant d’épouser à Lunéville, au mois de mars 1635, la princesse Claude, sa cousine germaine, fille de Henri II. Puis, s’étant retiré à Nancy et ayant eu vent qu’on voulait le conduire à la cour de France, il trompa ses gardes. Mais en réalité, le prince ne passa point la rivière de Meurthe à la nage, et sortit par une des portes de la ville, déguisé en paysan, portant une hotte pleine de fumier, de même que la princesse. Il aurait simplement délibérément choisi la date du 1er avril pour s’échapper et tromper les Français. Une jeune paysanne des environs de Nancy, qui fournissait journellement du laitage à la cour, reconnut la princesse malgré son déguisement et, l’ayant dit à quelques soldats de la garde, ceux-ci se figurèrent que cette fille voulait leur donner à tous le poisson d’avril, en les faisant courir mal à propos ; ce qui donna au prince et à la princesse le temps de gagner leurs chevaux pour se réfugier à Bruxelles, auprès du cardinal-infant. Cette évasion fit dire au peuple que le roi avait donné à garder un poisson d’avril, mais l’usage était connu au XIVe siècle, à en juger par les manuscrits du pasteur Paul Ferry relatifs à l’histoire de Metz et dans lesquels il cite déjà l’expression…

Pourquoi le choix du « poisson »
Si les farces sont désormais connues sous le nom de « poisson d’avril », cela remonte là encore à ce cher 16ème siècle. Les cadeaux que l’on s’offrait en avril étaient souvent alimentaires. Cette date étant à la fin du carême, période durant laquelle la consommation de viande est interdite chez les chrétiens, le poisson était le présent le plus fréquent. Lorsque les blagues se développèrent, l’un des pièges les plus courants était l’offrande de faux poissons.
Et dans les autres pays…
La tradition de la blague du 1er avril, au départ occidentale, s’est peu à peu diffusée. Elle s’exprime de différentes manières en fonction des pays.
En Angleterre, par exemple, le 1er avril est l’ « April’s fool day ». Les farces ne se font que le matin et si vous êtes piégé, vous êtes « une nouille ».
En Ecosse, soyez deux fois plus vigilant qu’en France car les farceurs peuvent également sévir le 2 avril.
Au Mexique, l’unique tour consiste à subtiliser le bien d’un ami. La victime aura en échange des bonbons et un petit mot lui indiquant qu’il s’est fait avoir.
Il existe même une version indienne du poisson d’avril : elle a lieu le 31 mars et se nomme la fête d' »Huli « .
V.vA

Analyse

Assistance au suicide : entre légalité et éthique sociale.

Pour Mourir Dignement : Exit ou Dignitas. Quand la mort devient marchandable, revendicable et imposable dans la société au nom justement de la liberté individuelle !

Les récentes conférences qui se multiplient de façon exponentielle sur le suicide, le suicide assisté ou l’assistance au suicide (la terminologie prospère en la matière), ont aiguisé notre appétit et alimenté notre curiosité de chercher à savoir un peu plus sur ce phénomène de société. Phénomène qui, sous d’autres cieux, n’aurait pas eu lieu d’être pour la simple raison qu’ailleurs (nous pensons certainement à certains pays pauvres d’Afrique ou d’Amérique latine) l’on meurt bien de quelque chose Malaria/Sida/Famine, mais il est tout à fait inconcevable, du point de vue constitutionnel et divin, de SE DONNER LA MORT !
Nous sommes dans un pays industrialisé, l’un des plus riches de la planète mais qui enregistre le plus fort taux de cas de suicide ou de tentatives de suicide : c’est la Suisse. La question qui nous intéresse ici est celle de savoir quels sont les aspects juridiques qui ressortent dans l’assistance au suicide ?
A l’échelle internationale, la Cour européenne des droits de l’homme dans son arrêt Pretty c. Royaume-Uni du 29 avril 2002, a déclaré à l’unanimité que le suicide n’entrait dans le champ d’aucun droit de l’homme, ni de l’article 2 de la Convention protégeant le droit à la vie :En conséquence, la Cour estime qu’il n’est pas possible de déduire de l’article 2 de la Convention un droit à mourir, que ce soit de la main d’un tiers ou avec l’assistance d’une autorité publique. ». Toutefois, toute personne qui veut une mort volontaire peut invoquer l’article 8.1 de la convention européenne des droits de l’homme, dont il découle que chacun a le droit de décider de la date et de la méthode  de sa propre mort ! On remarque une belle contradiction déjà en interprétant ces deux articles au niveau européen.
Le suicide est autorisé dans des pays comme les Pays-Bas, la Belgique, l’Oregon (aux États-Unis). La législation du droit interne suisse stipule ainsi sur l’incitation et assistance au suicide: «Celui qui, poussé par un mobile égoïste, aura incité une personne au suicide, ou lui aura prêté assistance en vue du suicide, sera, si le suicide a été consommé ou tenté, puni d’une peine privative de liberté de cinq ans au plus ou d’une peine pécuniaire », (www.admin.ch).
Deux associations suisses, Exit et Dignitas ont été créées dans le but justement d’aider des malades en phase terminale à mettre fin à leurs jours. Cette décision implique  indubitablement deux choses :
La première chose : il est tout à fait légal de mettre fin à ses jours et la deuxième, on peut être assisté pour exécuter ses dernières volonté par une tierce personne dans le cas ou le courage ou la force physique ferait défaut, mais ceci à la seule condition que le mobile de celui/celle qui vous assiste ne soit pas motivé d’égoïsme. En d’autres termes, cette personne physique/morale n’ait un quelconque intérêt à tirer profit de votre mort.
Or, à tout bien considérer le problème, l’association Dignitas (Ndlr : association suisse crée en 1998 et présidé par LUDWIG A. MINELLI a pour but d’accompagner les personnes désirant mettre à leurs jours de le faire en toute dignité- Mourir dignement tel semble être leur créneau), facture à 6.152€ soit 10.000CHF le service proposé au suicidant. Cette surfacturation impliquerait que soit elle est élevée dans le dessein honorable de décourager les potentiels candidats au suicide, soit il s’agit tout simplement de l’un des plus gros business rentables du siècle, loin derrière les soins palliatifs et thérapeutiques. Exit, pour sa part, exige, en vue de bénéficier de ses services dans un futur proche ou lointain, d’abord que vous soyez membre, ensuite vous payez régulièrement la cotisation annuelle de 35f/40f et enfin que vous soyez domicilié en Suisse. L’une ou l’autre association a pour dessein d’accompagner les personnes atteintes d’une maladie incurable d’annihiler leurs souffrances. Contrôlée et maitrisée par des termes juridiques parfaitement clarifiés, cette vision pourrait être honorable. Parce que le problème réside dans la dérive et l’extrapolation de ces normes pour servir ses intérêts personnels et égoïstes comme nous le remarquons avec Dignitas. L’éthique sociale devrait servir de frontières en régulant justement le permis et le permissif dans cette société moderne.
L’autre problème aujourd’hui ne réside point dans l’interdiction ou l’autorisation du suicide par quiconque n’ayant plus le gout de vivre, mais plutôt chercher à comprendre ce qui incite les gens bien portants à vouloir abroger leur vie ; serait-ce une forme de jeu implicite de ce siècle c’est à dire un bras de fer avec la mort d’être plutôt l’agent de sa propre mort que d’en être le patient ! Choisirait-on sa date de mort comme on choisit et planifie un voyage dans les Caraïbes aves toutes les commodités auxquelles la vie occidentale nous aurait habituée.
Il existe une éthique sociale qui sourdement mais efficacement impose des directives, même dans notre liberté individuelle et individualiste. Cette éthique devrait transcender les normes juridiques. Elle pose comme vœu ultime que la vie soit, contrairement aux autres biens matériels qui peuvent être hypothéqués, vendus, marchandables, la seule valeur humaine hors de prix. Les suisses seront prochainement appelés à se prononcer sur cette loi par votation. En se souvenant de la surprise générale lors de la votation sur l’interdiction des minarets, Il faut demeurer sur ses gardes : une loi peut se révéler contre-éthique mais être acceptée. Est ce pour autant qu’elle doit être retenue par l’Assemblée ? Si oui, alors nous courons tout droit au suicide collectif.
ADI.