Eclairage

Sport et études

On entend régulièrement parler des programmes sports études, proposés par les différents établissements scolaires. Ces programmes offrent la possibilité aux sportifs de concilier leurs études et leur activité sans que l’un ou l’autre ne soit lésé.
De manière générale, bénéficier du «sport étude» n’est pas donné à tout le monde. En effet il faut, pour cela, être considéré comme un espoir sur le plan national ou interrégional.

Au Lycée Jean Piaget de Neuchâtel, le programme sport étude existe depuis 1997.
Chaque année, une trentaine d’élèves en bénéficient. On distingue deux catégories de sportifs pouvant y accéder. Les espoirs (nationaux ou interrégionaux) qui jouissent d’un allègement de 6 périodes par semaine et les sportifs pratiquant une activité physique intense (au minimum 4 entraînements par semaine) qui peuvent obtenir certaines dispenses.
Les études de ces sportifs sont-elles pour autant différentes des étudiants «classiques» ? Les étudiants suivant le programme sport étude sont-ils aussi atteints du syndrome dit de l’étudiant (fâcheuse tendance à tout rendre à la dernière minute)? Pour répondre à ces questions, je me suis approché de Valentin Offredi qui a joué pour Neuchâtel Xamax dans l’équipe des moins de 16 ans et qui, par conséquent, a dû organiser ses études autour de son sport.

Dans le programme sport étude, y avait-il une personne qui te coachait dans le domaine scolaire ? (qui t’aidait à organiser ton temps…)
Non, je me débrouillais tout seul mais le club « regardait » plus ou moins mes résultats pour voir si ça jouait. Si ce n’était pas le cas, alors le club « prenait » des décisions, notamment supprimer l’entraînement spécifique pour que je puisse travailler sur mes études et remonter la pente.
(Selon valentin, il existe un gouffre entre ce qui est dit et ce qui se pratique. En effet, il voyait mal son club supprimer des entraînements pour permettre au nécessiteux de réviser. Il fallait être performant, faute de quoi il y’en avait d’autres derrière).

Comment organisais-tu ton temps entre école et sports ? (Au niveau des devoirs, répétitions…) La seule chose qui ne changeait pas, c’était les entraînements quotidiens et le match le week-end. A partir de là, je remplissais les plages de repos laissées libres par le foot en travaillant pour l’école.
Le plus souvent t’y prenais tu à le dernière minute, ou  prévoyais tu toujours le temps pour réviser ?
Je prévoyais tout le temps. Disons que j’avais dans l’idée de réussir à l’école, donc on est obligé de prévoir à l’avance, fixer des priorités en fonction des TE, … Comme disait notre grand ami Chaim Weizmann, La difficulté demande du temps; l’impossible, un peu plus.

Penses-tu que d’avoir un horaire (scolaire et sportif) chargé aide à mieux s’organiser?
Oui, plus t’as de choses à faire plus tu dois t’organiser. Si tu ne fais rien dans ta vie, qu’est-ce que tu veux organiser ?

De manière générale, les différents établissements ont constaté que les sportifs obtenaient plutôt de bons résultats scolaires. Il semblerait donc que leurs emplois du temps relativement chargés, ne leur laisse pas la possibilité d’être désorganisés. Ainsi, si ces derniers veulent pouvoir pratiquer leur activité, ils sont obligés d’apprendre à s’organiser.
Il semblerait donc que certains élèves sportifs échappent au « syndrome de l’étudiant ».
DDF

Tennis de table

Le tennis de table en Suisse

Sport de second plan en Suisse, le tennis de table souffre de son image de sport touristique…

Souvent considéré comme un sport récréatif, le tennis de table peine à faire son trou en Suisse. Peu valorisé dans nos contrées, il est à l’inverse très répandu en Asie, et plus particulièrement en Chine où les infrastructures, la culture et les entraînements très rigoureux permettent de former des champions. Alan Eltschinger est joueur au CTT la Côte-Peseux. Il entraîne également des enfants de son club. Il nous explique les différences de mentalités entre la Suisse et la Chine. « Chez nous, les enfants viennent pour s’amuser une à deux fois par semaine. La plupart ont choisi ce sport car quelques-uns de leurs amis le pratiquent déjà. Nous ne les poussons pas, nous voulons avant tout leur permettre de découvrir un nouveau sport et de venir se dépenser durant la semaine. » Il précise que « les entraînements que nous donnons n’ont rien à voir avec ceux que l’on pourrait suivre en Chine. Ici, l’aspect ludique est primordial, alors qu’en Asie, les entraîneurs sont là avant tout pour former de futurs champions. L’entraînement est par conséquent très exigeant. » Deux pays, deux mentalités, et deux résultats différents également. Alors que la Chine est numéro un du tennis de table mondial depuis belle lurette, la Suisse recherche un premier sportif qui pourra se battre au niveau international. Actuellement, il n’existe pas de joueur professionnel dans notre pays…

Pourtant, le tennis de table est un sport tout à fait accessible. Une année dans un club coûte entre 150 et 250 francs. Le matériel ne générant pas d’énormes dépenses, on peut comparer, du point de vue financier, une saison de tennis de table à une saison de football. Mais la sous-médiatisation de ce sport, ainsi que l’étiquette d’activité de vacances qui lui colle à la peau engendrent un attrait très limité.
Un autre aspect important du tennis de table en Suisse réside dans son esprit de camaraderie. « Il est fréquent de boire un verre avec l’équipe adverse à la fin d’un match. Cela ne se retrouve pas dans tous les sports et cela donne un côté amical à nos rencontres. » précise Alan Eltschinger. Malgré tout, l’esprit de compétition est bel et bien présent, et une concurrence sérieuse existe entre les différents joueurs du circuit. Chaque licencié est classé sur une échelle de 1 à 20, ce qui permet d’avoir un aperçu de la valeur de chacun. Le système est comparable à celui de l’ATP au tennis.

Le tennis de table est sport olympique depuis plus de 20 ans. En Suisse, les hautes instances luttent contre l’appellation « Ping-Pong » qu’ils jugent réductrice. « Le ping-pong se jouent entre deux vacanciers qui s’amusent sur une terasse. Nous sommes des compétiteurs, nous pratiquons le tennis de table. » explique M. Eltschinger.

Après tout, existerait-il une recette miracle pour donner au tennis de table suisse un souffle nouveau ? « Il faudrait qu’un génie, comparable à Federer au tennis, émerge en Suisse. Cela ne ferait probablement pas du tennis de table un sport de premier plan, mais cela le redynamiserait, et le rendrait plus attractif auprès des jeunes joueurs. » La formule magique est toute trouvée M.Eltschinger, nous attendons ce pongiste virtuose avec impatience.
JCO