Evénements

MIKU HATSUNE: UNE VÉRITABLE STAR 2.0

Alors que nous croyons encore naïvement qu’il existe une frontière nette entre réalité et fiction, les japonais, eux,  ont su s’adapter au nouveau paradigme du 21e siècle. Toujours à la pointe, ils ont en effet une nouvelle star dans leur panthéon : Miku Hatsune. Sa spécificité ? Ni sa taille de rêve, ni sa mirobolante chevelure turquoise – quoi qu’un peu déconcertante ! – non, ce qui fascine réellement c’est que cette fillette de 16 ans … n’existe pas !

1m58, 42 kilos, un poireau sous le bras et un micro dans la main, Miku Hatsune est devenue en deux ans une véritable icône de la culture pop japonaise. Actuellement en tournée dans son pays natal, ses concerts live ravissent les foules. Et pourtant, cette star est une pure création technique, associant voix de synthèse et corps holographique. Vous trouvez cela curieux ? Parfait.

Miku Hatsune, littéralement « premier son du futur » en japonais, est créée en 2007 par Crypton Futur Media dans le but d’assurer la promotion d’un nouveau logiciel informatique, Vocaloid 2, permettant aux utilisateurs de faire chanter des paroles par des voix artificielles. Jusqu’ici, rien d’extraordinaire. Mais très vite, de nombreux internautes commencent à partager  leurs créations sur le net, provoquant un engouement inattendu. Remix de chansons populaires, vidéoclips, animations 3D, parodies… En quelques mois, on ne compte plus les sites et les vidéos reprenant le personnage de la petite Miku.

Prenant conscience de cette notoriété croissante, le designer de Miku Hatsune saute sur l’occasion et publie une série de mangas (i.e. BD japonaises) centrés sur son personnage. Puis, début 2008, la créature débarque sur les écrans en apparaissant dans plusieurs animations bien connues du grand public. Les frontières du World Wide Web dépassées, rien ne peut plus arrêter la propagation du phénomène qui prend des proportions inégalées… Si bien que tout le monde s’y met !

En 2009, une pétition circule qui permet à Miku Hatsune de figurer sur 3 des 90 plaques en aluminium greffées à Akatsuki, une sonde spatiale en partance pour Vénus. L’année suivante, un politicien désireux de rejoindre la Chambre Haute de la Diète japonaise ira même jusqu’à fonder sa campagne sur un projet de loi visant à sécuriser l’utilisation de l’image de l’idole, espérant ainsi rallier les jeunes à sa cause. Sans oublier Playstation et son jeu « Miku Hatsune – Project Diva », dont le principe est simple: permettre aux fans de s’immiscer dans l’univers de la star en la faisant chanter, danser ou en choisissant sa garde-robe.
Mais tout cela n’est rien comparé au dernier tour de force des créateurs de Miku. Le 9 mars 2010, devant des millions de fans déchaînés, Miku donne son premier concert live… Dans un corps en hologramme 3D !

Aujourd’hui, avec des milliers de CD vendus et tout autant de produits dérivés, le phénomène Miku n’est pas prêt de se tarir. Cette incroyable histoire suscite pourtant certaines interrogations : sommes-nous en train de troquer la réalité pour une douce fiction ? Je ne saurais y répondre. Mais une chose est sûre… Ils sont tout de même forts ces japonais !
L.L.
Pour une vidéo de Miku Hatsune en live, voir : http://www.youtube.com/watch?v=DTXO7KGHtjI

Danse

La house : ça se danse ça ?

S’il y a bien une danse peu connue du grand public, c’est la danse house pourtant presque aussi vieille que la danse hip-hop. Historique et évolution d’une danse qui suscite un grand nombre d’interrogations et de curiosité…

A l’information « je fais de la danse house » les gens répondent « t’apprends à danser sur les podiums en boîte ? C’est chouette… ». Remettons les choses au clair, en boîte, moi, j’y vais pour me pavaner sur mes 10 centimètres de talons en sirotant une boisson alcoolisée, pas pour exécuter des mouvements élaborés. Malgré tout, boîte de nuit et house dance sont liées vu que cette dernière y a vu le jour.

La danse house est née vers la fin des années 70 dans la ville de Chicago. Elle tire son nom, non pas de la musique house, mais du club où elle s’est développée The Warehouse. Club où le dj Frankie Knuckles, surnommé le « parrain de la house », avait l’habitude de mixer. Les initiateurs de cette danse furent des afro-américains et des latinos. Brian « Footwork » Green, Tony McGregor, Shannon Mabra, pour ne citer qu’eux, sont des contributeurs majeurs de la danse house. Au milieu des années 80, le mouvement prend de l’ampleur et s’exporte à Londres, ainsi que dans certains clubs New-Yorkais tels que Le Loft ou le Paradise Garage, villes plus portées sur le « divertissement » que Chicago. C’est également à cette époque que les danseurs de hip-hop de la ville de New-York, commencent à s’intéresser à la house, tout en y apportant des mouvements propres à la culture hip-hop. De nos jours, on peut dire que les deux danses s’influencent mutuellement.

Mais à quoi est-ce que ça ressemble la danse house ? La house prend ses sources dans différents styles de danse. C’est un mélange de danses africaines, latines, brésiliennes, de bebop, de tap, de jazz, de capoeira, de waacking et bien d’autres encore ! Comme pour toute danse, la house se divise en plusieurs styles. Le footwork, le jacking et le lofting sont trois des styles principaux. L’élément clé de la house est une technique venant de Chicago appelée le jacking ou le « jack ». Technique qui consiste à faire passer « une vague » des pieds jusqu’au haut du corps. Le « jack » n’est donc pas un pas mais un style qui s’inscrit dans chaque mouvement. Un grand nombre d’artistes y font d’ailleurs référence comme, par exemple, Junior Jack, Farley « Jackmaster » Funk ou au travers de morceaux comme « Jack your body » et « Time to Jack ».

Malgré son manque de notoriété auprès du grand public, la house danse a une place importante au sein de l’univers de la danse. Preuve à l’appui, elle est une des catégories du « Juste Debout », compétition renommée de danse, à côté du popping, du locking, du new style, de l’expérimental et, dernièrement, du top rock. Il n’est qu’une question de temps avant qu’elle aussi se fasse un nom auprès d’un plus large public. Et ça commence par là : http://www.youtube.com/watch?v=FzW8rJSj8fw
M. R.