Révision de loi

Révision de la LACI : votation populaire

La 4ème révision de la loi sur l’assurance chômage déferle la chronique depuis le mois de mars dernier. Opposants comme partisans se manifestent afin de faire valoir leurs arguments. Ce n’est sans grande surprise qu’un référendum a été déposé le 8 juillet dernier afin que le peuple suisse puisse se prononcer sur le sujet. La votation populaire est prévue pour le 26 septembre prochain…

Petit rappel : La nouvelle loi sur l’assurance chômage et indemnités en cas d’insolvabilité a pour but de renflouer les caisses de l’assurance qui se trouve considérablement endettée. Le problème, bien présent, est reconnu de tous. La où personne n’est plus d’accord c’est sur les solutions a y apporter. Certes, le trou de près de 7 milliards dans les caisses n’est pas à prendre à la légère. Mais les mesures draconiennes prises par les chambres fédérales afin d’y remédier ne sont pas des solutions à long terme. Les jeunes chômeurs ainsi que les plus de 55 ans se trouvent particulièrement touchés par cette nouvelle loi. Pour les moins de 25 ans sans enfants le nombre d’indemnités journalières passera de 400 à 200. Et cela après un délai d’attente de 6 mois (contre 10 jours à l’heure actuelle). De plus, les jeunes seront contraints d’accepter n’importe quel travail jusqu’à l’âge de 30 ans, quelle que soit leur formation et au risque d’accepter un travail moins qualifié…

Par de tels moyens la dette va, bien évidemment, diminuer. Mais à quel prix ? Au détriment de qui ? C’est très simple : des chômeurs ! De telles mesures ne vont pas faire diminuer le nombre de chômeurs mais seulement rendre encore plus difficiles leurs conditions de vie. Etre sans travail est un lourd fardeau à porter. Que ce soit d’un point de vue sociale, économique ou encore psychologique. Cette nouvelle loi ne propose pas de solution à long terme pour éradiquer le chômage ni soulager la douleur des sans emploi. Elle ne fait que trouver des moyens pour faire des économies sur le dos des plus faibles. Cette révision est à déplorer. Tout d’abord parce qu’elle abroge en de nombreux points les droits des chômeurs. Puis parce qu’elle ne fait que déplacer le problème d’un point de vue économique. Elle obligera les personnes ne trouvant ou ne retrouvant pas de travail dans l’immédiat à recourir à l’assistance. Si le chômage est à la charge de la confédération, l’assistance, elle, est à la charge des cantons. Et cela peut très vite devenir problématique pour des cantons considérablement endettés comme celui de Neuchâtel ou qui ont un taux de chômages très élevés comme la plupart des cantons romands.

Alors,  pour ? Contre ? Le peuple suisse tranchera le 26 septembre prochain. Pour une fois, on espère que le taux de participation de vote dépassera les 33%. On espère que les suisses auront la sagesse d’esprit de refuser cette 4ème révision de la LACI. On espère que les vieux, à l’abri du chômage, penseront à leurs enfants et petits enfants qui sont plus en dangers que jamais. On espère que les jeunes prennent enfin conscience de la chance qu’ils ont de pouvoir s’exprimer et donner leur avis. On espère que les jeunes aillent voter. Voter non à cette loi qui bafoue leur droit et ne les respecte pas…
Leila Ueberschlag

Football

Le football à la sauce nord-coréenne.

Le football peut être cruel. Surtout lorsque l’on défend les couleurs d’un régime dictatorial.

Dans la planète football, le début de l’été a coïncidé avec la Coupe du monde. Ce fut l’occasion de voir l’Espagne remporter son premier titre international. Sur les 32 qualifiés, une nation a particulièrement attiré l’oeil du public pour des raisons davantage politiques que sportives. En effet la Corée du Nord participait à cette compétition pour la seconde fois de son histoire. Le Brésil, le Portugal et la Côte d’Ivoire se dressaient sur la route de cette dernière. Autant dire que le challenge s’annonçait compliqué face à ces trois mastodontes.

Mais tout commença de manière surprenante. Pour son premier match face au Brésil, quintuple champion du monde, les Nord-Coréens et leur régime totalitaire s’inclinèrent sur le score flatteur de 2 à 1. Un résultat très encourageant pour une équipe à laquelle on promettait la déculottée du siècle.
Les spécialistes du ballon rond commencèrent alors à s’extasier devant cette formation qui allait affronter le Portugal en ayant fait le plein de confiance. Cependant la deuxième rencontre ne se déroula pas comme prévu pour les asiatiques. Le match tourna au cauchemar et la bande à Cristiano Ronaldo remporta cette partie sur le score sans appel de 7 à 0 !
Le troisième et dernier duel des Nord-Coréens se termina par une défaite 3 à 0 face à la talentueuse Côte d’Ivoire. Des Nord-Coréens donc éliminés dès le premier tour en ayant encaissé la bagatelle de 12 buts en 3 matchs.

Et le football peut être très cruel. Plus particulièrement lorsque l’on défend les couleurs d’un régime dictatorial. La défaite 7 à 0 face aux Portugais était diffusée en direct en Corée du Nord. Bien évidemment, la retransmission a été arrêtée avant la fin du match. Suite à cette rencontre, l’équipe et plus particulièrement le sélectionneur Kim Jong-Hun savaient qu’ils allaient devoir rendre des compte à leur pays et leur leader Kim Jong-il. Et depuis le retour au pays : plus rien. Plus aucune nouvelles officielles, que de simples rumeurs. Selon la radio Free Asia un procès public d’une durée de 6 heures a eu lieu le 2 juillet à Pyongyang. Au terme de l’audience le sélectionneur Kim Jong-Hun aurait été interné dans un camp et condamné aux travaux forcés. Bien que ces éventualités soient aussi plausibles qu’aberrantes, elles sont à mettre au conditionnel tant les informations provenant de Corée du Nord sont filtrées, limitées et déformées. Il est cependant reconnu que le sélectionneur et son équipe ont payé pour leurs résultats. Mais alors, que fait la FIFA et son omniprésent président, le suisse Joseph Blatter ?

Bien présent pour crier au scandale lorsque des transferts faramineux se chiffrant en dizaine de millions sont conclus entre mastodontes du football européen, Monsieur Blatter semble quelque peu emprunté au moment d’attaquer le dossier Nord-Coréen. Le président s’est contenté « d’envoyer une lettre pour demander des éclaircissements sur la situation, et attend toujours des réponses ». Cette démarche a de quoi faire trembler les leaders du pays. La FIFA a bel et bien choisi ses priorités…
JCO
Inspiré d’un document de Bernard Hemon dans l’émission Mise au point sur TSR 1 (22.8.2010)