Un merveilleux monde enchanté que nous font découvrir le duo de metteurs en scène Dimitri De Perrot et Martin Zimmermann avec leur pièce Öper Öpis
Comment décrire le style de la pièce Öper Öpis (« quelqu’un quelque chose » en suisse allemand)? Peut-être que du théâtre de cirque sur fond d’éléctro serait ce qui se rapproche le plus du spectacle qui s’est joué à la Dampfzentrale mardi 18 janvier à Berne. La représentation aurait du se dérouler à Murcia en Espagne, mais suite à la faillite de l’établissement qui devait les accueillir, il s’est retrouvé dans la capitale helvétique pour notre plus grand bonheur.
Le lieu de l’action est une scène inclinée et instable, qui repose sur un pivot central, oscillant à chaque déplacement des personnages, faisant ainsi basculer l’action tout au long du spectacle. Quand au mobilier, il est très simple; quelques chaises, des briques, une table et des planches permettent aux personnages de créer des situations absurdes débordantes d’humour. Mais dans cette pièce on prendrait mêmes les acteurs pour des objets, ces derniers parviennent autant à se mouvoir avec grâce qu’à se rigidifier, se transformant en choses malléables. Un homme soulève sa partenaire et la jette parterre, cette dernière retombe en faisant le grand écart, un autre suspend un acteur par les pieds à une paroi… Tant de situations cocasses, qui nous font totalement perdre pied avec la réalité.
Mais la vue n’est pas le seul de nos sens à être sollicité, l’ouïe est également charmée.
De Perrot qui s’occupe de la musique, maitrise à la perfection son louper qui lui permet d’enregistrer des bruits dans la salle en directe. Il les arrange, y ajoutant des sons, tirés de platines, ce qui lui permet d’enrichir d’avantage sa musique qui est géniale. Avec son matériel et son expérience, il crée des rythmes prenants sur lesquels 6 personnages, des danseurs et artistes de cirque de haut niveau, 3 hommes (dont Zimmermann) et 3 femmes, des grand(e)s, petit(e)s, maigres, gros (ses) tous vêtus de couleurs différentes, bondissent, courent, dansent, et même dégringolent tout en faisant des acrobaties vraiment surprenantes.
Une pièce riche en surprise qui nous fait regretter de ne pas avoir plus d’yeux, tellement il y aurait de choses palpitantes à voir, apparition et disparition des personnages derrière des planches et même sous la scène. Une couverture se déplace toute seule. Un jeu de miroir nous donne l’illusion qu’une paire de jambes se balade sans corps, une femme empile des plots sur la bouche d’un comédien… Les rires fusent ainsi que l’émerveillement.
Avec cette œuvre nomade créée en 2008 Zimmermann et de Perrot enchaînent les tournées internationales.
L. R.