Speed-debating : ambiance conviviale pour des sujets sérieux

Samedi 28 mai, la place Pestalozzi, à Yverdon, a accueilli les speed-debatings afin de parler des prochains objets de votation qui se dérouleront le 5 juin.

Sur une terrasse, quatre tables réservées à des débats sur les objets de votations soumis au peuple le 5 juin prochain, parmi lesquels Le principe est simple, à chaque table se trouvent deux jeunes politiciens ou représentants de partis politiques aux positions opposées. Entre les deux, un médiateur qui joue le rôle de modérateur. Tout le monde peut s’asseoir à la table afin de participer, intervenir, se former une opinion ou simplement écouter. Un événement organisé par le Conseil des jeunes d’Yverdon-les-Bains. Yohan Stauffer, un des organisateurs de ce projet explique : « Le but est d’inciter les jeunes à venir débattre, ainsi que les informer sur les objets de votation ».

 

« Il est un peu léger ton exemple »

La durée des 5 tours varie entre 15 et 30 minutes. Le son de la clochette agitée par Yohan Stauffer, donne le départ du débat. Chacun a le droit à un certain temps de parole, distribué par le médiateur. Celui-ci remet la discussion sur le droit chemin lorsque l’on s’éloigne du sujet, ou quand certains évitent de répondre à un argument. Le dialogue est parfois un peu houleux avec plusieurs « Tu me laisses finir ! » ou des « Il est un peu léger ton exemple », quelques sourcils froncés, une ou deux élévations de voix et des coupes de paroles par-ci par-là, mais le résultat est constructif. A la fin, certains regrettent : « C’est trop court ».

A la table qui traite du RBI, un jeune libéral-radical et une jeune socialiste s’affrontent. Pour rappel, l’initiative propose une rente versée chaque mois à chaque personne de la naissance à sa mort, peu importe son salaire. Cette somme n’est pas encore fixée, mais les initiants proposent 2’500 CHF pour les majeurs, et 625 CHF pour les mineurs. Pour le représentant du PLR, étudiant, le RBI distribuerait de l’argent à tout le monde, alors que seule une petite partie en a réellement besoin. De l’assistanat inutile en somme, alors que le travail est valorisant. Et un étudiant n’a pas besoin de 2500 francs pour vivre ! Son opposante de gauche n’est pas d’accord et valorise le fait que cette somme permettrait aux jeunes de développer d’autres activités telles que la politique, le bénévolat, etc.

Plus loin, la question du DPI enflamme un Jeune socialiste et un Jeune Pop Vaud. Cette modification de la loi doit permettre à un couple dont l’un des deux sait qu’il est porteur d’une maladie héréditaire grave ou les personnes stériles de procéder à une fécondation in-vitro et d’examiner les embryons avec un diagnostic préimplantatoire. Pour socialiste, un avortement est difficile pour la mère qui sent déjà son enfant en elle.  La modification de la loi lui permettrait donc de savoir avant si son enfant est gravement malade. Son opposant pense quant à lui que cette loi est trop laxiste : «  C’est comme si on disait aux couples : « Vous avez juste à être enceinte et vous déciderez après ». Selon lui, il faut écouter les associations d’handicapés qui votent tous non, et pas les médecins,. Son « adversaire » ajoute que la situation n’est pas équitable. Actuellement, des parents vont faire ce test à l’étranger, ce qui implique que seuls ceux pouvant se le permettre ont accès au DPI. Un autre membre intervient et déclare qu’il ne faut pas poser la question qu’aux handicapés qui vivent plutôt bien leur situation, mais aussi aux parents porteurs de maladies grave. Grâce à l’acceptation de cette loi, ils pourraient faire le choix d’avoir quand même des enfants alors que ces derniers avaient renoncés de peur de transmettre le gène.

 

Ce sont des sujets sérieux et sensibles qui ont été abordés durant plusieurs heures. L’évènement a attiré un peu plus d’une vingtaine de personnes, principalement des personnes déjà actives politiquement. Les quelques spectateurs moins informés ont tout de même semblé très intéressés par les arguments traités.

 

Géraldine Overney

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