Transplantation d’un donneur VIH+ à un receveur VIH+

Octobre 2015, les Hôpitaux Universitaires de Genève procédaient à une première mondiale : la transplantation d’un foie d’un donneur VIH+ à un receveur VIH+.Six mois plus tard, nous apprenons que cette greffe a été une réussite.

Retour sur les faits.

Un vrai défi. Grâce à cette première mondiale les HUG ont permis une réelle avancée dans le monde de la médecine et de nouvelles possibilités pour les personnes vivants avec le sida.

 

Premièrement, il leur sera possible de devenir donneur potentiel d’organe et donc, receveur. La pratique doit permettre une diminution de la discrimination face à ces personnes ainsi qu’une baisse du taux de mortalité, affirment les HUG dans leur communiqué de presse. Encore aujourd’hui, la plupart des personnes atteintes du VIH+, en attente d’organe, décèdent avant même d’avoir pu être greffés.

 

« La maladie de l’organe même du foie avance plus vite chez un patient vivant avec le sida que chez un patient qui n’a pas le sida, en co-maladie avec, par exemple, une hépatite C ». Ce sont là les propos du Professeur Christian van Delden, responsable de l’unité d’infectiologie et de transplantation, dans la vidéo du 25 avril 2016, présentée par les HUG.

 

8 ans pour effectuer une première greffe

L’autorisation de transplanter un donneur séropositif vers des receveurs séropositifs s’est mise en place en 2007. Pascal Couchepin, alors Conseiller Fédéral et responsable de la santé, a accordé aux médecins d’inscrire dans l’Ordonnance de transplantation la possibilité de donner un organe entre un donneur VIH+ et un receveur VIH+. Auparavant, seules les personnes VIH- avaient l’opportunité de devenir donneurs d’organes.

 

Les limites face aux risques que comportait cette greffe ont pu être maîtrisés grâce à la base de donnée « Cohorte Swiss HIV ». Celle-ci permet de suivre de près la maladie d’un patient et de voir toutes les complications infectieuses. Les médecins peuvent alors évaluer plus rapidement où se situe le patient dans sa maladie et donc, diminuer les risques de transmettre une maladie en liens avec le sida au receveur potentiel. En Suisse, pratiquement 75% des personnes touchées par le sida sont enregistrées dans cette base de donnée. Ainsi, le donneur et le receveur de la greffe du foie y étaient répertoriés. Ces deux patients sont traités depuis une quinzaine d’année aux HUG. Le virus VIH n’était plus détectable chez eux. Seuls les anticorps présentaient encore des traces de la maladie.

 

Si cette première transplantation réjouit les médecins en vue des futures possibilités qui s’ouvrent pour les personnes atteintes du VIH+, il est encore trop tôt pour parler de transplantation d’une personne HIV positive à une personne HIV négative précise le Pr. Christian van Delden dans cette même vidéo.

 

Il faudra alors quelques années aux médecins pour mettre en place une transplantation sans risque d’infecter le receveur.

 

Fiona P.

 

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