Une nuit au musée

Le samedi 16 mai et dimanche 17 mai dernier une atmosphère inhabituelle flottait dans le canton de Neuchâtel. En effet, la culture s’animait à l’occasion de la Nuit et la Journée des musées neuchâtelois. L’entrée gratuite et des animations prévues spécialement pour cette occasion ont permis d’attirer les curieux. Petit séance de rattrapage pour les absents.

Photo: Doreen Enssle

Si vous avez manqué la Nuit des musées neuchâtelois, voici un petit aperçu de l’ambiance qui y régnait ce soir du samedi 16 mai. On vous invite à un voyage culturel tout proche de chez vous, comme si vous y étiez. Ceci est le récit du parcours au travers de deux expositions différentes : l’exposition temporaire Émotions au Muséum d’histoire naturelle, et Friedrich Dürrenmatt à Neuchâtel au centre culturel du même nom.

Des émotions plein les yeux

Le visiteur qui s’aventure par ce doux soir de printemps dans le Muséum d’histoire naturelle est surpris par l’accueil qui lui est réservé. En effet, qui ne serait pas attendri à la manière d’un enfant à la vue des octodons, ces petites boules de poils très vives. Serait-ce le début de l’exposition « Émotions » ? Non, ça commence à l’étage. On arrive sur une plage, un extrait de film en noir et blanc est projeté sur l’eau. Le réalisme de la scène est accentué par des enfants qui s’amusent sur le sol. Les cabines de plage sont autant d’émotions à découvrir. Pour les plus studieux, des casques audio au long du parcours permettent d’écouter des paroles de scientifique. C’est ainsi qu’on apprend grâce à David Sander, professeur de la faculté de psychologie de l’UniGE, qu’une émotion comme la peur a pour fonction de garantir la survie de l’espèce. Fabrice Clément, qui enseigne à l’UniNE, nous apprend pour sa part que « l’esprit des bébés est opaque », ce que certains parents ont d’ores et déjà pu observer.

La soirée se poursuit par la présentation Émotions et pubs : à vos décodeurs donnée par Pierre-André Léchot, formateur à Canal Alpha et chargé d’enseignement à L’UniNE. L’ambiance est au rendez-vous. Des éclats de rire accompagnent les extraits vidéo. Le public retient son souffle pour connaître la suite du destin de cette souris prise dans un piège : morte ou vivante, telle est la question ! Rassurez-vous, dans le monde idéal de la publicité la petite bête s’en sort, avec en prime un morceau de fromage.

Après avoir découvert les émotions sur écran, on peut les voir incarnées par de vrais acteurs. La LINE – Ligue d’improvisation neuchâteloise – organise un catch impro pour lequel les spectateurs sont également de la partie. Ces derniers observent la scène depuis le haut, d’autres depuis l’escalier, et pour les plus chanceux depuis une place assise du parterre. Cette disposition donne un peu l’impression de se trouver au Globe Theatre à Londres ou dans un amphithéâtre romain. Les scènes improvisées sont inventives voire complètent déjantées. Dans l’une d’entre elles, un lapin se met à parler dans une forêt, le rôle de la forêt étant assumé par les spectateurs. Dans une autre, un passager attend son train pour l’au-delà quand soudain un démon apparait, puis meurt brutalement en goutant à un gâteau à l’eau bénite. On ressort de cette ambiance surréaliste des émotions plein la tête. L’exposition « Émotions » se prolonge jusqu’au 29 novembre 2015, sachez également que l’entrée au musée est libre le mercredi. http://www.museum-neuchatel.ch/

Une nuit dans le vallon de l’ermitage

La soirée se poursuit au calme dans les hauteurs de Neuchâtel au Centre Dürrenmatt. Dès 21h30 sur la terrasse on assiste à un concert de chants liturgiques orthodoxe interprétés pas le chœur Liniya. Le temps s’arrête et on profite du moment. Le halo lumineux projeté sur les choristes, le mur froid derrière eux, rendent l’atmosphère mystique. On se sent presque méditer en fermant les yeux. C’est de simples détails qui nous ramènent à la réalité : le bruit des grillons en arrière-plans, une fille et un garçon qui jouent avec des cailloux non loin, ainsi certaines écharpes colorées des choristes qui se mettent à virevolter sous l’effet de la brise.

La dernière étape de cette Nuit des musées est donc la visite de l’exposition temporaire Friedrich Dürrenmatt à Neuchâtel. Celle-ci a lieu dans le cadre de l’année Durrenmatt qui marque le 25ème anniversaire de la mort de l’écrivain et le 15ème anniversaire du centre Dürrenmatt Neuchâtel. On apprend à mieux connaître ce dramaturge suisse de renom, auteur de romans policiers, et de pièces de théâtre comme La Visite de la vieille dame (1955). A l’âge de 60 ans il obtint le titre de Docteur Honoris Causa qui lui fut décerné par L’UniNE. Il était écrivain de métier et peintre par passion. Un portait peint beige- gris annonce la couleur : un homme imposant à écharpe rouge, aux grosses lunettes, avec un verre à la main accueille le visiteur. Il ne faut pas trop se fier à cet air sérieux qu’il a sur certaines photos. Au fur et à mesure de l’exposition on commence à imaginer un homme bon vivant, malicieux, qui déclarait : « Ma liberté d’artiste, c’est de pouvoir jouer avec ce monde ». Si le personnage et son œuvre ont éveillé votre curiosité, sachez que l’exposition temporaire se prolonge jusqu’au 6 septembre 2015. Le centre organise une journée Portes Ouvertes ainsi qu’un brunch le 7 juin 2015 de 11h à 17h.  http://www.musees-neuchatelois.ch/lieux/neuchatel/centre-durrenmatt-

D.E.

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