Récit d’un Népal aux multiples facettes

Voyage voyage. C’est à travers le Népal que, cet été, un ami et moi avons cheminé. Un mois de péripéties et de découvertes difficiles à retranscrire sans écorcher la richesse véritable de ces images qui se bousculent dans ma tête. De la peur à l’envoûtement, de l’étouffement à la délivrance, retour sur quelques moments phares qui ont fait de ce voyage une histoire.

Photo : Web

Kathmandou. Une ville dont nous ignorions tout. Très vite, nous sommes confrontés aux divers maux que connaît la capitale. Le principal ? Hormis l’apparente pauvreté, la pollution.(Il va sans dire que les deux problèmes sont liés). La ville gît sous les détritus et baigne dans les gaz des pots d’échappements. Le décor, vous l’aurez compris, ne s’apparente donc pas à celui d’une carte postale. La valse des klaxons accompagne nos premiers pas dans cet univers inconnu. Les commerçants repèrent aisément ces deux suisses à l’air égaré que nous sommes et nous abordent pour vendre leurs marchandises. En effet, à cet époque de l’année, il y a la mousson et donc très peu de touristes. Nous sommes sollicités de toute part. Nous voulions du dépaysement, nous voilà servis. Néanmoins, l’acclimatation s’opère d’elle même et relativement vite. Nous rencontrons un népalais d’une vingtaine d’années qui nous montre des recoins où d’innombrables temples furent bâtis. On découvre ainsi un charme jusqu’alors insoupçonné de la capitale. Cette visite nous offre un recul nécessaire. Désormais, nous regardons au-delà de la pollution visuelle ou sonore et comprenons que la beauté de la ville se traduit par de menus mais nombreux détails. Nous achevons cette visite improvisée en partageant une bière dans un bar népalais.

La soirée comme la faim arrivant, Thom (mon compagnon de route) et moi-même décidons de trouver un restaurant qui nous avait été recommandé. Le cadre, à l’image des serveurs, est grandiose. Après un copieux repas, nous nous attardons pour quelques verres. Ce n’est que trois heures plus tard que nous rallions notre auberge. Guidés par une naïve ivresse, nous nous perdons. Avec un sens de l’orientation n’égalant nullement celui de Dora l’exploratrice et une fierté à toute épreuve, nous persévérons. Longtemps. Puis, nous reconnaissons le cuisant échec. Nous demandons à un « Touc-Touc » (taxi-vélo pour deux personnes) de nous ramener à bon port. Il certifie connaître l’auberge en question. Nous grimpons, avec nos sacs à dos, à l’arrière. L’homme est chétif et pédale visiblement avec peine. Comme nous, il se perd. Les rues deviennent désertes mais notre « chauffeur » ne se décourage pas, il persiste à dire que nous arrivons bientôt. La situation m’amuse. Beaucoup. Malgré moi, j’éclate de rire. Thom en fait autant puis notre frêle conducteur se joint également à l’euphorie. Dans la nuit, nos trois rires s’entremêlent et résonnent. L’image est forte, mémorable.

Le Népal est, paraît-il, un pays réputé pour ses treks. Qu’à cela ne tienne, nous décidons de nous essayer à l’exercice. Pour cela, il faut évidemment rejoindre les régions montagneuses. Des deux treks effectués durant notre voyage, celui de la vallée du Langtang reste le plus époustouflant. Le bus qui nous conduit au village de départ n’est pas sans rappelé le titre d’ACDC « Highway to Hell ». À une allure folle, il dévale et gravit d’approximatifs sentiers de montagne offrant ainsi une vue vertigineuse sur ce que nous croyions alors être notre futur tombeau. Indemnes mais fébriles nous parvenons à destination. Les sept jours suivants seront dédiés à la marche et à la contemplation de splendides espaces. Les quelques touristes rencontrés sur la route mettent sérieusement en doute notre crédibilité. En effet, les treks n’étant une activité non prévue au départ, nous arborions fièrement des chaussures de ville, un simple short et un seul et même T-shirt pour la semaine. Pour se parer des intempéries découlant de la mousson, nous avions trouvé une parade plus ingénue qu’ingénieuse : un petit parapluie soigneusement rangé dans le côté du sac. Malgré cet accoutrement des touristes allemands en vacances à la mer, nous gardons un rythme soutenu sur la route. Nous sommes seuls, libres. La végétation est abondante, les montagnes intimidantes de par leurs prestances. Au fil des jours et de l’altitude, le décor varie. Nous achevons notre périple à 4’500 mètres après avoir traversé de somptueuses étendues vertes ou paissent des yaks.

Il y aurait mille et une choses à raconter d’un tel voyage mais il m’est impossible de les décrire sans accumuler un nombre incalculable de pages. Le Népal est un pays pauvre doté d’une incroyable richesse. Une destination qui ne pourra que vous envoûter, vous transporter. Bon voyage.

DiMa 

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