Duane Hanson – de l’art issu de la banalité

 L’artiste américain Duane Hanson (1925-1996) utilise la sculpture pour représenter la société de consommation. Avec ses créations extrêmement réalistes, il nous plonge dans l’Amérique profonde et dévoile une autre face de l’American Way of Life.

Photo : Sandra Hildebrandt

S’inspirant du Pop Art, Duane Hanson, fasciné par l’homme et sa condition, façonne des êtres de plâtres, de taille humaine, incroyablement réalistes. Avec ses créations, il nous plonge dans la société américaine. Une société qu’il a commencé à représenter au lendemain de la deuxième guerre mondiale mais qui, malgré tout, reste aujourd’hui toujours d’actualité.

Souhaitant rendre compte de la consommation et de la culture de masse américaine, l’artiste s’intéresse aux Américains invisibles : livreurs, femmes de ménage, serveurs, ouvriers et présente des situations du quotidien. Il se focalise sur les gens modestes et les montre, sans artifices. Réalisant des œuvres plus provocatrices, il met en thématique la pauvreté, la maltraitance ou le racisme.

« Mes motifs préférés sont les américains de la classe inférieure et moyenne. Pour moi la résignation, le vide et la solitude de leur existence rendent bien la véritable réalité de la vie de ces gens» – Duane Hanson

Le choix des modèles de Duane Hanson n’est pas anodin. Les individus doivent être banals et capables de représenter le commun des mortels. Afin de créer un moule, ils sont enduits de bandes de plâtres, dans lequel sera coulé du polyester et de la fibre de verre. Seuls les visages ne sont pas semblables à la vérité. L’artiste les modifie minutieusement afin qu’ils « ressemblent à tout le monde et à personne à la fois ». Après avoir peint ses sculptures, Duane Hanson apporte aussi une grande importance aux habits et accessoires, légués par ses modèles ou trouvés dans des magasins de seconde main, bien souvent emprunts de traces d’usure réelles.

«Je ne copie pas la vie, je dresse un bilan des valeurs humaines» – Duane Hanson

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En allant dans les moindres détails, ce maître de l’hyperréalisme nous plonge dans la réalité quotidienne américaine, qu’il a passé son existence à critiquer à travers ses œuvres, et nous fait prendre conscience que finalement, le quotidien ne s’est pas beaucoup modifié… Exposé aux quatre coins du monde, il est à ne surtout pas manquer.

S.H.

Photo : Sandra Hildebrandt

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