Edito
L’être humain est naturellement prédisposé à l’aventure et en général tout ce qui est interdit l’attire.
Jeunes gens et certains adultes insatisfaits sont animés d’une sorte de fureur de vivre. Ils éprouvent un désir impétueux de découvrir tout ce que la vie peut offrir. Cette ardeur passionnée les pousse à se jeter dans l’aventure en quête de sensations fortes. Ils cherchent à priori de nouvelles expériences, de nouvelles aventures et les plus rudes qui soient sont les bienvenues. Ces difficultés délibérément recherchées leur permettent de surmonter des obstacles, de relever des défis et de se sentir reconnu et admis en tant qu’être humain à part entière.
Ils se jettent dans le vide, se lancent à l’assaut des sommets ou des océans. Que cherchent-ils à se prouver – et à nous prouver – ces « inconscients » du risque ? Qu’est-ce qui pousse ces aventuriers de l’extrême à flirter avec la mort ?
A travers la quête des limites, l’individu cherche ses marques, teste ce qu’il est, apprend à se connaître, à se différencier des autres, à redonner une valeur à son existence. Plus tard tout cela se transforme dans l’accomplissement de n’importe quelle chose qui lui apparaisse au-dessus de ses moyens.
Aller le plus vite, le plus loin, le plus haut ; être l’oiseau, le poisson, la vague, etc. Cette prise de risque est une réaction à l’expérience traumatisante de la naissance. Poussé par l’incompréhension de la souffrance, l’aventurier développe, pour surmonter ses sentiments d’abandon et d’impuissance, un ego surdimensionné qui lui porte à confirmer sans cesse qu’il est un être exceptionnel et merveilleux.
Comme l’enfant en plein complexe d’œdipe, il n’a pas renoncé à conquérir leur mère et, par là même, le monde.
Une façon d’exprimer corporellement un manque d’amour issu de l’enfance, une blessure dans le sentiment de sa valeur personnelle. Il cherche à plaire à tout prix pour combler le vide qui l’habite.
Le désir constant de prouver le sentiment qu’apporte l’adrénaline au travers des expériences dangereuses, est le reflet d’une anxiété que le pousse à vivre l’expérience pour se sentir en vie, ou se donner l’impression d’une existence qui vaut la peine d’être vécue.
Un individu qui désire vivre des sensations fortes, des événements trempant dans l’adrénaline, ou qui a besoin de pousser les événements jusqu’au bout, est quelqu’un avec une pathologie cachée pour ne pas titiller toujours la mort, il devra apprendre à bien regarder sa vie et ce, de manière honnête et authentique.
Si l’être réussi à desceller que dans son comportement habité par le besoin effréné de chercher des expériences au delà de l’acceptable, il pourra guérir d’un conflit inconscient, d’une maladie, d’une crainte ou d’un événement psychologique troublant qui s’est produit durant l’enfance.
V.vA