Quand la caméra se met au vert

 Dans la dernière décennie, nombre de films sortis sur grand écran ont abordé le sujet de l’environnement, parfois de manière plus subtile et implicite qu’on ne le soupçonnerait. Analyse de la place de l’écologie dans le cinéma d’aujourd’hui.

Photo : Web

L’évolution cinématographique au cours de ces dernières années a été fulgurante : effets spéciaux, 3D,… Accompagnant la naissance d’idéologies diverses, le cinéma n’a pas fait exception avec l’écologie. Thème devenu « à la mode » dans la dernière décennie, il était prévisible que les réalisateurs s’en servent.

Pourquoi choisir le grand écran comme véhicule ? Après 1967 et ses grandes sorties (Oscar, Fantômas, 12 Salopards,…), le nombre d’entrées dans les cinémas n’a pas cessé de baisser. Il a fallu attendre les années 1990 pour que les statistiques remontent enfin la pente, et conquièrent peu à peu les moeurs : aller au cinéma est donc devenu une habitude, un loisir, une bonne occasion de sortir avec son entourage ou ses proches. Alors pourquoi ne pas l’utiliser dans un but didactique ? Les chiffres ne cessant de grimper, le cinéma est un des lieux les plus aptes à être fréquenté les soirs et week-ends. L’idée d’y voir des thèmes d’actualité semble de plus en plus normale. En effet, si l’un des premiers films traitant d’un fond écologique a vu le jour en 1951 (Le jour où la Terre s’arrêta), la grande majorité est née bien plus tard.

Nous pouvons tout de suite citer le genre incontournable : les documentaires. Si certains ne font que dévoiler au public les merveilles de la Terre sur un ton plutôt neutre (Un jour sur Terre, La marche de l’empereur), il faut également mettre l’accent sur ceux, au contraire, au caractère plus accusateur. Une vérité qui dérange a sans doute été l’un des plus marquants, pointant du doigt l’Homme et son rôle dans les dégradations écologiques. Il a d’ailleurs acquis le rôle du documentaire ayant engendré le plus d’entrées de l’année 2006. D’autres suivront également, bien qu’avec un caractère plus doux (Le syndrome du Titanic de Nicolas Hulot) ou véhiculant même parfois un message d’espoir, comme l’a fait Yann Arthus-Bertrand avec son premier long métrage Home, et comme il le prépare à nouveau avec Human, actuellement en tournage.

Pourtant, le genre spécifique des documentaires ne touche qu’un public intéressé et ciblé. Mais les cinéastes ont d’autres cartes en main. Les grandes avancées en effets spéciaux ne sont pas restées vaines dans cette quête d’informer subtilement le public des enjeux écologiques. Le genre phare à en profiter est sans aucun doute le cinéma catastrophe. Il a été brusquement marqué en 2004, avec la sortie du Jour d’après. Il nous dévoile un univers devenu apocalyptique à cause de l’Homme. D’autres ont suivi ensuite, sensibilisant le public des grands écrans à une fin prédestinée de la Terre, comme 2012 ou même The road. Le message est clair : l’Homme a détruit la planète, et celle-ci entraînera toute l’Humanité dans sa chute. Un genre efficace et attractif, cachant subtilement le message derrière ses jeux d’effets, et qui dérive parfois vers la science-fiction. Avatar en est peut-être le plus récent et subtil exemple. Pourtant, il subsiste encore une tranche d’âge écartée par ces genres cinématographiques.

En effet, les précédents intéressent rarement les enfants, qui, dans notre génération, sont pourtant concernés par le cinéma du petit écran… et aussi du grand ! Les réalisateurs de dessins animés introduisent aussi bien plus souvent que l’on ne l’imagine ce thème de l’écologie. On peut citer Frère des ours des studios Disney, ou encore Wall-E par Pixar. Ce dernier est un excellent exemple : il nous présente clairement l’état dégradé de la planète, clamant l’être humain comme coupable, en démontrant au public en bas âge ce que seront les Hommes si rien ne change. Pourtant, si ces derniers sont récents, l’évocation de ce thème dans les films d’animation ne date pas d’hier. Effectivement, le cinéma japonais s’est lui aussi laissé tenter, et ce depuis les années 1997 avec la sortie, entre autres, de Princesse Mononoké, dans un univers sombre et accusateur. Ainsi, l’écologie s’est également intégrée dans l’univers animé, ayant peut-être pour but de sensibiliser les enfants dès lors qu’ils sont aptes à comprendre ses enjeux.

L’écologie a donc pris une place relativement importante dans le cinéma d’aujourd’hui, au prix de nombreuses technologies de tournage, alternant entre implicite et explicite, réalité et fiction, dans des genres entièrement différents. Ces mises en gardes touchent ainsi une plus grande partie de la population. Si le vert a désormais sa place dans le cinéma, n’y a-t-il pas d’autres médias qui pourraient en devenir la cible ?

MaZ.

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