Ils ont écrit dans nos lignes. Aujourd’hui, ils excercent le métier de journaliste. Et nous les retrouvons pour vous donner des idées. Sebastien Goetschman, responsable de la rédaction de l’Armée du Salut, nous parle de son métier et de la différence entre presse écrite et média audiovisuel.
Photo : Sébastien Goetschman
Larticle.ch : Comment avez-vous découvert Larticle.ch et qu’est-ce qui vous a donné envie d’y écrire ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : J’ai découvert Larticle.ch par Viviana Von Allmen [ndlr : la rédactrice en chef]. Elle était venue présenter le travail de Larticle.ch lors d’un cours, si ma mémoire est bonne. J’y ai vu l’opportunité de créer des contacts et de mettre en pratique ce nous apprenions en cours.
L.ch : Avez-vous travaillé pour d’autres médias pendant vos études ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : J’ai effectué quelques piges pour la rubrique sportive du Journal du Jura.
L.ch : Conseillez-vous aux apprentis journalistes de faire des stages ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : Je crois que les stages sont un passage indispensable pour acquérir une réelle expérience journalistique. Les cours donnés à l’Université n’étant pas très axés sur la pratique, je pense que le meilleur moyen d’être confronté au travail de journaliste est de faire un stage, même si on a parfois l’impression d’y être un peu exploité.
L.ch : En quoi se différencient les médias télévisuels et écrits? Parlez-nous de vos expériences dans les deux domaines.
SEBASTIEN GOETSCHMAN : La télévision mêle différents supports pour transmettre l’information. Lorsqu’on fait un reportage, il faut que l’image, le son, le texte et la voix off se complètent. La difficulté est qu’il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte, mais cela possède l’avantage que si un des éléments est plus faible, le message peut tout de même être transmis. En presse écrite, il n’y a que le texte. Si le texte est mauvais, le message n’atteindra pas ses destinataires.
Dans mon expérience personnelle, la grande différence se situe à un niveau temporel. En télévision (Canal Alpha), je devais fournir un produit fini chaque jour. C’est à la fois stimulant et pénalisant, le temps nous manque parfois pour « fouiller » les sujets traités. A la rédaction de l’Armée du Salut, le produit fini est mensuel, ce qui permet de plus s’investir dans les recherches de données et dans l’écriture du sujet abordé.
L.ch : La pratique du bilinguisme vous semble-t-elle importante dans un média suisse?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : De manière générale, ce qui me semble important, c’est que les médias soient proches de leur lectorat. Il y a, en Suisse, des villes qui ont la particularité d’être bilingues ; et je crois que c’est un élément enrichissant. Je pense donc que les médias de ces villes bilingues doivent participer activement à cet enrichissement. Les médias reflètent, mais construisent également la communauté dans laquelle ils s’inscrivent.
L.ch : Racontez-nous un peu votre quotidien à la rédaction de l’Armée du Salut. À quoi ressemble la vie de journaliste ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : Etant dans une petite rédaction (4 personnes) j’ai la chance de pouvoir faire un travail varié. En tant que responsable d’un mensuel, je pars en reportage à travers le pays, je mets en forme des textes envoyés par des correspondants externes et je participe à la mise en page du journal. Cela me permet de voir toute l’évolution du produit, depuis le choix du thème à traiter, jusqu’à la parution. A côté de cela, je m’occupe en partie de la communication multimédia (site Internet, page Facebook), ce qui permet de réagir à l’actualité.
Ce qui me plaît particulièrement, c’est que je peux travailler dans une organisation qui rejoint mes convictions chrétiennes, tout en traitant de sujets sociaux et de société, comme l’aide aux réfugiés ou la traite d’êtres humains.
L.ch : Êtes-vous spécialiste d’un sujet ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : Non, comme j’ai la responsabilité du mensuel, je me vois obligé d’être généraliste. Mais mes sujets de prédilection touchent aux thèmes du sport et de la jeunesse.
L.ch : Que pensez-vous de la situation économique actuelle des médias suisses?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : Difficile de ne pas ressasser des banalités. Le constat est que les recettes publicitaires sont en baisse et que le financement du journalisme d’information devient de plus en plus compliqué. On peut s’alarmer du fait que les journaux de basse qualité comme les quotidiens gratuits gagnent du terrain, mais dans le fond, je pense que le journalisme a encore de l’avenir.
L.ch : Que conseillez-vous d’autre à nos apprentis journalistes ?
SEBASTIEN GOETSCHMAN : Profitez de vos années à l’Université pour explorer les domaines qui vous intéressent. Que ce soit en télévision, en radio ou en presse écrite, accumulez un maximum d’expériences, qui vous seront utiles pour trouver un travail Et si vous vous fixez un objectif, surtout, ne le lâchez pas !
Propos recueillis par Alexandre Wälti