Chant du Gros : L’appel du Jura

Il va sans dire que cette région de la Suisse romande est malheureusement mise de côté lors de discussions à fort sujet helvétique. Or il s’avère que cette région présente, entre autre des magnifiques paysages de forêt et de plaines irriguées par le Doubs, un festival annuel de musique pas comme les autres. Bienvenue, Mesdames & Messieurs, au Chant du Gros. Là où on ne sait pas s’il va faire beau ou neiger.

Photo : Web

Cette année, les festivités de cette 22ème édition se sont tenues entre le 5 et 7 septembre. Pas de bobo, la météo a été fidèle à ses prévisions: pour faire simple, chaleurs jurassiennes, qui se présentent comme les températures du désert: Bouillant la journée, frigidaire la nuit. Un poil plus humide, bien sûr. (Suis-je le seul à rigoler en voyant « poil » et « humide » dans la même phrase?) La programmation, comme d’habitude, a pu réjouir la plupart des festivaliers. En tant que dernier open-air (sous tente) de l’été, le Chant du Gros nous promet comme chaque année de nous amener une jolie brochette d’artistes: Joe Cocker, Tryo, Groundation, IAM, Asian Dub Foundation, 1995, Super Bus, Zaz, Youssoupha, Raphaël, etc. La liste est longue si je me mets à énumérer toutes les têtes d’affiches qui ont vu défiler depuis la première édition sur les plaines du Noirmont. Bon. La programmation étant ce qu’elle est, pourquoi vraiment en parler, de ce festival ? Oui, il a aussi un stand Swisscom. Oui, il pourrait de plus en plus paraître comme tous les autres festivals en Suisse. À la seule différence qu’il y règne toujours ce petit quelque chose de… rural.

Les gens le qualifieraient de « roots », une fête de campagne où la monnaie locale est le partage et la bière. C’est un peu ça, sans bien sûr vouloir trop généraliser. Et quelle plaisir de se retrouver, malgré les quelques milliers de personnes qui viennent, en petite compagnie autour d’un des feux de camp préparés sur le site. En parlant de monnaie locale, un autre concept original de ce festival est d’avoir sa propre monnaie, utilisable les trois jours. Le Louis. C’est très simple: 1 frs = 1 Louis. Voilà. À quoi ça sert? On ne sait pas, mais c’est sympa, et on est dans le Jura! Mais en fait… pourquoi ce nom, le Chant du Gros ? Et le Louis ? Ont-ils trop abusé sur la bière des Franches-Montagnes ? Je ne pourrais malheureusement pas répondre à la dernière question, par contre pour ce qui est des nominations, tout se rapporte à une seule et même personne: Le Gros Louis. C’est grâce à cette entité que le festival existe. Maintenant décédé, les légendes sur lui disent même qu’il continuait à écouter du métal passé 70 ans…

Avec un camping aussi grand qu’un dixième de celui du Paléo (qui lui-même représente un cinquième de celui des Eurockéennes ou de Frauenfeld), des stands tenus par les gens du village sans affiches « Heineken » de 10 mètres de haut, le même stand de Sarwel et les mêmes Naan au fromage à 5 frs qu’on voit partout, que demander de plus ? Sans oublier que le cadre peut vous permettre de magnifiques balades au milieu de ce on appelle le « Far-west suisse ». Alors sortez vos pouces de vos train-trains quotidiens de milieu urbain qui pue le travail et le goudron, il existe encore des endroits où les vaches cohabitent avec des scènes de concerts.
Car tout ça, malgré tout ce qu’on peut dire, s’est fait une énième fois grâce à la Musique.

M.Z. 

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